Après avoir conquis trois sièges de députés à l’Assemblée nationale sous la bannière de la coalition Takku Défarat Sénégal, Robert Sagna et ses camarades ont mis en place le Rsd. Occasion saisie par le maire de Ziguinchor pour dire tout le mal qu’il pense de la gestion de Ousmane Tanor Dieng, force d’inertie à la tête du Parti socialiste.
Un parti, de plus, dans la classe politique du Sénégal. Le «Rassemblement pour le socialisme et la démocratie Takku Défarat Sénégal» (Rsd/Tds) a été porté sur les fonds baptismaux ce samedi, avec à sa tête Robert Sagna, ancien cacique du Parti socialiste, ministre pendant plus de vingt ans et candidat à la présidentielle de février 2007. «Un parti d’ouverture et de dialogue, cadre d’échange», cette nouvelle formation politique se réclame de la social-démocratie, ancrée «dans le sillage de tout ce que Senghor a créé», «ni collectiviste ni communiste», simplement «porté sur l’homme».
Des ambitions pour le Sénégal, le Rsd n’en manque pas. Un vaste programme orienté sur la pauvreté, le rétablissement des valeurs, l’emploi, la liberté d’expression et surtout la formation pour sortir les Sénégalais de l’ornière, a été décliné. En effet, Robert Sagna entend lutter contre la pauvreté en mettant l’accent sur l’agriculture car les paysans constituent 75% de la population nationale. «Hors cette majorité, il n’y a pas de développement possible». C’est pourquoi, «c’est toute la politique agricole du pays qu’il faut revoir, ainsi que notre consommation». A ce sujet, une mauvaise nouvelle lui passe par la langu
Par ailleurs, Robert Sagna a souligné sa volonté de faire en sorte que le domaine de l’emploi ne soit pas «une exclusivité au profit de la jeunesse. Il doit, également, prendre en compte les hommes et les femmes». Jugeant mauvaise la politique actuelle d’emploi du gouvernement, le maire de Ziguinchor reste convaincu que «ce n’est pas le plan Reva (Ndlr : Retour vers l’agriculture) qui va résoudre cette équation», notamment parce que les moyens de sa mise en œuvre n’existent pas.
TETE DE TURC
Quant au secteur de l’enseignement, le leader du Rsd/Tds juge indispensable de «mettre l’accent sur la formation qui englobe les volets académique et professionnel pour ne pas subir encore le «phénomène des maîtrisards». Et c’est cela qui, selon lui, a fait de notre système d’enseignement un grand fabricant de chômeurs. Le progrès ne se mesure pas en terme de nombre d’écoles créées, a-t-il ajouté, il faut des alternatives.
Revenant sur les raisons de son départ du Ps, Robert Sagna en porte l’entière responsabilité sur le Premier secrétaire Ousmane Tanor Dieng, coupable de «mauvaise gestion». Tous ceux qui ont quitté le Parti socialiste avant et après lui, lui ont souligné en plus d’«une gestion opaque», une divergence idéologique. Otd est la principale pomme de discorde dans le parti car «si vous demandez à ceux qui sont allés ailleurs les raisons de leur départ, ils vous diront que c’est à cause de Tanor Dieng». C’est pourquoi, il reste persuadé que des militants quitteront encore les rangs du Ps pour rejoindre sa formation. «Le Ps n’a pas encore atteint la ménopause, il continuera à accoucher des militants», ironise le maire de Ziguinchor. «C’est la tête pensante du parti qui n’est pas efficiente… Senghor était un homme d’ouverture, (aujourd’hui) c’est ce qui manque aujourd’hui à Tanor Dieng, plus centrifuge que centripète.»
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