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Politique

Oublié dans le partage des collectivités locales : Le parti de Macky Sall rue dans les brancards

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Oublié dans le partage des collectivités locales : Le parti de Macky Sall rue dans les brancards

Plus le temps passe, plus l’écart se creuse entre les partis alliés de la coalition Benno Siggil Senegaal. En effet, le choix des élus devant mener la destinée des collectivités menace lourdement l’unité de cette coalition. Hier, l’Apr/Yakkaar se sentant négligée dans le partage du ‘gâteau’, a rué dans les brancards. Son coordonnateur, Mahmoud Saleh, exige le respect des principes et de la méthodologie de Benno Siggil Sénégaal : ‘Gagnons ensemble et gérons ensemble’. Avec, au passage, quelques pierres dans le jardin du Ps et de l’Afp.

‘Le contexte dans lequel les élections locales se sont déroulées est connu de tous. Il s’agit de l’aggravation de la situation sociale et de la crise généralisée dans tous les secteurs d’activité de la nation (éducation, santé, finances publiques). Cela, bien avant qu’on ne parle de l’accumulation du déficit, du dépassement budgétaire jusque-là non justifié et qui ressemble plus à une prévarication qu’à un dépassement classique. Parce que, avoir décaissé et employé des centaines de milliards de francs Cfa sans prévision dans les chapitres du budget, c’est autre chose qu’un dépassement. En gros, voilà les conditions de pourrissement absolu dans lesquelles les élections locales ont été organisées (…)’

Schéma de succession de Wade

‘Le régime avait conscience que sa politique était rejetée. Il tentait, au travers de ces élections, d’aller dans la direction de la modification du mode d’éligibilité du futur président de la République du Sénégal. Il était évident que le parti au pouvoir et, à travers lui, le président de la République qui, en participant à des élections qui n’étaient pas ses élections, a amené les populations à se rendre compte qu’en réalité, il s’agissait d’élection présidentielle par procuration qui était organisée. C’est-à-dire que le 22 mars, les Sénégalais ont voté pour installer celui qui allait succéder au chef de l’Etat. Parce que dans le schéma, c’était conquérir les collectivités locales, y adjoindre la majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat, modifier une énième fois la Constitution et mettre en place le collège de grands électeurs pour élire le futur président de la République. C’est ce qui était attendu principalement de ces élections par le pouvoir et son président. Et c’est cela que les populations sénégalaises ont empêché. Elles ont non seulement sanctionné la politique du gouvernement, mais en même temps, confirmé que le seul procédé acceptable pour élire le président de la République du Sénégal, c’est le suffrage universel direct. C’est pourquoi, l’échec du régime par rapport à ces élections se mesure non seulement par l’ampleur du rejet de sa politique, mais aussi par le fait qu’on a empêché la monarchisation du pouvoir, à travers une succession qui défie toutes les règles les plus élémentaires de la démocratie’.

De l’origine de la débâcle du Pds

‘Le scrutin du 22 mars a confirmé que le peuple sénégalais a décidé de poursuivre son offensive pour changer de politique et de régime. Le peuple sénégalais a confirmé, par son vote, qu’il est inacceptable d’accepter le piétinement continu et permanent de la démocratie dans ses principes les plus élémentaires. Qu’il n’en veut plus de cette politique dans son ensemble et dans tous ses secteurs.

‘L’irruption de Macky Sall dans l’arène politique a été l’un des principaux facteurs explicatifs de la défaite du parti au pouvoir. D’abord, son choix d’aller aux élections sous sa propre bannière a été le principal facteur explicatif de l’approfondissement de la crise politique que le régime traverse et de celle du Parti démocratique sénégalais. La dislocation du Pds était un phénomène visible, mais accentué par le départ de Macky Sall. Parce que, contrairement à l’explication des libéraux, l’origine de la défaite du Pds ne résulte pas des difficultés observées dans la gestion de leurs investitures. Ce n’est ni leur division ni le choix dans les investitures ni le vote-sanction, mais c’est l’élan du peuple sénégalais à en finir avec le régime qui les a battus. Il s’y ajoute, l’irruption de Macky Sall dans l’arène politique. Non seulement, il a accentué la crise du régime, celle propre au Parti démocratique sénégalais, mais il a été un facteur de re-mobilisation de l’électorat sénégalais. Les citoyens le sauront sous peu, quand les résultats effectifs seront proclamés par la Cour d’appel (…)

