C’est dans les colonnes du journal Walf Grand-place que la dame Rokhaya Mbow, la veuve du défunt député Ibrahima Isidore Ezzan, a étalé toute son amertume et sa déception quelques mois après le décès de son mari qui a donné son nom à la fameuse loi amnistiant les meurtriers de Me Babacar Sèye, ancien vice-président du Conseil constitutionnel. Meurtre dans lequel le président Abdoulaye Wade et son épouse avaient été cités par l’un des assassins dans le livre du journaliste Abdou Latif Coulibaly : « Affaire Me Sèye : un meurtre sur commande. »
D’ailleurs, les confidences faites dans les colonnes de Walf Grand-place permettent de comprendre « les dessous et les vrais auteurs de la loi d’amnistie qui porte le nom du défunt député Ibrahima Isidore Ezzan. » En effet, les confidences de la veuve du défunt député lèvent un coin du voile sur cette loi controversée amnistiant les auteurs du meurtre de Me Babacar Sèye, vice-président du Conseil constitutionnel à l’époque des faits. Mieux, révèle Rokhoya Mbow Ezzan, son mari a été le seul député à accepter de se sacrifier en endossant cette loi d’amnistie qui visiblement avait été écrite par d’autres personnes. « Personne n’acceptait d’endosser le texte, Ezzan s’est sacrifié », a-t-elle confié à nos confrères de Walf Grand-place. Toutefois, la veuve du député de Kaffrine a tenu à préciser qu’elle ne parle pas pour demander de l’aide à une quelconque personnalité de la République. Tout juste a-t-elle voulu par cette sortie « dire aux Sénégalais ce qui (lui) ronge le cœur par-delà la perte de (son) époux. » Et s’il y a quelqu’un à qui la veuve d’Isidore Ezzan semble bien vouloir sans nul doute le président de la République, Me Abdoulaye Wade pour qui pourtant son défunt mari a accepté de sacrifier au moment où beaucoup de responsables libéraux ont refusé d’endosser la loi d’amnistie. « Jusqu’à ce jour, Wade ne nous a pas présenté de condoléances », s’est-elle révoltée dans les colonnes de Walf Grand-place. Cependant, la femme d’Ibrahim Isidore Ezzan n’est pas loin de penser que c’est la loi d’amnistie qui a fini par emporter son mari. Puisque, soutient-elle, « ses ennuis de santé ont commencé après le vote de cette loi. » Avant de révéler : « Le jour où mon mari a accepté de présenter cette fameuse loi d’amnistie qui porte son nom, il a commencé à avoir des ennuis de santé. » Et l’intime conviction de la veuve d’Ezzan, c’est que si son mari n’avait pas accepté d’endosser cette loi, il serait peut-être aujourd’hui à ses côtés. Même si la dame dit ne pas croire trop croire au maraboutage. Malheureusement, pour feu Ezzan, il obéissait aveuglément à Wade. « Il croyait en lui. Il n’a pas hésité à endosser la paternité de cette loi d’amnistie alors qu’avant lui, beaucoup avaient refusé de le faire », a indiqué Rokhaya Mbow Ezzan.
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