Membre de l'aile dure du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), Salif Sadio fait le bilan des négociations de paix avec l'État du Sénégal. Ce sera après-demain, samedi 27 avril, au cours d'une rencontre populaire à Koudjoughor, dans l'arrondissement de Sindia, rapporte L'AS.
Le commandant de l'aile combattante du Mfdc veut prendre à témoin l'opinion nationale et internationale sur sa volonté de négocier avec le gouvernement sur le processus de paix. Il va aussi parler des négociations, sous les auspices de la communauté Sant'Egidio de Rome, entre l'État du Sénégal et le Mfdc.
17 Commentaires
Simbon
En Avril, 2019 (08:01 AM)Casamance « Invicta Felix ».
Cheikh Yerim Seck
En Avril, 2019 (08:16 AM)Moussa Abdoulaye Diagne
En Avril, 2019 (08:55 AM)Badji
En Avril, 2019 (09:53 AM)Paix
En Avril, 2019 (10:33 AM)Anonyme
En Avril, 2019 (11:55 AM)Le Fou
En Avril, 2019 (12:18 PM)Paix Et Bonheur
En Avril, 2019 (12:40 PM)MFDC c'est le Mouvement des Fous Destructeurs de la Casamance
M= MOUVEMENT
F= FOUS
D= destructeurs
C= Casamance
Tuons ces enfoirés.
Coumakh Maak
En Avril, 2019 (13:00 PM)Vive le Sénégal, vive la paix.
C’est cette vision étriquée et simpliste de la Casamance qui pousse certains intellectuels, hommes politiques ou hommes de médias à s’arroger le droit d’appeler l’Etat à mener une guerre totale en Casamance. Il est tellement facile, depuis Dakar, bien calé dans son fauteuil, le verbe et l’accent trempés dans un flot hautain et dédaigneux, d’appeler à la guerre. Une telle attitude nous parait relever d’un grand manque de connaissance, de tenue et de retenue. En toute chose il faut de la mesure. Nombre de ceux qui s’épanchent sur la crise en Casamance ne connaissent que peu de choses sur les ressorts profonds et complexes de ce phénomène qui nous traumatise depuis plus de trente cinq ans. A force de vouloir dire quelque chose sur tout, on fini par dire n’importe quoi, souvent.
La guerre totale en Casamance ne se ferait pas ailleurs. Elle se ferrait juste aux portes des demeures, à quelques kilomètres des quartiers, des villages, des écoles et des hôpitaux. Chaque coup de feu tiré par l’armée ces derniers jours dans le cadre des opérations déclenchées suite à l’assassinat de nos compatriotes à Bourofaye a été entendu par chaque Ziguinchorois, chaque enfant de la ville. Cette guerre se fait entre nos frères et sœurs engagés dans l’armée et d’autres frères dans le maquis. Il est temps qu’elle s’arrête définitivement. Et ce serait une faute politique que de la relancer au moment où elle est entrain de s’éteindre.
On a fait de la crise non pas un “problème du Sénégal” mais un “problème Casamançais”. Chacun des Présidents, depuis Abdou Diouf, a eu son “dossier Casamance”, sa stratégie, ses hommes de main, ces fameux ” Monsieur” Casamance, oubliant tous, ou ignorant que la Casamance est forcément un dossier trans-partisan et trans-mandature. Chacun a pensé seul avec ses alliés du moment, ses clients et courtisans de l’intérieur ou de l’extérieur et s’est trompé seul avec eux.
Parlons en fin des fautes économiques. Comme nous l’avons dit plus haut, ayant fait des contraintes et défis supposés de la Casamance des obstacles insurmontables à son développement économique, les gouvernants n’ont pas su voir les atouts et opportunités qui font d’elle une région unique dans toute l’Afrique de l’Ouest. Des dizaines de projets et programmes de développement, notamment dans le domaine agricole, ont été réalisés en Casamance. Les résultats ont été des plus médiocres malgré les centaines de milliards de Francs CFA dépensés depuis les projets comme la SOMIVAC, PIDAC, PROGES jusqu’au PADERCA, PPDC et d’autres. Aujourd’hui l’économie de la région se résume pour nombre de nos compatriotes aux paniers de fruits de saison (Madd, Mangues, Oranges,) ou de poissons séchés et les futs et barils d’huile de palme qui remplissent le bateau et les camions.
