‘Le président de la République a le droit de nommer qui il veut au ministère de l’Intérieur’. Mais, lance d’un ton ferme Zahra Thiam, ‘nous (Bennoo Siggil Senegaal) ne discuterons pas avec Me Ousmane Ngom parce qu’il n’est pas l’interlocuteur approprié pour plusieurs raisons’. Et la Secrétaire générale de l’Union pour le développement du Sénégal (Uds/innovation) qui a porté la voix des leaders de Bennoo Siggil Senegaal d’ajouter pour convaincre de leur détermination : ‘nous le (Ousmane Ngom) récusons de la manière la plus ferme qu’il soit et ne l’avons ni appelé ni félicité contrairement à ce qu’il dit’.
En effet, Amath Dansokho et Cie se souviennent encore de la lettre réponse (relative au dialogue) que Ousmane Ngom, alors ministre de l’Intérieur, avait adressée à l’opposition. ‘Pour relancer le dialogue politique, Bennoo avait écrit au chef de l’Etat mais, c’est Ousmane Ngom qui avait répondu dans une correspondance demeurait historique sur le ton particulièrement polémique et même incendiaire’, rappelle le coordonnateur de la commission électorale de Bennoo, Ousmane Badiane. Dans cette missive, M. Ngom avait traité l’opposition de ‘tous les noms avec un manque de respect notoire à l’endroit des leaders’, informe le ‘Jallarbiste’.
L’actuel ministre de l’Intérieur est aussi, se souviennent les opposants, ‘celui qui a pris la décision le jour du scrutin de donner des directives pour que le vote soit prolongé au-delà de 22 heures’. Une décision contraire à la loi, d’après M. Badiane. Selon lui, la prolongation d’un bureau de vote ne peut pas se faire au niveau du sommet mais en fonction des différentes circonscriptions électorales et, par rapport au nombre de votant et aux lenteurs constatées. Résultat : ‘toutes les fraudes que nous avons constatées et les irrégularités, tels que les transferts d’électeurs d’une circonscription à une autre qui ont faussé le jeu du scrutin, sont venues de là’. En somme, Ousmane Ngom se présente, selon les opposants, ‘beaucoup plus comme un partisan qui est préoccupé de réélire son leader plutôt que d’adopter une attitude neutre’.
Aujourd’hui, Bennoo Siggil Senegaal considère sa nomination à la tête du ministère de l’Intérieur comme une déclaration de guerre de la part du chef de l’Etat. Les opposants ne comprennent pas que le chef de l’Etat porte à nouveau, M. Ngom ‘qui est à l’origine du blocage du dialogue en 2007’, à la tête de ce ministère, notamment au lendemain de son appel au dialogue à l’endroit de l’opposition. Une preuve, selon Zahra Thiam, que cet appel est ‘encore du dilatoire et de la diversion’.
Toujours concernant cet appel au dialogue, les leaders de Bennoo Siggil Senegaal disent attendre des actes concrets de la part du chef de l’Etat. Par exemple, cite Zahra Thiam, ‘nous attendons qu’il réagisse à notre correspondance du 16 janvier dernier relatif au choix du facilitateur’. Mais également sur sa politique sociale parce que constate l’opposante, ‘en dix ans, nous remarquons toujours que les inondations sont-là. Malgré les 107 milliards injectés pour résoudre cette question’. Il s’y ajoute, renseigne Zahra Thiam, les délestages en dépit des promesses de mettre un terme aux coupures intempestives à partir du 15 août.
0 Commentaires
Participer à la Discussion