Omar Sarr confirme Me Boucounta Diallo :"Ce n’est pas une seule fois qu’ils ont tenté d’assassiner Idrissa Seck"

Est-ce qu’on peut savoir comment se porte Rewmi, à moins de trois mois des élections ?

Je crois que Rewmi se porte très bien. A peine né, nous avons déjà atteint une maturité assez considérable, vu le nombre de militants qui affluent de partout. Mais cela n’est pas surprenant, parce que la création du parti n’est que l’aboutissement de multiples efforts de la part de tous les responsables qui ont cheminé avec Idrissa Seck. Soit dans les fédérations du Pds, soit dans les mouvements de soutien ou avec des parti comme celui des Fidel. Donc, Rewmi est tout simplement venu couronner tous nos efforts et donner un nom à tout ce mouvement qui tourne autour de la personne de Monsieur Seck. Aujourd’hui, vous pouvez le constater, nous sommes présents dans toutes les régions du Sénégal, pour ne pas dire toutes les communautés rurales et les villages. A l’étranger aussi, je puis vous dire, si je donne seulement le seul exemple des Etats-Unis, avec les cinquante Etats, il y a de cela un mois déjà, nous étions présents dans quarante cinq, il ne restait qu’à couvrir cinq autres Etats. La situation est beaucoup plus satisfaisante en Europe, notamment en France et en Italie. Et aujourd’hui, notre leader, qui est en tournée dans la sous-région, rencontre quotidiennement des Sénégalais de tous bords qui viennent lui manifester leur sympathie. C’est vous dire que Rewmi se porte très bien. Je crois que nous sommes en mesure de dire que les élections prochaines, en tout cas pour ce qui concerne l’opinion de manière générale, réserveront de très belles surprises, parce que nous pensons pouvoir faire de très bons résultats, pour le bonheur de tous les Sénégalais.

Quel schéma comptez-vous adopter pour les investitures  ? Il s’est manifesté une volonté de notre part de rompre avec des méthodes dictatoriales où le chef impose un diktat pour choisir des candidats contre la volonté des militants. Rewmi est un parti démocratique au vrai sens du terme. Qu’avons-nous fait ? Nous avons dit à tous les militants qui le désiraient de venir déposer leur dossier de candidature. Mieux, des missions ont été envoyées dans tous les départements du Sénégal, parce que nous y sommes présents, pour donner le message du parti, du président et de son Secrétariat national, mais surtout expliquer ce qui doit être au centre de ces investitures. C’est-à-dire un esprit de consensus, un esprit de construction d’un grand parti, un rassemblement autour de l’essentiel. Nous voulons avoir de bons candidats pour gagner la majorité des départements du Sénégal. Parce que l’enjeu, justement, sera à ce niveau. C’est pour cette raison que les missions sur le terrain vont boucler leur travail d’ici quelques jours, puis nous verrons ce que les militants veulent comme représentants au niveau de l’Hémicycle. C’est ensuite que le parti finalisera et déposera ses listes à la date convenue. En tout cas, je puis vous dire que nos listes vont révéler de grosses surprises, des personnalités insoupçonnées vont y apparaître. Mais je pense que nous pouvons attendre d’ici quelques jours, maximum dix jours, les Sénégalais verront cela.

Peut-on savoir d’où viennent ces personnalités insoupçonnées dont vous faites allusion ?

Ces personnalités sont des citoyens sénégalais ou des citoyennes sénégalaises, qui veulent travailler avec Idrissa Seck et qui croient au programme que nous avons commencé à dévoiler. Ils sont souvent du Parti démocratique sénégalais, ils sont d’autres partis. Mais, ce sont aussi de simples citoyens, avec des compétences avérées, une probité morale au-dessus de tout soupçon. Et ce sont des personnalités de cette nature qui vont constituer nos listes dans l’ensemble des départements et sur notre liste nationale. Je n’oublie pas nos alliés, les partis amis, avec qui nous discutons. Nous avons déjà conclu avec certains sur la composition des listes. Nous allons finaliser avec les autres dans les prochaines heures.

Où est-ce que vous en êtes avec l’Alliance Jëf-jël ?

C’est moi-même qui conduis la commission de discussions avec le Jëf-jël de Talla Sylla. J’ai même fait le point à Idrissa Seck. Je pense que d’ici deux à trois jours, nous pourrons dire si nous irons avec le Jëf-jël ou bien si Jëf-jël va aller seul aux élections prochaines. Mais nous avons bon espoir que tout se passera bien, parce que la volonté d’aller ensemble a été vraiment nette de part et d’autre.

