MOUSTAPHA FALL “TCHE” : « La reprise du dialogue ne doit pas conduire à un gouvernement d’union nationale »

Le leader du parti Action patriotique de libération, membre de l’opposition, Moustapha Fall « Tché » estime qu’une reprise du dialogue entre le pouvoir et l’opposition ne doit pas conduire à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Il réagissait à l’appel à la décrispation de la tension entre le régime et l’opposition lancé par le Pr Iba Der Thiam.

Le Secrétaire général d’Action patriotique de libération (Apl), membre de l’opposition, Moustapha Fall avertit à propos de l’idée émise par le Professeur Iba Der Thiam appelant à la reprise du dialogue entre le pouvoir et l’opposition. Il estime que la reprise des concertations entre ces deux camps ne doit pas conduire à la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Pour Moustapha Fall « Tché », l’opposition a d’autres chantiers auxquels elle doit s’attaquer. Parmi ceux-ci, « figurent en bonne et due place la hausse des prix des denrées de première nécessité, le livre que vient de sortir Abdoulatif Coulibaly, etc., car la liste est longue à énumérer ». Toutefois, le responsable de l’opposition dit apprécier de manière positive la sortie du Professeur Iba Der Thiam. « Il nous informe de la situation du pays ; avouant ainsi que le pays est bloqué. Et je pense que c’est une chose gagnée pour l’opposition », indique-t-il.

Moustapha Fall « Tché » poursuit pour louer cette déclaration du Professeur Iba Der Thiam. « En effet et il faut le reconnaître, il vient de faire une sortie vraiment courageuse ».

Plus loin, il souligne ce qu’il appelle une désorganisation. « Nous n’avons plus de Parlement. L’Assemblée est composée par le Parti démocratique sénégalais et ses alliés. Et une représentation où l’opposition est absente n’a pas de sens ». Le patron de l’Apl note aussi que « la situation actuelle qui prévaut au Sénégal est connue à travers le monde. Nous avons rencontré et informé les ambassadeurs des pays accrédités au Sénégal. Nous avons également rencontré le président français Nicolas Sarkozy. Et franchement, cela est gênant pour un régime qui se respecte », avance-t-il.

D’autre part, Moustapha Fall a également dit que l’objectif de l’opposition est de pousser « le pouvoir à être plus responsable et à mettre en avant les intérêts du Sénégal », tout en restant convaincu que le dialogue ne profitera qu’au régime. « Car, si des rapports sortent de ces assises, ils seront entre les mains du pouvoir. De ce fait, si j’étais à la place de Wade, j’accepterai le dialogue », souligne-t-il.

S’agissant de l’opposition du Pr Thiam à la tenue d’assises nationales, il précise que « dialoguer veut dire réunion, assises ou congrès ». Peut-être qu’il se peut que le pouvoir a peur des assises nationales. Mais que ce même pouvoir se rassure. Nous n’entendons pas faire des assises nationales comme au Bénin ou ailleurs en Afrique où les conférences nationales étaient souveraines. Les assises sont un peu sectorielles. Elles portent sur un secteur bien déterminé comme la Santé, l’Education, etc. », déclare-t-il.

Il a aussi ajouté ne rien craindre des soulèvements populaires que les concertations engagées par les leaders de l’opposition avec la Société civile et les organisations sociales pourraient entraîner.

« Ces démarches sont des formes de résistance. Face à un gouvernement qui opprime, la résistance du peuple est légitime. Le devoir des magistrats honnêtes est de prendre la tête de cette lutte ”, martèle-t-il.