En effet, depuis l’annonce de la candidature du Secrétaire Général National du PDS, c’est aujourd’hui seulement que l’on feint de trouver des arguties pour installer dans le pays un débat malsain et insensé sur une constitution plébiscitée par le peuple sénégalais y compris ses contempteurs actuels.
Comme tous les observateurs avertis, nous constatons que c’est la énième trouvaille d’une opposition déboussolée et désespérée. Pour masquer son incapacité à proposer aux sénégalais des alternatives crédibles à la politique du régime libéral et pour cacher les profondes divergences en son sein, l’opposition agite régulièrement des débats qui n’ont aucun caractère sérieux. Comme toutes les précédentes entreprises, celle-ci est vouée à l’échec car d’ores et déjà, les juristes sérieux refusent d’en faire un débat et le peuple sénégalais en rigole. Comme dit Soyinka « quand les feuilles tremblent ce n’est pas le problème des racines ».
Apparemment, certains de nos constitutionnalistes doivent être recyclés à la faculté des lettres pour que leur compréhension du français soit sensiblement améliorée. En effet, l’énoncé des articles 27 et 104 de la constitution du 22 Janvier 2001 ne pose aucune ambigüité pour ceux qui sont de bonne foi et savent lire et comprendre la langue de Molière. L’article 27 Stipule : « La durée du mandat du Président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une fois. Cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire ». Et l’article 104 ajoute au titre des dispositions transitoires : « Le Président de la République en fonction poursuit son mandat jusqu’à son terme. Toutes les autres dispositions de la présente constitution lui sont applicables ».
Où peut-on faire place à l’amalgame ou à l’ambiguïté dans de tels textes ? Pourquoi aller faire l’exégèse de textes qui sont aussi clairs dans leur expression ? Pourquoi alors vouloir convoquer des propos d’un Secrétaire Général de parti, tenus dans un contexte politique pour en faire la volonté inextricable du constituant ?
En vérité, ce débat n’est pas celui des amphithéâtres encore moins du prétoire, il est au contraire bassement politicien. Or, à la faculté des sciences juridiques comme au prétoire, quand la politique politicienne y entre par la porte, le droit en sort par la fenêtre. Le conseil constitutionnel est le seul juge de la recevabilité d’une candidature à une élection présidentielle aux termes de l’article 29 de la constitution. IL y a bien lieu de se demander pourquoi de soit disant professionnels du droit ont voulu anticiper et se prononcer à la place du juge ; au lieu d’attendre patiemment que celui-ci délibère le moment venu pour ensuite commenter la décision ? La manipulation est évidente ; ces enseignants fâchés avec la pédagogie servent une cause perdue d’avance, sans oser l’assumer. Et que dire des politiques qui prétextent d’un débat qu’ils ont suscité souterrainement pour en faire leur cheval de bataille. Je les invite à faire preuve de plus de courage en osant pour une nouvelle fois affronter Abdoulaye Wade sur le seul terrain qui vaille : celui de l’expression des suffrages des sénégalais.
En tout état de cause, les sénégalais sont aujourd’hui édifiés sur l’état d’esprit de l’opposition qui manifestement veut préparer l’opinion à un boycott de la présidentielle de 2012 ; et ce faisant, elle cherche désespéramment des raisons à sa prochaine forfaiture. En effet, après deux marches nationales soldées par un échec sur le plan de la mobilisation, l’opposition a pris conscience de son impopularité et cherche à se dérober du jeu démocratique.
C’est avec beaucoup de peine que j’entends le PS et l’AFP jouer aux sentinelles du droit et de la justice ; eux qui ont fait voter des morts, eux qui ont fait voter sans pièce d’identification, eux qui ont mis en prison un candidat à une élection présidentielle avant même la proclamation des résultats, eux qui ont décrété l’état de siège pour pouvoir proclamer des résultats pré fabriqués, eux qui….. Décidément, le ridicule ne tue plus dans notre pays ; autrement, en revisitant notre récente histoire politique et électorale, c’est la candidature socialiste au Sénégal qui serait incestueuse.
Mamadou Lamine KEITA
Président Commission Nationale de l’UJTL
PDS
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