‘Cette irruption était aussi un facteur unificateur et de mobilisation de l’opposition. Ç’aurait été difficile, et le passé des structures qui regroupent l’opposition, est connu de tous. Les difficultés à caler un consensus autour de questions à enjeu national au sein de l’opposition sont aussi connues de tous. Personne n’avait prêté une aussi grande importance aux locales avant notre irruption sur la scène politique et la façon dont nous avons ressuscité l’espérance dans ce pays. L’affirmation d’un leadership politique nouveau a, quelque part, été un élément qui aura facilité le regroupement de tous et de chacun dans le cadre de la coalition Benno Siggil Senegaal’.

L’apport de l’Apr dans Benno Siggil Senegaal

‘On peut, sans risque de se tromper, revendiquer une part significative dans la victoire de la coalition Benno Siggil Senegaal. L’Apr/Yakkaar a eu à avoir une contribution financière à la hauteur des principaux partis de la coalition. Et Apr/Yakkaar était dans 144 localités dans le cadre de Benno Siggil Senegaal et était au même niveau de contribution que les partis membres de cette coalition qui ont été dans plus de 550 localités du pays. On aurait pu rapporter notre contribution au prorata. L’Apr a aussi confectionné des centaines de milliers de supports visuels à l’image de son président avec un appel à voter Benno Siggil Senegaal avec, accolé sur support, le spécimen du bulletin de vote de Benno Siggil Senegaal. C’est la seule formation politique membre de Benno qui aura fait cela.

‘Le troisième élément pour définir notre place dans cette victoire commune, c’est l’implication personnelle de Macky Sall dans la campagne. Il a fait tout le Fouta sans exception, de même que Saint-Louis, toute la région de Dakar, une partie de la région de Thiès, le Sine, etc. Au vu de tout cela, il est légitime qu’on puisse revendiquer des positions dans la direction des collectivités locales conquises. Nous observons, depuis le 22 mars, que beaucoup de revendications, somme toute légitimes, sont formulées par nos partenaires dans le cadre de Benno Siggil Senegaal.

‘Partout au Sénégal, on revendique la direction des collectivités conquises : du Fouta au Saloum. Nous avons été en coalition dans Benno à Kaffrine, on ne nous a pas encore entendu revendiquer quelque chose dans ce département. De même qu’à Kaolack, Podor, Saint-Louis, etc., personne ne nous a entendu alors que nous sommes un des piliers de Benno Siggil Senegaal. Les mairies de Dakar, de Pikine, Guédiawaye, le Conseil régional… ont été affectés et nous n’avons pas entendu de proposition faite à Apr/Yakkaar. A Louga, Kaolack, Diourbel, les gens continuent de revendiquer la mairie et personne ne pense à Apr/Yakkar. Et aujourd’hui, on commence à nous disputer notre territoire qui est le Sine où nous avons battu avec un peu plus de 80 % de suffrage et conquis 85 % des territoires. On pensait qu’on allait nous laisser cette partie du territoire. Bien que la commune de Fatick ne fasse pas l’objet de convoitise particulière, on nous dispute par exemple Foundiougne. On nous a mis, ainsi, dans une situation difficile à gérer. Nous demandons que l’on puisse répartir les responsabilités issues de cette victoire en tenant compte de tout le monde (…)’

