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Politique

NKrumah SANE, responsable du Mfdc : ‘ En donnant le nom d’Aline Sitoé Diatta au bateau, Wade nous a déclaré la guerre ’

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NKrumah SANE, responsable du Mfdc : ‘ En donnant le nom d’Aline Sitoé Diatta au bateau, Wade nous a déclaré la guerre ’

Mamadou Nkruma Sané ne digère toujours pas le fait que le nouveau bateau porte le nom d’Aline Sitoé Diatta. Il en a informé la Chancelière allemande à qui il a adressé une lettre de protestation. S’en prenant au président Wade, le faucon du Mfdc estime que c’est une déclaration de guerre que le Chef de l’Etat a faite au Mfdc en cautionnant ce parrainage. Dans l’entretien, qu’il nous a accordé, il soutient, par ailleurs, que la reine de Kabrousse n’est pas morte en 1944 comme l’avait indiqué une délégation chargée par le président Abdou Diouf d’enquêter sur l’héroïne sénégalaise. Et exige son rapatriement morte ou vivante au grand bonheur de sa fille qui vit toujours à Oussouye.

Wal Fadjri : Vous avez envoyé une lettre à la Chancelière Allemande, Angela Merkel, le 27 novembre 2007. Peut-on en connaître les raisons ?

N’Krumah Sané : C’est l’Allemagne qui a été à l’origine de la construction du premier bateau qu’on a surnommé Le Joola. Envers et contre tous, nous n’avons pas été écoutés parce que le nom qu’on lui avait donné était un moyen pour tenter d’amadouer les Casamançais en pensant que le peuple casamançais est Joola. Ce qui est faux. Quelle a été la finalité ce bateau ? Une catastrophe inacceptable pour les Casamançais. C’est cette même Allemagne qui est sollicitée pour encore construire un autre bateau. Nous avons appris que c’est le nom de la reine Aline Sitoé Diatta qui lui a été donné. C’est pourquoi notre mouvement et notre peuple m’ont autorisé à lui adresser cette lettre. Je vous donne une copie de la lettre pour que tout le monde sache que nous suivons, pas à pas, toutes les manœuvres dilatoires du gouvernement sénégalais.

Wal Fadjri : Angela Merkel vous-a-t-elle répondu ?

N’Krumah Sané : Je n’ai pas encore eu de réponse. Mais le fait que, déjà, le message de notre peuple lui a été transmis avec accusé de réception – puisque j’ai reçu l’avis de réception (qu’il exhibe, daté du 5 décembre 2007) – cela est suffisant parce que c’est le gouvernement allemand dans son ensemble qui a été interpelle sur le problème du bateau et surtout le problème du nom qui lui a été transmis pour qu’il l’inscrive sur la façade du bateau.

Wal Fadjri : Dans tout cela, quelle est la responsabilité de l’Allemagne quand on sait que le nom à donner au bateau est une prérogative sénégalaise ?

N’Krumah Sané : On lui avait demandé de construire un bateau pour la Casamance et non un bateau qui va emprunter le fleuve Sénégal. Si c’était le dernier cas, le Mfdc n’aurait rien à faire et rien à dire. Mais la commande qui lui a été faite, c’est pour un bateau pour la Casamance. Et nous savons que ce bateau est une forme de colonisation supplémentaire de la Casamance par le Sénégal. C’est pourquoi, nous avons averti les autorités allemandes pour leur dire que le peuple n’acceptera pas cela. Le bruit qui s’en suivra après, le gouvernement et le peuple allemands ne diront pas qu’ils n’en seront pas responsables.

Wal Fadjri : Mais le bateau, c’est pour soulager la population casamançaise

N’Krumah Sané : Nous n’avons pas besoin qu’on envoie un bateau pour nous soulager. Nous n’avons besoin d’abord de nous libérer. Le soulagement de notre peuple, c’est notre peuple qui s’en occupera. (…).

Wal Fadjri : Le nouveau bateau qui va porter le nom d’Aline Sitoé Diatta est arrivé au port de Dakar. Comment appréciez-vous cela ?

N’Krumah Sané : Je crois que c’est une déclaration de guerre qu’Abdoulaye Wade a lancée contre le peuple Casamançais. Je me suis déjà exprimé sur ce sujet quand on a annoncé vouloir donner le nom de Aline Sitoé au nouveau bateau qui doit relier le Sénégal à la Casamance. Mais le peuple casamançais et le Mfdc, en particulier, n’accepteront pas ce parrainage.

Wal Fadjri : Au contraire, les Casamançais ne doivent-ils pas en être fiers ?

