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MUNICIPALITE DE SAINT- LOUIS : Les travaux de titans de la nouvelle équipe dirigeante

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MUNICIPALITE DE SAINT- LOUIS : Les travaux de titans de la nouvelle équipe dirigeante

Capitale régionale de dimension internationale, classée patrimoine mondial depuis 2000, ville universitaire munie d’un aéroport et d’un port de pêche, grand pôle culturel et haut lieu de tourisme, la ville de Saint-Louis meurt pourtant à petit feu. La mauvaise gestion de la commune et de ses potentialités économiques, par les divers maires qui se sont succédé à la tête du conseil municipal, a fini par reléguer la ville, vieille de trois siècles, à la préhistoire du développement. Mauvais assainissement, problèmes récurrents de voirie, détérioration de la qualité de vie, éclairage public débilitant, encombrement humain, fragile aménagement urbain, potentialités économiques peu exploitées, marasme ambiant, précarité générale…C’est dire à quel point les défis s’avèrent énormes pour la nouvelle équipe municipale qui doit prendre les rênes de la cité qui sombre depuis quarante ans dans le marasme et la précarité générale.

Baptisée en hommage au roi de France Louis IX, sous la régence de Louis XIV, la ville de Saint-Louis fondée en 1659 a connu pendant deux siècles une période glorieuse. Elle est la plus ancienne colonie française d’Afrique. De 1895 à 1902, à son apogée, Saint-Louis cumulait les fonctions de capitale des colonies du Sénégal et de celle de l’Afrique occidentale française (Sénégal, Mauritanie, Soudan, Guinée et Côte d’Ivoire). Elle était par ailleurs l’une des plus importantes villes d’Afrique, la plus active politiquement et économiquement, la mieux urbanisée et la première par sa population blanche.

Capitale du Sénégal jusqu’en 1957, elle fut également celle de la Mauritanie de 1920 à 1960. Ce passé lourd de symboles était renforcé par la situation géographique privilégiée de la ville qui en faisait un pôle potentiel de développement économique. Située en effet dans le Delta, près de l’embouchure du fleuve Sénégal, Saint-Louis occupe les routes menant vers le Maghreb et le Mali. A la rencontre de la mer et du fleuve, elle offre des possibilités très importantes de développement fluvio-maritime.

Qui plus est, la ville de Saint-Louis classée patrimoine mondial depuis 2000, ville universitaire (avec l’Ugb) disposant d’un aéroport et d’un port de pêche, s’avère une destination touristique privilégiée par les Tours operators pour différentes raisons liées notamment à l’architecture méditerranéenne des bâtiments qui en faisait une ville française du 19e siècle en Afrique, à l’hospitalité de ses habitants, voire à la proximité de la plus grande réserve naturelle d’oiseaux migrateurs avec le parc du Djoudj. Ville au carrefour des découvertes, cité d’art et d’histoire, Saint-Louis occupe en effet une place prépondérante dans l’environnement touristique sénégalais.

Ces divers atouts n’ont pourtant point permis à Saint-Louis de franchir le rubicon du développement économique. La ville ressemble à s’y méprendre, près de cinquante ans après l’indépendance du Sénégal, à une cité sortie tout droit du moyen âge. Le faubourg de Sor, les quartiers de Guet Ndar et Goxu Mbacc, sur la Langue de Barbarie, semblent à eux seuls porter tous les stigmates de ce mal développement. Des maisons archaiques qui donnent l’impression de devoir s’affaler au moindre coup de vent, une atmosphère tristounette qui ne cadre point avec la réputation consommée d’une cité attrayante et débordante de vie, des routes cahoteuses intra muros, des activités économiques tournant pour l’essentiel autour de commerces à fleur de peau dans des marchés vétustes, rappelant sur bien des aspects le temps des légendaires signares.

TABLEAU DE BORD DES PRIORITES

Perdue depuis plus de quarante ans dans le labyrinthe d’une gestion communale débilitante, la ville de Saint-Louis meurt, à vrai dire, de l’incapacité de ses divers maires à faciliter un schéma de développement local apte à prendre en charge les préoccupations et les besoins d’une cité aux multiples facettes mais soucieuse de s’installer de plain-pied dans la modernité active. De Diamaguène à Darou, en passant par Léona ou Pikine la populeuse, soumise à des problèmes monstres de lotissement, les questions d’assainissement et de voirie, d’amélioration du cadre de vie et d’éclairage public, de lutte contre les inondations, de santé et d’aménagement urbain ont installé les populations en face à une qualité de vie largement délétère.

