Omar Sarr, député "frondeur": " La Xème législature est la plus triste"

La Pépinière des jeunes cadres libéraux a-t-elle abandonné le "pape du sopi" pour rallier le camp du désormais adversaire de celui-ci, Idrissa Seck ? En tout cas, elle a tenu hier à célébrer le premier anniversaire de la fronde des quatorze députés du groupe parlementaire Libéral démocratique, par une conférence axée sur le thème, " la Xéme législature à l'épreuve de la démocratie". Le chef de file des députés qui projetaient de constituer le groupe des "Forces de l'alternance", Omar Sarr, a laissé entendre que jamais l'Assemblée nationale n'a été si "triste" que sous la  présidence de Pape Diop. "

La Xème législature est la plus triste". Le jugement est du député Omar Sarr. Il l'a émis hier. C'était à l'occasion du premier anniversaire du mouvement de contestation, qui avait secoué le lundi 25 avril 2005 le groupe parlementaire Libéral et démocratique. Porte-parole d'alors des quatorze députés frondeurs, dans les rangs desquels des défections seront notées, M. Sarr a illustré ses propos par le vote "mécanique" de la loi d'amnistie des crimes politiques commis de 1983 à l'an 2005 au Sénégal. L'ancien président du Conseil régional de Diourbel, qu'il est, a aussi évoqué, comme "honte" de la Xéme législature, le vote, l'année dernière, de la loi de mise en accusation de l'ancien Premier ministre, Idrissa Seck, dans les chantiers de Thiès. Il est prêté à M. Seck d'avoir procédé à des détournements et des surfacturations dans les travaux réalisés dans sa commune à l'occasion de la célébration du quatre-vingt quatorzième anniversaire de l'indépendance du Sénégal. Derrière l'accusation de Idrissa Seck, dont il porte depuis le début de ce mois la parole, M. Sarr voit des "raisons politiciennes". Revenant sur les causes de leur mouvement de l'année dernière, il a, entre autres raisons, avancé le "manque de démocratie interne, l'étiquetage" et la "traque" de députés estampillés "pro-Idy". Il a encore cité la "complaisance", qui serait érigée en règle par des responsables parlementaires libéraux dans le souci "de se faire une place au Soleil". Et, a-t-il tenu à préciser, le groupe libéral et démocratique a "dévié" aussi bien dans le "contenu" que dans "l'exécution" de ses missions. Revenant sur l'onde qui a secoué l'année dernière le Parlement sénégalais, le directeur de publication de l'hebdomadaire "Le devoir", Alioune Fall, qui était le modérateur de la conférence initiée par la Pépinière des jeunes cadres libéraux, a parlé de "mouvement inédit". C'était la première fois dans l'histoire du Sénégal que des parlementaires se révoltaient et au sein d'un même groupe, a-t-il expliqué. La conférence qui portait sur le thème " La Xème législature à l'épreuve de la démocratie" a vu, en partie, la participation du député "frondeur" Mamadou Faye, des Mouvements de soutien à Idrissa Seck, de l'Ujtl de Thiès, de la Ligue démocratique et du Parti socialiste. La Pépinière des jeunes cadres libéraux a-t-elle débuté une campagne pour l'élection de Idrissa Seck à la présidence en 2007 ? Même si Yankhoba Seydi ne le déclare pas, tout porte à le croire.