N’Krumah Sané : C’est une insulte et cela souille la mère de cette dame dans la mesure où personne ne sait où elle se trouve. Si elle est morte, le peuple casamançais voudrait d’abord que sa dépouille soit rapatriée en Casamance avant qu’elle ne soit honorée par un quelconque parrainage. Parce qu’en Casamance, un homme ou une femme n’est pas honoré tant que sa dépouille n’est pas retrouvée, tant qu’on ne fait pas son deuil. C’est une tradition purement casamançaise, en particulier diola. Je vous donne l’exemple du roi Syalébé Diatta, arrêté par les Français en 1903 avant même la naissance de Senghor. Il fut emprisonné dans la prison de Sédhiou jusqu’à sa mort. Son corps fut rapatrié en France en septembre 1903. Ses restes sont dans le musée de l’homme à Paris. Jusqu’aujourd’hui, nous n’avons pas encore fait son deuil. C’est la raison pour laquelle vous n’avez jamais entendu quelque part en Casamance que son nom a été donné à un édifice quelconque. Donc, c’est la logique du respect et de la dignité du peuple casamançais qui veut que nous refusions que ce bateau porte le nom de la reine Aline Sitoé Diatta. Nous voudrions d’abord que la reine morte ou vivante nous soit rendue comme dans la déclaration de 1982 où un paragraphe lui a été consacré par une délégation envoyée par Abdou Diouf pour enquêter sur la Reine.

Wal Fadjri : Pourquoi doutez-vous de la mort de reine ?

N’Krumah Sané : Je mets les preuves entre vos mains. Vous allez pouvoir les publier. Mais je vous donne déjà une ou deux dates. La première qui avait permis de justifier que la reine était vivante dans sa prison de Tombouctou, c’est août 1945 donnée par un rapport médical qu’avait recommandé l’administration coloniale de l’époque et la libération de la suite de la reine, y compris son mari. Tout cela est intervenu en décembre 1946. Ces preuves sont les résultats de la recherche que j’ai effectuée moi-même et qui n’émane pas du gouvernement du Sénégal puisque l’Etat du Sénégal n’existait pas quand la reine a été arrêtée en janvier 1943. Il faut dire aussi que le gouvernement du Sénégal n’a jamais fait de recherche sur elle. Les autorités sénégalaises de l’époque ne l’ont jamais fait. Donc le 22 mai 1944 qui est donné comme date de décès de la reine à Tombouctou est fausse (…). C’est la raison pour laquelle, à partir des preuves irréfutables que je vous ai données, je lance un appel au peuple casamançais et à Atika en particulier pour que le bateau, qui vient d’être réceptionné par le président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade, n’arrive pas sur les rives du fleuve Casamance. C’est un appel solennel que je leur lance.

Wal Fadjri : Pourquoi voulez-vous que le bateau n’arrive pas sur les rives de la Casamance alors que la plupart des voyageurs qui vont l’emprunter seront des Casamançais ?

N’Krumah Sané : La plupart sont des Casamançais qui l’emprunteront. Mais, comment voulez-vous que la fille de Aline Sitoé Diatta puisse monter dans ce bateau qui porte le nom de sa maman alors qu’elle lutte depuis longtemps pour que justice soit rendue à sa maman. Si elle est morte, que la dépouille de sa maman soit rapatriée en Casamance. Si elle est encore vivante, qu’elle rentre définitivement en Casamance. Tant que cela n’est pas le cas, je suis sûr et certain que cette dame ne montera jamais dans ce bateau. Donc il ne s’agit pas d’interdire les Casamançais de monter dans un bateau qui va de Dakar à Ziguinchor, mais c’est plutôt le nom que ce bateau porte par la seule volonté d’un seul homme qui est Abdoulaye Wade qui nous gêne.

Wal Fadjri : Vous insistez trop sur le fait qu’Aline Sitoé soit vivante. Est-ce qu’elle est vraiment vivante ?