C’est dire à quel point le relookage de l’héritage légué par l’équipe municipale sortante au futur maire de Saint-Louis est loin d’être une sinécure. Dans une ville où la grande partie de la population vit dans une cuvette (fauboug de Sor), la première priorité semble ainsi être la résolution concrète de l’énorme équation liée à l’assainissement et à la gestion des eaux usées. Le réseau de voiries esquissé par l’ancienne équipe municipale dans certains quartiers comme Diamaguène a occasionné plus de problèmes qu’il en a réglés. Les moustiques ayant élu domicile de manière permanente dans les égouts qui traversent ces quartiers et une odeur pestilentielle se dégageant des dits égouts quand ceux-ci ne rejetaient pas à la lumière du jour les eaux usées comme aux Hlm Lamine Guèye, les populations ont dû user de mille et une astuces pour se prémunir des invasions létales et des désagréments de toutes sortes.

A ce niveau, il importera au futur maire et à son équipe de faciliter l’aménagement en profondeur et la réfection plus ardue des rues pour le drainage des eaux de pluies. Les problèmes des inondations de la ville de Saint-Louis sont accentués en effet par l’insuffisance de rues bitumées et l’absence de trottoirs stabilisés dans les quartiers de la ville exceptée l’île. Un programme de réfection des rues sera ainsi nécessaire pour améliorer le système de collecte des eaux en raccordant les bords des caniveaux et ceux des rues afin de faciliter le ruissellement des eaux.

La gestion des ordures ménagères s’inscrit également au centre des priorités du futur maire. A ce niveau, il semble que l’une des premières tâches du maire élu a trait au renforcement de l’économie locale avec un fonds d’appui à l’Agence de développement communal. Cela pourra permettre ainsi de développer une approche de travaux à haute intensité de main d’œuvre pour mieux lutter contre la pauvreté avec la création d’emplois pour les jeunes.

La réhabilitation de la vieille ville exige tout autant un désencombrement des principaux marchés de la cité, en l’occurrence ceux de Sor et de Ndar Toute dont les marchands ambulants sont à l’origine des embouteillages notés aux alentours (comme sur l’Avenue De Gaulle). Ce qui devrait passer par la mise en place d’un site pouvant accueillir ces marchands. Les premières attributions de cantines, faites sur fond de contestations et de bisbilles, n’ont été effectuées qu’au cours même des élections locales, après sept années de gestion de la municipalité par Ousmane Masseck Ndiaye.

Le tableau de bord des priorités pour le futur premier magistrat devrait aussi prendre à bras-le-corps les problèmes de la restructuration de Pikine, l’assainissement et l’éclairage de certains quartiers surtout au niveau du faubourg de Sor, l’amélioration et la fluidité du transport urbain, la réhabilitation définitive du Pont Faidherbe, symbole de la vieille ville, et surtout des établissements scolaires dont la grande majorité sont sur le point de s’effondrer pour cause de vétusté.

SAINT-LOUIS, VILLE MODERNE

Faire de Saint-Louis une ville moderne suppose tout autant une prise en charge dynamique des questions d’aménagement urbain. A ce niveau, les perspectives semblent s’orienter vers le nouveau quartier de Ngallèle qui peut assurer à Saint-Louis, prise dans son ensemble, un développement harmonieux et équilibré. Le site est confronté toutefois à un problème d’éloignement. Les travaux déjà réalisés doivent donc être nécessairement renforcés par la mise en place d’équipements fondamentaux (infrastructures socio-éducatives, voirie et réseaux divers, en particulier l’eau et l’électricité) pour offrir aux futures populations un cadre de vie correspondant à leurs besoins.

La protection et la mise en valeur du patrimoine bâti de l’île constituent, sur un autre angle, une priorité de développement pour la ville de Saint-Louis, notamment en matière de développement touristique. Enjeu économique depuis plus d’une dizaine d’années, la réhabilitation du patrimoine bâti s’inscrit en effet au coeur des urgences de la nouvelle équipe municipale. Comment enrayer la dégradation accélérée des constructions et la multiplication des infrastructures d’accueil touristique ? Comment garantir des restaurations sans transfert de propriétés et de population résidentes ni modifications profondes des modes de vie et des activités traditionnelles ? Un des préalables à la politique de réhabilitation du patrimoine bâti passe en vérité par une clarification des systèmes fonciers et de propriétés.

Nombre de terrains restent encore non immatriculés, l’inventaire des titres fonciers et des biens appartenant à l’Etat n’est pas achevé et les biens appartenant à des tiers accusent d’importants retards dans l’enregistrement des mutations notamment pour les immeubles en copropriété dont les membres de l’indivision sont à l’étranger. Pis, beaucoup de maisons sont abandonnées ou louées à des prix symboliques à des locataires peu soucieux de leur entretien.

La modernisation de Saint-Louis devrait enfin passer par un positionnement plus ferme de l’ancienne capitale de l’AOF par rapport à son environnement régional, national et international. Il s’agit là, pour la cité qui jouit d’une forte renommée, de jouer pleinement son rôle de capitale régionale et de métropole d’équilibre en fournissant à son voisinage comme à ses partenaires les services et fonctions économiques, administratifs et culturels qu’ils sont en droit d’attendre d’elle. Par ses traditions culturelles et ses potentialités économiques (pêche, commerce) et touristiques, Saint-Louis se doit également de jouer un rôle de plus en plus important au niveau international.



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