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Politique

NDENE, LA NOUVELLE CIBLE DES WADE : POURQUOI LE PM FAIT-IL SI PEUR

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NDENE, LA NOUVELLE CIBLE DES WADE : POURQUOI LE PM FAIT-IL SI PEUR
La cacophonie née des sorties intempestives de Farba Senghor, ministre conseiller du président de la République, sur le dossier casamançais, devrait figurer dans l’ordre du jour du conseil interministériel sur la communication gouvernementale qui se tient aujourd’hui, à 16 heures, dans la salle de conférences du 9ème étage du building administratif, à Dakar, à l’initiative du ministère de la Communication.

La mise au point faite par le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, le week-end dernier lors d’une tournée dans la région de Fatick, ne suffit apparemment pas. «Farba Senghor ne peut pas engager le gouvernement, car il n’est pas ministre, et on ne peut engager le gouvernement que quand on a des attributs. Il n’a aucun attribut officiel ; par conséquent, il ne peut pas parler au nom du gouvernement», éructait alors le chef du gouvernement contre l’ancien ministre de la Solidarité nationale puis des Transports aériens, aujourd’hui chargé des opérations de vente des cartes du Pdsl. La semaine dernière, il y a eu une secousse tellurique de l’opinion quand Farba Senghor avait révélé être le bailleur de fonds de certains responsables du Mouvement des forces démocratiques de Casamance afin de prouver sa «crédibilité» en tant que négociateur dans le lourd et tragique dossier de la rébellion au sud du Sénégal. Le Premier ministre et Farba Senghor, qui se «détestent» cordialement, sont pourtant tous originaires du même terroir. Guinguinéo dont Me Souleymane Ndéné Ndiaye est le maire polarise de nombreux villages dont Nguelou, le village natal de l’ancien coursier de la première dame, Mme Viviane Wade, au temps des années d’opposition et des vaches maigres.

Premiers ministres ou sous-fifres ?
S’il est admis que les sorties malheureuses de Farba Senghor sur un sujet qui agace au plus haut point la hiérarchie militaire, la troupe et les familles des victimes du conflit sont le fait d’un homme qui ne saisit pas toujours la portée de ses déclarations, cette situation d’un Premier ministre fragilisé par les bravades d’un «frère» de parti qui met en avant sa proximité avec la famille présidentielle pour se justifier n’étonne point dans le système-Wade. Il n’est pas dans la nature du régime présidentiel voulu par Me Wade de laisser prospérer les initiatives d’un chef de gouvernement potentiel présidentiable. Tous les Premiers ministres sous l’alternance, sauf Mme Mame Madior Boye et Cheikh Haguibou Soumaré (non politiques qui ont tous demandé à être déchargés de leur fonction pour respectivement chagrin moral consécutif au drame du Joola et raisons de santé), ont subi les piques sournoises du palais. Tous, sans exception. Moustapha Niasse, au bout de onze mois de compagnonnage avec le «héros» du 19 mars 2000, sera limogé car il n’avait pas compris que «c’est moi seul que le peuple a élu», ainsi que le rappelait récemment le vieux chef d’Etat. Idrissa Seck, accusé d’entretenir une «dualité» au sommet de l’Etat, puis accusé de détournements de deniers publics dans l’affaire des chantiers de Thiès, atteinte à la sûreté de l’Etat, puis de sortie irrégulière de correspondances depuis la prison, atteindra le fond de l’inimitié avec la famille Wade, avant de revenir «dans la famille libérale», après la présidentielle de 2007 où il est arrivé en seconde position.

Le diable sort de sa boîte
Macky Sall subira le même sort, à la différence près qu’il a été «coupable» d’avoir voulu traduire l’ancien président du Conseil de surveillance de l’Anoci, Karim Wade, pour qu’il s’explique devant l’Assemblée nationale, alors que le scandale de la gestion des fonds alloués à la préparation et l’organisation du sommet de l’Oci faisait rage. Ayant refusé de démissionner malgré les demandes pressantes du président de la République, se disant juste victime d’un caprice de Me Wade, il finira par quitter le Pds ; aujourd’hui, il est arrimé à «Benno Siggil Senegaal» et a déjà entamé sa campagne électorale en vue de 2012. Le trait commun à toutes ces tragi-comédies : la présence du «fou du roi», Farba Senghor, pour jouer le rôle du procureur contre tout impénitent qui oserait remettre en cause la sacralité des desiderata de Me Wade… Et il ne se prive pas : déjections contre le mur du domicile d’Idrissa Seck, campagne de presse sans précédent contre Macky Sall grâce à sa «presse», et, aujourd’hui, remise en cause du leadership de Souleymane Ndéné Ndiaye. Farba Senghor est monté en grade à la faveur de la disgrâce d’Idrissa Seck qui avait eu le malheur de déclarer que «l’élément hors du commun» n’avait aucune compétence pour occuper un portefeuille ministériel ; pour montrer qu’il pouvait nommer «qui il voulait», Me Wade nomme le secrétaire chargé de la propagande du Pds au gouvernement. Le diable était sorti de sa boîte.

Le «hors-normes» en roue libre
«Je ne suis ni Idrissa Seck, ni Macky Sall », avait un jour lancé en public, dans le salon d’honneur de l’aéroport LSS de Dakar, Souleymane Ndéné Ndiaye à l’endroit de celui qui met (presque) tout le monde mal à l’aise, tant ses sorties sont malencontreuses, inutiles et aux effets négatifs sur l’image de la majorité présidentielle. Pas un seul geste de soutien public n’est venu du président de la République pour soutenir son Premier ministre ; comme l’a soutenu «Le Quotidien» dans son édition d’hier, dans une démocratie normale, le Premier ministre aurait posé la question de la confiance à l’Assemblée nationale. Mais sous Wade, on en est arrivé à une situation où les mécanismes institutionnels sont lestés par le hors-normes en toutes circonstances. Il est avéré que le président de la République est «travaillé» par des membres de son entourage pour qu’il mette fin aux fonctions du chef du gouvernement. Seulement, chat échaudé craint l’eau froide. L’expérience née de «l’affaire Macky Sall» est encore fraîche dans la mémoire de certains proches du vieux. En clair, humilier Souleymane Ndéné Ndiaye serait faire courir le risque de rompre la dynamique de retrouvailles de la famille libérale claironnée au moment du lancement du Pdsl. Le niet catégorique de Macky Sall à toute idée de retour dans le giron wadiste, sa campagne électorale lors des élections locales du 22 mars 2009 et son ancrage dans «Benno» pour rafler plusieurs grandes villes lors de ce scrutin résonnent encore. Alors, et si Farba Senghor renforçait, sans le savoir, la position du Premier ministre ?



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