N’Krumah Sané : Je peux vous confirmer qu’elle est vivante quelque part puisque son mari qui est plus âgé qu’elle n’est disparu qu’aux environs de 1998. La reine avait été arrêtée les 28-29 janvier 1943. Elle n’avait que 23 ans. En plus, elle n’a jamais été déclarée morte par ceux qui l’ont arrêtée et l’ont incarcérée à Tombouctou. C’est-à-dire l’autorité coloniale de l’époque. C’est cette même autorité coloniale qui a produit le document que je mets à votre disposition. Lequel document me dit qu’elle a été libérée vivante avec son mari et le reste des Casamançais qui étaient emprisonnés avec elle à Saint-Louis, Matam, Podor et Kayes. C’est elle seule qui n’a pas pu regagner sa terre natale. Par contre son mari est rentré. Vous verrez le décret colonial qui avait motivé son arrestation et le second décret qui avait donné l’autorisation de la libération des détenus politiques casamançais arrêtés pendant la période coloniale. Donc, nous allons retourner vers l’Etat français pour qu’il nous rende et les restes du roi Syalébé Diatta et Mme Badji qui vient de mourir il y a cinq ou six ans à Tombouctou où elle était avec la reine Aline Sitoé Diatta. Quant à la reine Aline Sitoé, elle avait été déplacée après les évènements de 1982 (qui déclenchèrent le mouvement de rébellion en Casamance). Je suis sûr et certain de cela. C’est la raison pour laquelle je dis à sa fille, qui est encore vivante, qu’elle peut garder espoir. Sa maman est encore vivante quelque part et je sais où elle se trouve. Je ferai tout avec le peuple casamançais pour qu’elle regagne librement la Casamance. Mais le peuple casamançais avertit Abdoulaye Wade : Que ce nom porté sur ce navire soit enlevé et il pourra donner un autre nom de son choix. Sinon, c’est une déclaration de guerre officielle qu’il nous a lancée. Et le défi qu’il nous lance ainsi va être relevé.

Wal Fadjri : Vous dites que vous savez où se trouve la reine Aline Sitoé. Où est-ce qu’elle est exactement ?

N’Krumah Sané : Pour l’instant je me garderai bien de dire le lieu où elle se trouve. Tous ceux qui me liront, notamment les Casamançais, je leur confirme avec certitude que la reine n’est pas encore morte. Elle est vivante ; elle a été déplacée de là où elle vivait avec Mme Badji qui vient de mourir aux environs de 1998. Je rappelle que Mme Badji avait été aussi arrêtée très jeune dans le département de Bignona. Je ne connais pas son village. Mais c’est la commission du recrutement forcé du gouvernement colonial de l’époque - commission à la tête de laquelle il y avait un certain Blaise Diagne - qui l’avait arrêtée. Cette dame a été arrêtée en novembre 1918. Elle était encore plus âgée que la reine Aline Sitoé Diatta. D’ailleurs, c’est auprès d’elle, en décembre 1946, que la reine avait été reconduite par des militaires français de sa prison de Kayes (au Mali) jusqu’à Koulikoro avant d’être acheminée à Tombouctou auprès de sa sœur aînée avec laquelle elle vivait jusqu’en décembre 1983. Les traces des déplacements de la Reine, je les suivais minute par minute et année après année. Donc je confirme et j’attends que ceux qui s’intéressent à la reine démontrent le contraire. Pour le gouvernement du Sénégal qui s’entête à dire que la Reine est morte, je lui dis qu’elle n’est pas morte. (…). Nous tenons à dire que nous n’accepterons jamais que ce bateau porte le nom d’Aline Sitoé Diatta.

Wal Fadjri : Pourtant dans les années 1980, le président Abdou Diouf avait envoyé une délégation au Mali pour enquêter sur la Reine. En conclusion, le document produit, à l’issue de cette enquête, affirme bien que la Reine est décédée le 22 mai 1944, que l’acte de décès a été enregistré le 26 mai 1944. Tout cela ne suffit-il pas à vous convaincre qu’elle est effectivement décédée ?

N’Krumah Sané : Justement, après avoir pris connaissance de cette pseudo enquête que Abdou Diouf avait menée auprès de son ami, frère et président feu Moussa Traoré, j’ai trouvé que ce document est faux à 100 %. Ils ont menti. La date de la mort de la reine mentionnée dans le document et rendu public par le gouvernement sénégalais par le biais de son ministre des Affaires étrangères d’alors, Moustapha Niasse, est totalement inexacte. Je dis ouvertement et solennellement qu’il est faux à 100 % et je demande à quiconque de me dire le contraire. Mieux, je demande au gouvernement du Sénégal de sortir ce document pour le confronter au mien. Et nous allons ensuite nous adresser au gouvernement français pour nous départager.

Wal Fadjri : Quel intérêt a le gouvernement du Sénégal à mentir sur le décès ou non de la Reine ?