Choix des dirigeants des collectivités locales

‘Nous avons, par exemple, des conseillers élus dans la région de Dakar et qui présentent toutes les caractéristiques et attributs de quelqu’un qui a le profil pour diriger la région de Dakar. Seydou Guèye (porte-parole de l’Apr, Ndlr) par exemple a, en lui, toutes les qualités et il est issu d’un processus politique sain. Il ne fait pas partie de ceux dont on va assister à la résurrection après qu’ils ont piétiné les intérêts du peuple sénégalais pendant longtemps et qui pensent que cette victoire est la leur et qu’on va les absoudre de toute responsabilité par rapport à la gestion qu’ils ont faite quand ils étaient aux affaires. L’Apr/Yakkaar a des prétentions et souhaiterait qu’on tienne compte de lui. Il y a 19 communes d’arrondissement à Dakar qui ont été négociées à notre insu alors que nous avons,52 conseillers dans le département de Dakar. Nous pouvons concevoir des alliances dans chacune des 19 communes d’arrondissement de Dakar et qui peuvent être des alliances porteuses. Mais nous pensons devoir respecter les principes et la méthodologie de Benno Siggil Senegaal : ‘Gagnons ensemble et gérons ensemble’. Et pour le moment, cette méthodologie n’est pas appliquée.

‘Le fait d’avoir battu la coalition Sopi dans une série de communes d’arrondissement à Dakar n’équivaut pas à mettre à leur tête des gens dont on a le bilan de ce qu’ils ont fait quand ils étaient à la tête des collectivités locales. Nous appelons nos alliés à s’élever et à bien apprécier le caractère collégial et historique de cette victoire ; à se dégager des lectures consistant à en faire leur victoire propre ou celle de leurs partis respectifs. Car, il faut qu’ils comprennent que c’est une victoire du peuple à travers Benno Siggil Senegaal et accessoirement Dekkal Ngor. Et se hisser au niveau de cette lecture de la situation, c’est s’interdire de partager le gâteau à l’insu de l’Apr/Yakkaar.

‘Notre conception c’est qu’il y a des responsabilités nouvelles, des exigences fortement exprimées par les populations qui nous en ont donné l’amabilité. Donc, s’il y a un gâteau, il faut le mettre au service de ces populations afin de leur apporter les réponses qu’elles attendent de leur victoire. De ce point de vue, nous resterons très vigilants, dans la courtoisie et le respect des uns et des autres mais aussi dans la fermeté, pour défendre ce à quoi nous croyons et ce que nous sommes en droit d’attendre comme résultant de notre implication dans cette victoire. Nous demandons à nos élus d’être attentifs sur le choix de ceux qui auront à assurer la visibilité de l’exécutif local dans certaines collectivités, car il n’est pas question qu’on accompagne n’importe qui’.

Retrouvailles de la famille libérale

‘Moi, je ne suis pas concerné par ces retrouvailles. Seydou Guèye non plus. C’est dire que l’Apr est plurielle parce que regroupant des hommes politiques d’origine et de parcours différents. Voilà pourquoi notre parti ne peut pas être concerné par ce débat. Deuxième chose : tant que Macky Sall sera membre de Apr/Yakaar, il ne s’asseoira avec le président de la République que dans le cadre d’un appel à un dialogue politique national adressé à toute l’opposition du Sénégal et à côté de ses autres collègues de l’opposition et pas autrement. Si c’est autrement que par ce procédé, il est exclu que Macky Sall réponde à un quelconque appel de Wade’.

Perspectives politiques

‘La situation post-électorale oblige le président de République à tirer toutes les conséquences de la défaite de son régime et à prendre des initiatives qui s’imposent. La première chose que nous sommes en droit d’attendre du chef de l’Etat, c’est la dissolution du gouvernement, de l’Assemblée nationale et la suppression du Sénat. Et après cela seulement, susciter les conditions du dialogue politique national autour d’une chose : discuter et trouver, de façon consensuelle, les mécanismes pour la gestion d’une période de transition.

Dialogue politique national exclusivement destiné à s’accorder sur les mécanismes de la transition. Ce qui aboutira à la mise en place d’un gouvernement de transition restreint. Avec deux missions, dont la première sera de prendre en charge les urgences qui ne peuvent pas attendre, la formation d’un vrai gouvernement. Deuxièmement, organiser des élections législatives anticipées. La durée de transition fera l’objet d’une concertation dans le cadre du dialogue politique national (…) Dernière perspective pour demain, aller au-delà de Benno Siggil Senegaal à travers la mise en place d’un vaste rassemblement qui inclut cette coalition et toutes les forces vives de la Nation’.



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