Qu’est-ce qui motive la tournée d’Idrissa Seck dans la sous-région ?

C’est la suite de ce que Monsieur le président avait commencé, c’est-à-dire des missions d’écoute, avec des thématiques bien définies. Aujourd’hui, vous savez qu’en Côte d’Ivoire, il y a plus d’un demi-million de Sénégalais, et à peu près le même chiffre au Mali. Il est en train de faire une tournée dans la sous-région pour que les Sénégalais qui ont migré vers d’autres pays frères puissent quand même avoir leur mot à dire, donner leur sentiment par rapport au type de développement économique et social qu’ils voudraient. C’est pour cette raison qu’il est en train de les écouter et de nouer des amitiés, des alliances, un partenariat politique solide et durable, avec nos concitoyens établis en dehors du pays. Mais il en profite aussi pour rencontrer des leaders africains, notamment au niveau de la zone Cedeao et de l’Uemoa. C’est le cas aujourd’hui en Côte d’Ivoire, comme il l’a fait au Mali et au Burkina Faso. Donc, après cela, il sera certainement au Sénégal et pourquoi pas ne pas aller en Europe aussi rencontrer les Sénégalais qui sont établis là-bas. Voilà le cadre dans lequel le président de Rewmi est aujourd’hui en dehors du territoire national.

Dans sa livraison d’aujourd’hui (ndlr : hier), l’Observateur a fait état de connexions dangereuses entre Idrissa Seck et les jeunesses du Cojep dirigées par Blé Goudé...

Idrissa Seck, pour nous qui le connaissons très bien, n’est pas un homme violent. C’est un homme de paix, qui cultive le dialogue partout où il passe. Je crois que son passé le prouve éloquemment. Donc, le fait de rencontrer les jeunes dont vous parlez n’est nullement une volonté de nouer un partenariat quel qu’il soit. Idrissa Seck a un message à faire passer, notamment au niveau des jeunesses africaines, sans distinction. En Côte d’Ivoire, il n’y a pas que Blé Goudé. Et vous verrez, à la fin de sa tournée, que Monsieur Seck aura rencontré toutes les sensibilités en Côte d’Ivoire. Donc, on ne peut pas reprocher à quelqu’un d’aller dans le sens de trouver des solutions durables à un conflit qui dure depuis plusieurs années, surtout dans un pays comme la Côte d’Ivoire, qui est d’une importance capitale pour les autres qui composent la Cedeao et l’Uemoa. Il ne faut pas faire de connexions entre ce qui se passe en Côte d’Ivoire et une volonté supposée ou réelle de Monsieur Seck à vouloir transposer le problème au Sénégal. Je crois que Monsieur Seck ne peut pas vouloir diriger le pays et vouloir en même temps le mettre dans une situation comme celle que vivent nos frères et sœurs ivoiriens. C’est loin de lui l’esprit de vouloir nouer des partenariats pour créer des scènes de violences. Non, je crois que ce n’est pas de sa nature. Ceux qui le disent sont libres de le dire. Mais, encore une fois, ce n’est pas une connexion dangereuse, c’est une connexion, au contraire, qu’il faut positiver. Pour dire que Monsieur Seck est en train de prêcher le bon sens, la paix et le respect des libertés démocratiques et individuelles.

Me Boucounta Diallo a récemment fait une sortie pour dire que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck a échappé à une tentative d’assassinat. Qu’en est-il exactement ?

Je le confirme. Mieux, ce n’est pas une seule fois qu’ils ont tenté d’assassiner Monsieur Seck. Et il nous parvient souvent des informations qui vont dans le sens de mettre fin à ses jours, c’est-à-dire de le liquider physiquement, pour qu’il ne soit plus de ce monde, pour qu’il ne puisse plus se présenter à l’élection présidentielle ou à une quelconque élection. Donc, Me Boucounta Diallo n’a fait que confirmer ce que nous savions déjà, ce que nous avions eu comme expérience dans ce pays où les dérives totalitaires et le désir de nuire à l’autre, quand vous sentez qu’il est un adversaire politique, je crois que cela est devenu quelque chose de réel. Nous vivons cela quotidiennement. C’est Dieu qui décide de la vie des hommes et des femmes qui viennent au monde. Ils ont tout tenté, mais Monsieur Seck, grâce à Dieu, est toujours en vie. Je pense qu’il ne nous reste que quelques mois et les Sénégalais vont en tirer toutes les leçons, pour que de telles choses ne puissent plus arriver à notre pays.

