OUSMANE TANOR DIENG A MEKHE: « C'est le régime libéral qui a mis à terre les ICS »

Le front Siggil Sénégal qui regroupe l'opposition significative, est décidé à exercer une pression politique sur le régime libéral. Après les législatives, le front va aussi boycotter le Sénat. C'est Ousmane Tanor Dieng qui l'a révélé ce week-end à Mékhé.

C'est une forte délégation du front Siggil Sénégal, dirigée par Ousmane Tanor et comprenant, entre autres, Ibrahima Sène du PIT, Cheikh Sarr, Ousmane Thiongane de Rewmi, qui a rendu visite ce week-end à ses militants de Mékhé. L'objectif était de remercier les militants, après le suivi massif du mot d'ordre de boycott des dernières législatives. Ousmane Tanor Dieng est encore revenu sur la situation que vit l'entreprise des Industries Chimiques du Sénégal (ICS). En ce sont les tenants du pouvoir actuels qui en ont eu pour leur grade. Selon Tanor, lorsque le défunt régime quittait le pouvoir, les ICS faisaient un bénéfice de 19 à 20 milliards par année. Alors qu'en 1994, ce bénéfice n'était que de 200 millions par année. A la lumière de ces chiffres, dit-il, un bon qualitatif a été fait. Mais malheureusement, se désole-t-il, le système de cession gabégique du PDS et de son gouvernement a mis à terre ce fleuron de notre industrie. Aujourd'hui que le gouvernement reconnaît ses torts et ses erreurs, ajoute-t-il, il est heureux de constater qu'il veut prendre les mesures appropriées pour remettre l'entreprise à flot. Mais, se désole-t-il encore, la manière qu'il utilise n'est pas la bonne voie. Ousmane Tanor Dieng a également affirmé que le front va boycotter aussi le Sénat, peint par le socialiste comme une institution de trop, inutile et budgétivore. Pour lui, c'est scandaleux que le pouvoir se penche sur de tels projets, alors que les populations souffrent dans leur chair, des conditions de vie extrêmement difficiles. Lors de la rencontre de Mékhé, une commune dirigée par un socialiste resté encore dans les rangs, a été l'occasion de décocher des flèches incendiaires vers le régime libéral. Un militant a d'ailleurs peint le PDS comme un groupement d'intérêt économique (GIE) largement responsable de la régression économique du pays. Pour lui, il convient de mener le combat pour le bouter hors du pouvoir afin que les sénégalais puissent être déchargés des souffrances qu'ils sont en train d'endurer. Mais pour Ousmane Tanor Dieng, le combat ne sera pas mené de la manière que les libéraux combattaient le régime socialiste. A cause d'eux, note-t-il, la Sotrac et l'éclairage public de nos villes étaient toujours dans des difficultés parce qu'ils instrumentalisaient des jeunes qui procédaient à des jets de pierres. Pour Ousmane Tanor Dieng, les tenants du pouvoir ont largement prouvé leur amateurisme et la hausse incessante des prix des denrées le montre éloquemment alors que c'est un problème facile à régler. Mais, ils ne le régleront pas, dit-il, car ils ont besoin d'argent à cause du train de vie étouffant de l'Etat. A en croire Ousmane Tanor Dieng, la rencontre avec le chef de l'Etat pour un dialogue autour des questions essentielles qui agitent la vie de la nation est une exigence de l'opposition, et de la charte nationale qui oblige le pouvoir à discuter avec l'opposition. Par la force, martèle le premier secrétaire, cette rencontre aura lieu, tôt ou tard.