L’annonce d’une possible organisation d’élections primaires au sein du Ps, pour choisir le futur candidat du parti lors de la prochaine élection présidentielle, a de fortes chances de ne pas se matérialiser.
D’abord, parce que ce n’est pas dans la tradition du parti, ensuite, parce que cela risque de le disloquer, selon le journaliste Mame Less Camara, invité hier de l’émission Opinion sur Walf Tv. Considérant cette volonté d’organiser des élections primaires comme une ‘coquetterie politico-intelectuelle’, Mame Less Camara a déclaré que le Ps avait la culture du chef et, à contrario, n’avait pas la culture de l’organisation de débats et de courants en son sein. C’est pourquoi, il a indiqué que la volonté de certains responsables de vouloir organiser des élections primaires risque de se heurter à l’hostilité de certains cadres du parti, mais aussi, risque de le faire imploser.
‘Le Ps joue avec le feu. Il serait plus sage pour ce parti de ne pas titiller ses vieux démons’, a-t-il conseillé. Et d’ajouter : ’Si les socialistes font une introspection sans complaisance de leur expérience passée, ils sauront que cela ne leur réussit pas’. Soulignant que l’histoire récente de cette formation politique a montré que le chef du parti n’admettait pas d’adversaires internes, Mame Less Camara a aussi rappelé que, lorsqu’en 1996 Djibo Ka a voulu créer son courant au sein du Ps, il s’est heurté à l’hostilité du parti et a été considéré comme un fractionniste.
Ce qui l’a poussé à quitter le parti et à mettre sur pied sa propre formation politique, l’Urd. Plus récemment encore, a expliqué le journaliste, les volontés de Robert Sagna et de Souty Touré de créer des courants de pensée au sein du Ps ont tourné court. Et ces derniers, à l’image de Djibo Ka, ont quitté le navire vert et ont créé leurs propres formations politiques. A moins que cette ‘coquetterie politico-intelectuelle’ d’Aissata Tall Sall et d’autres socialistes, ne soit, d’après Mame Less Camara, qu’un stratagème contre le président de la République et leader incontesté du Pds et de la coalition Sopi pour demain, Abdoulaye Wade, qui est à la tête du Pds depuis sa création.
En effet, selon le journaliste et politologue, c’est comme si en faisant cette annonce le porte-parole du Ps voulait dire à Abdoulaye Wade: ‘voyez, dans notre parti chacun à la possibilité d’être candidat, faites-en de même’. L’on se rappelle qu’Aissata Tall Sall, qui avait déclaré sur les ondes de Rfi qu’Ousmane Tanor Dieng, le secrétaire général du Ps n’était pas le candidat naturel du parti, s’était dit favorable à l’organisation d’élections primaires pour choisir le candidat qui portera les couleurs du parti lors de la prochaine élection présidentielle. Récemment, le maire de Dakar, Khalifa Sall, lui a emboîté le pas en se prononçant sur la même chaîne française en faveur d’une telle option.
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