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Politique

NGONE NDOYE, SENATEUR : « Après le Sénat, les femmes doivent se battre pour occuper les mairies »

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NGONE NDOYE, SENATEUR : « Après le Sénat, les femmes doivent se battre pour occuper les mairies »

Nommée récemment sénateur par le président de la République, Ngoné Ndoye, maire de la Commune d’arrondissement de Rufisque-Est, salue la présence massive des femmes à cette Chambre. Toutefois, elle estime que la gent féminine doit encore lutter pour avoir plus de places dans les Collectivités locales. C’est pourquoi, elle encourage les femmes sénégalaises à investir le champ politique.

Les femmes occupent 40 % du Sénat. Quelle appréciation faites-vous de ce choix du président de la République ?

La volonté politique chez Abdoulaye Wade est réelle. Elle n’est pas virtuelle. De tout le temps, il y a eu des combats pour la valorisation de la femme, pour l’accession de la femme aux instances de décision, mais c’est avec Wade qu’on a eu du concret. Le président n’hésite pas pour ce qui concerne la femme. Je ne parle pas de la femme Premier ministre qui a été nommée, de la trésorière de l’Etat, des directions aux ministères, mais au Sénat, cette deuxième Chambre qui est définitivement le dernier tamis, il met 40 %, c’est exceptionnel. Et mieux, il met toutes les catégories de femmes de la société. Il y a des femmes intellectuelles, élues locales, d’anciennes ministres et la femme qui va au marché qui a tout son bagage de l’humanité, même si elle n’a pas été à l’école. On a donc une très bonne grille de femmes. Le chef de l’Etat l’a fait exprès pour que toutes les sensibilités de femmes soient présentes. Le président a compris que la femme est le pool de la société. Si on demande à ces femmes au sommet de voir quelles sont les orientations à donner au devenir de notre nation, elles auront des réponses appropriées. Le nombre de femmes que nous avons au Sénat permettra au chef de l’Etat d’avoir une lisibilité parfaite de la réalité du Sénégal.

Pensez-vous que l’engagement politique des femmes mérite cette consécration ?

Nous sommes en train de faire la sensibilisation pour inviter nos sœurs à faire de la politique. Ce qui n’est pas facile, parce qu’elles ont un peu peur. Elles ont peur de cette jungle, peur de se faire mater, violenter. Parce qu’au Sénégal, il y a deux armes : la puissance vraie et la puissance créée. Il y a des hommes politiques qui sont puissants qui ont beaucoup d’argent et de monde derrière eux et avec un tout petit peu de générosité, mais il y a des hommes politiques qui ont juste de l’argent et des manières pas très catholiques de réduire les femmes en néant. C’est pourquoi les femmes ont souvent peur surtout si on y ajoute les pesanteurs culturelles. Toutes les femmes doivent être solidaires. Il faut qu’il y ait une synergie entre les femmes de la Société civile, les femmes politiques et les femmes des Organisations communautaires de base. Si on réussit cela, nos 52% seront représentatifs. Il nous faut aussi nous imposer aux femmes sans avoir l’air de nous battre avec eux. Il faut qu’on leur fasse comprendre que l’homme a besoin de sa sœur pour travailler. Autant un homme marié a besoin de son épouse dans son foyer, autant un homme politique a besoin de sa sœur pour porter le poids de la société. Il faut que nous montrions que la place que nous avons, nous la revendiquons, fermement, mais de la manière la plus conciliante. C’est pourquoi je n’aime pas le quota. Je voudrais que les choses arrivent d’elles-mêmes. Que les gens, par consensus, acceptent que la femme a son mot à dire.

Mais comment allez-vous procéder pour vaincre les pesanteurs sociales ?

C’est vrai que certains freins viennent de notre culture. Il faut combattre les pesanteurs sociales par la manière. Nous irons à Gawane, parce qu’il y a un guide religieux de cette localité qui a accompagné une femme pour que celle-ci soit sénateur. Il faut qu’on lui rende hommage et par la même occasion, montrer aux autres guides religieux qu’ils peuvent appuyer et parrainer. Parce que nous aurons forcément besoin de système de "mentora". Il faut qu’on ait des porteurs de voix pour appuyer les femmes et des hommes politiques comme Wade qui ont confiance aux femmes. Les prochaines élections, nous voulons avoir le maximum de femmes. Les femmes doivent se battre pour occuper les mairies. Il n’est pas normal que Ouagadougou ait 20 maires femmes, qu’il soit devant le Sénégal en matière de Décentralisation alors que nous avons été les pionniers. Il faut donc que nous travaillions pour que la femme aille mieux.

Vous êtes maire d’une Commune d’arrondissement. Comment avez-vous accueilli votre nomination au Sénat ?

Je n’ai pas de mots pour dire combien le président de la République est arrivé à point nommé avec ma nomination. Il y a deux aspects. Participer à cette Chambre est déjà un signe extrêmement important, mais être choisi par le président de la République, Secrétaire général national de mon parti me donne une deuxième raison de fierté. Ce sont des choses qui me font redevenir encore une élève, une « Baye Fall » au service de mon pays et de mon parti. Ça veut dire que le chef de l’Etat, par cette nomination, vient de sanctionner positivement le compagnonnage que j’ai eu avec lui de 2000 à 2007, mais surtout l’exercice du pouvoir local que j’ai eu de 2002 à 2007. Cela me prouve si le besoin en était encore que le chef de l’Etat apprécie le rôle que nous jouons à la base. Voilà pourquoi je suis très honorée de cette nomination.

Mais pensez-vous que le contexte dans lequel se trouve le Sénégal s’adapte avec la création d’une nouvelle Chambre ?

Le Sénégal a parfaitement besoin d’une deuxième Chambre. Par la globalisation, il nous faut de plus en plus être au même niveau que toutes les organisations internationales, tous les grands pays pour avoir une relecture de tous les documents. Dans nos conseils locaux, il nous est exigé deux commissions techniques de travail. Il y a déjà la commission qui est décidée par le maire qui prend quelques élus locaux et l’administration communale et une autre commission de dépouillement souhaitée par les institutions de Bretton Woods, qui sert à revoir tous les marchés, les orientations des Collectivités locales.

Aujourd’hui, au niveau national, il ne suffit plus que nous ayons une seule Chambre, l’Assemblée nationale. Il nous faut une seconde instance pour la relecture de tous les dossiers. Il faut que les partenaires se sentent à l’aise avec le Sénégal, qu’ils sachent que notre pays fait une lecture approfondie des dossiers avant de décider quoi que ce soit pour le devenir de ce pays. Cette Chambre est arrivée à un moment où les Etats-unis viennent de plus en plus chez nous, mais où il nous est reproché beaucoup de choses. Les gens parlent de corruption. D’autres de justice qui n’est pas tout à fait ce qu’il faut. Il faut que nous leur montrions que ce n’est pas vrai. Il faut qu’on leur montre qu’au Sénégal les gens travaillent bien, honnêtement et sereinement. Et pour cela, il faut qu’on ait deux Chambres pour lesquelles les dossiers du pays seront traités de manière sereine et honnête.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Doc Fall

    En Décembre, 2011 (06:25 AM)
    BRAVO MADAME LE MINISTRE.
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