N’Krumah Sané : Le seul intérêt réside dans le fait que le gouvernement dit que la Casamance lui appartient. Si ce qu’il dit est vrai, qu’est-ce qui empêchait le gouvernement, en 1960, quand le Sénégal est devenu indépendant, de faire la recherche de tous les Sénégalais disparus parce qu’ils luttaient pour la libération de leur peuple ? Moi qui vous parle, j’ai fait cette recherche depuis que j’ai quitté la Casamance en 1964. Jusqu’en 1981, j’ai réussi à faire envoyer une délégation de la Croix-Rouge internationale. J’ai les rapports entre mes mains. Cette délégation est arrivée à Dakar. A l’époque, Abdou Diouf venait tout juste de remplacer Senghor comme président de la République. Août 1981, cette délégation (de la Croix-Rouge internationale) débarque à Dakar pour trouver l’Abbé Diamacoune qui était, à l’époque, dans sa cathédrale de Kafountine. L’Abbé devait remplir le questionnaire avant que cette équipe de la Croix-Rouge internationale ne commence la recherche. Les trois femmes (qui constituaient la délégation de la Croix- Rouge, Ndlr) qui étaient parties à l’époque ont été confinées dans leur hôtel et refoulées manu militari, mises dans le premier avion en partance vers l’Europe. Et quand elles sont arrivées à Genève, elles m’ont téléphoné pour me confirmer ce que je leur avais dit avant leur départ : que ce dossier est politique au Sénégal. Elles m’ont envoyé depuis Genève le questionnaire que, moi-même, j’ai emmené en août 1982 pour retrouver l’Abbé Diamacoune à Kafoutine. Nous avons rempli ledit questionnaire. Le résultat de l’enquête de la Croix- Rouge internationale est entre mes mains. Par conséquent, je suis sûr et certain de ce que je dis concernant le roi Syalébé Diatta, concernant Mme Badji (compagne de prison de la reine Sitoé Diatta à Kayes et morte il y a cinq ou six ans, Ndlr) et enfin concernant la reine Aline Sitoé Diatta. La véracité de l’histoire de ces trois héros casamançais est entre mes mains. Et je suis sûr et certain que seul le peuple casamançais fera justice de lui-même. Et c’est ce combat que nous menons depuis 1982. Si le gouvernement sénégalais a des preuves que la reine est morte, il doit les montrer ou ramener la dépouille de la reine, comme Abdou Diouf l’avait promis à son mari durant la campagne électorale de 1983 (...) Pourtant, il a fait rapatrier le reste d’un boxeur sénégalais (Battling Siki) des Etats-Unis ; Abdou Diouf a fait rapatrier l’épée d’El Hadji Oumar Foutyou Tall. C’est parce qu’ils sont tous des Sénégalais. J’ai trouvé, à partir de mes recherches, le squelette du roi Syalébé Diatta enregistré au musée de l’Homme sous le nom de la Casamance. Aucune autorité sénégalaise n’a songé à rapatrier ce squelette. On donne mort Aline Sitoé, mais, depuis l’effet d’annonce d’Abdou Diouf, personne ne parle de son rapatriement. C’est pourquoi, tous les gouvernements du Sénégal depuis Senghor jusqu’à Abdoulaye Wade en passant par Abdou Diouf, pour répondre à votre question, n’ont jamais voulu s’occuper de ces héros de la Casamance et ils ont parfaitement raison parce qu’ils ne sont pas Sénégalais. (…). C’est ce qui a conduit au réveil des Casamançais et du Mfdc en 1982. (…).

Wal Fadjri : Vous dites que vous êtes certain que Aline Sitoé est vivante ; vous savez également là où elle se trouve alors qu’elle a eu une fille vivante qui la cherche depuis 1943. Pourquoi ne lui dites-vous pas l’endroit où se trouverait sa mère pour qu’elle lui rende visite ?

N’Krumah Sané : Sa fille s’était adressée à l’Abbé Diamacoune en même temps que moi. Elle sait que nous sommes les seuls capables à lui rendre sa maman. Donc le travail que nous avions effectué était sur le point de réussir. Mais vous savez la suite. La suite, c’est quoi ? Nous avions adressé des correspondances aux autorités sénégalaises de l’époque, nous n’avons reçu aucune réponse sur les quatre correspondances. Ce qui a abouti à la manifestation de 1982. Et ensuite, ce fut l’arrestation de l’abbé Diamcoune Senghor. Donc la fille de la Reine, un jour, aura le résultat de la recherche qu’elle nous a confiée, l’abbé Diamacoune et moi. Il ne faut pas qu’elle soit découragée par la mort de l’ancien secrétaire général du Mfdc. Je suis encore vivant et je détiens des dossiers sur les trois héros casamançais dont je vous ai parlé. Et le peuple Casamançais se fera justice parce que nous savons que c’est le gouvernement français qui est le seul détenteur de tous ces dossiers concernant ces trois Casamançais (…).



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