Les accords de Dakar sur une immigration concertée entre le Sénégal et la France auront au moins le mérite de réunir des "adversaires" politiques sur le terrain de la contestation. En effet, des représentants de la coordination France du Parti de l'indépendance et du travail (Pit) et ceux de l'And-jëf/Pads (AJ/Pads) ont effectué une sortie commune pour montrer leur hostilité à ce qu'ils qualifient de politique "répressive". Comme au bon vieux temps !
Samedi, au moment où le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Ousmane Ngom, et son homologue français, Nicolas Sarkozy, parafaient leur accord dans notre capitale, les délégations des deux représentations du pôle de gauche se trouvaient dans les locaux de l'association Droits Devant pour évoquer "la situation dramatique et inhumaine des sans papiers qui sont les grands perdants de cette entente franco-sénégalaise."La mise en œuvre de cette politique cruciale de l'immigration est la conséquence manifeste de la faillite des politiques des gouvernements africains - en particulier celui du Sénégal qui partage la même vision que Sarkozy- alors que la France a également échoué dans toutes les politiques africaines en matière de l’immigration depuis 1974", dénoncent les "alliés" d'un jour dans un communiqué commun rendu public hier. Pour eux, il n'y a aucun doute que "l’immigration choisie de Sarkozy et celle concertée de Maître Abdoulaye Wade" sont également un échec au même titre que les précédentes politiques d'immigration. Et à ceux qui s'estiment satisfaits de cet accord, les deux délégations, accompagnées pour l'occasion de représentants de l'association ANVIE, rétorquent que ces différentes politiques visent les mêmes objectifs. À savoir: "délivrer à la police française des laissez-passer consulaires qui, seuls, permettent d’expulser un immigré sans papier", "perpétuer la logique colonialiste de domination comme du temps de la traite négrière", ou encore "s’offrir des thèmes de campagnes électorales à la veille d’élections pour tromper les peuples français et sénégalais". Pour les camarades d'Amath Dansokho et de Landing Savané, Sarkozy est allé "chercher le soutien personnel de Maître Abdoulaye Wade qui, au nom du peuple sénégalais, signe des accords bilatéraux sans consulter le peuple sénégalais ni ses représentants". Aussi, s'interrogent-ils sur les vraies "motivations" de cette "visite clandestine" du ministre de l'Intérieur français.
Tout en dénonçant cette "politique répressive financée par l'Aide publique au développement et l'argent du contribuable français". Ainsi, les sections hexagonales du Pit et de l'Aj/Pads demandent "l'ouverture de larges concertations entre les États sénégalais et français, les associations des travailleurs sénégalais, les ONG, les partis politiques, le patronat français à la fois intéressé et responsable de l'immigration clandestine ainsi que la commission européenne pour étudier les mesures réelles qui permettent de trouver une solution au développement de l’Afrique, seule solution pour arrêter l’émigration massive des travailleurs vers les autres continents."
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:37 PM)Participer à la Discussion