Quelles sont les personnes que vous suspectez de vouloir attenter à la vie d’Idrissa Seck ?

Ça ne peut être que des adversaires politiques. Je n’irai pas jusqu’à mettre le doigt sur une personne ou sur une autre. Mais, sachez que nous sommes très bien renseignés.

Et la sortie de Me Souleymane Ndéné Ndiaye, qui a laissé entendre que votre leader ne peut pas avoir de passeport, parce qu’étant sous inculpation ?

Je crois que, en tant que juriste, il aurait dû savoir que seul un magistrat est habilité à dire que telle personne ou telle autre peut ou ne pas sortir du territoire national. Pour le cas de Monsieur Seck, je crois qu’il est loin d’être sous inculpation qui puisse l’empêcher de sortir du territoire national. Idrissa Seck est sorti à plusieurs reprises et il n’y a eu rien de nouveau sous le ciel qui puisse motiver cette décision. Ils ont peur des déplacements de Monsieur Seck, parce qu’ils savent qu’il est en train de cheminer lentement, mais sûrement, vers le fauteuil présidentiel. C’est cette peur qui les empêche d’être assez raisonnables pour pouvoir donner à un citoyen libre le moyen de pouvoir aller et venir, comme il le désire. Je crois que c’est l’affolement et l’énervement, qui sont des signes de désespoir à l’approche des élections. Je crois qu’il n’y a pas une autre explication. Les discours qu’ils nous servent d’ailleurs quotidiennement montrent une certaine cacophonie et un manque d’harmonie, parce que quelquefois ils se contredisent, certains d’entre eux parlent de choses qu’ils ne maîtrisent pas. Le soubassement de tout cela, c’est leur volonté d’empêcher Monsieur Seck de se présenter à l’élection présidentielle. Mais, c’est peine perdue. Monsieur Seck est aujourd’hui prêt pour le 25 février et nul ne peut l’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle. Et inch Allah, il vaincra.

Quelle lecture faites-vous des guerres de positionnement qui minent actuellement la Cpa ?

Je leur souhaite tout simplement une entente, parce que la Cpa est une coalition amie. Y a des objectifs spécifiques et généraux. Pour les objectifs généraux, je crois que nous les partageons. C’est-à-dire faire en sorte que Wade quitte le pouvoir. Mais de manière spécifique, nous affichons certaines différences. Nous voulons qu’Idrissa accède à la magistrature suprême. De leur côté, ils voudraient que X ou Y occupe ce fauteuil. Mais, en tout cas, tout ce que nous allons perdre, nous souhaitons qu’ils l’obtiennent. Si nous savons qu’Idrissa devrait perdre les élections, je souhaite que le candidat de la Cpa puisse gagner cette élection-là. C’est tout le mal que je leur souhaite. Même si c’est très improbable qu’Idrissa perde, parce que toutes les études, tous les sondages montrent qu’il sortira vainqueur de ces élections. Mais, encore une fois, je considère que la Cpa est une coalition amie et qu’entre la nôtre et la leur, l’une sortira victorieuse.

Quid des accusations selon lesquelles Idrissa Seck ferait partie de ceux qui financent les fauteurs de trouble à l’université ?

Je crois que Bouba Diop (médiateur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar) a été très mal informé. Parce que Idrissa voudrait que tous les étudiants soient comme lui, quand il était étudiant. C’est-à-dire un étudiant sérieux, soucieux de ses études et de sa réussite. La seule relation qu’Idrissa a avec les étudiants est une relation positive, d’assistance et d’aide, mais surtout de conseil. Ça, c’est au plan personnel. Et au plan étatique, nous avons vu que quand Idrissa était dans le cercle du pouvoir, il a tout fait pour que les étudiants soient dans d’excellentes conditions d’études. Donc, nous n’en voudrons pas à Monsieur Bouba Diop. Nous lui demanderons tout simplement d’aller vérifier les informations qui lui sont fournies, pour se rendre à l’évidence que Monsieur Seck n’a pas à financer des étudiants qui sèment le désordre et la terreur au niveau du campus. Aujourd’hui, le seul souci de Monsieur Seck, c’est d’assurer à ces étudiants-là d’excellentes conditions d’études.