La Casamance produit tout ou presque mais ne transforme rien. Il n’existe dans la région aucune unité industrielle digne de ce nom pouvant capter une partie du trop plein de chômeurs. Il y a pourtant bien eu, à une certaine époque, une véritable économie industrielle locale qui émergeait, portée par des usines comme SONACOS, AMERGER, SOSECHAL et d’autres. On les a toutes laissé mourir faute d’avoir pu réorienter le système productif de la SONACOS pour le diversifier au delà de l’arachide et mettre les industries halieutiques aux normes internationales par des mesures d’incitation et d’accompagnement adaptées.
Le cas le plus emblématique du manque de vision économique du gouvernement actuel pour la Casamance est la filière de l’anacarde. A part des incantations creuses et des initiatives et promesses sans lendemain, rien n’est fait pour faire de la filière anacarde le moteur de l’économie locale. La filière génère un chiffre d’affaires qui frôle les 30 milliards de FCFA par an pour une production nationale autour de 20.000 tonnes, auxquelles s’ajoute une partie de la production de la Guinée Bissau. Le commerce de la noix est contrôlé par les indiens. De pauvres femmes recrutées comme remplisseuses, travaillant sans protection et manipulant des substances nocives, gagnent 100FCFA pour chaque sac de 100kg rempli. Toute la production est exportée à l’état brut, via la Gambie, vers l’Inde et le Vietnam, où toute la chaine de valeur se déploiera, contribuant à la création de richesses et de milliers d’emplois dans ces pays. Aucun emploi digne de ce nom n’est crée localement. Il suffirait pourtant d’un minimum de compétence pour voir les remarquables opportunités de transformation et de commerce qu’offre cette filière aussi bien au niveau national, régional qu’international.
Voir les possibilités économiques de la Casamance à partir de Dakar et les analyser en fonction du niveau d’intégration ou non de la Casamance au territoire et à l’économie nationale est une erreur. La Casamance n’est pas la périphérie de notre pays. C’est le centre de notre sous région. Ziguinchor est à moins de 150 km de Banjul et de Bissau, deux capitales de pays Membres de la CEDEAO. C’est donc un hub économique et commercial qui, en plus du marché sénégalais, est au centre d’un marché sous-régional direct de près de 5 millions de consommateurs composé des populations de la Gambie (1.8 millions hts) et de la Guinée Bissau (1.6 millions d’habitants). Il n’existe aucune barrière tarifaire à l’exportation de produits originaires du Sénégal sur ces marchés. Cela devrait donc inciter les industriels sénégalais qui souhaitent rentrer dans ces marchés à s’installer à Ziguinchor.
Toutes les politiques économiques de l’Etat pour cette région devraient contribuer à renforcer son rôle naturel dans trois domaines: un carrefour commercial et financier entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau, un centre d’excellence pour l’éducation et la santé grâce à l’université Assane Seck et sa faculté de médecine et un pole de transformation agro-industrielle basé sur les produits de l’agriculture et de la pêche.
Il y a deux ans, lorsque les étudiants de l’université Assane Seck avaient entamé une marche sur Dakar pour dénoncer légitimement leurs conditions de vie et d’études, lesquelles, au demeurant, ne sont mêmes pas dignes d’un lycée, nous avions écrit une contribution pour appeler l’Etat à avoir pour cette université le même niveau d’ambition que celui qu’il avait pour l’université Amadou Moctar Mbow de Diamniadio. Nous avions même plaidé pour que cette dernière soit transférée purement et simplement à Ziguinchor et construite exactement de la même façon. Un investissement aussi massif de plus 65 milliards FCFA aurait transformé durablement l’économie locale, impactant à la fois le commerce et l’immobilier et créant des centaines d’emplois pour les jeunes de la ville.
N’ayant rien fait pour bâtir une économie régulière dans cette région aux atouts remarquables, l’Etat a laisser se développer une économie de guerre contrôlée par des trafiquants en tout genre tapis dans le maquis, dans les structures de l’Etat et dans les pays voisins et utilisant la pauvreté et le désœuvrement des populations de la Casamance, notamment les jeunes, pour réaliser leurs basses transactions.
Le pillage des forets de la Casamance ne peut plus continuer. L’Etat a fermé les yeux sur ce qui se faisait au vu et au su de tous. Il doit donc, au minimum, reconnaitre sa faute morale dans la tuerie de Bofa pour n’avoir pas agi lorsqu’il le fallait pour enrayer la corruption qui gangrène l’exploitation du bois. Ce drame devrait en outre l’amener à reconsidérer le projet d’exploitation du Zircon de Niafran. Les populations se sont opposées à ce projet insensé, en connaissance de cause. Il faut y mettre un terme définitivement.
La Casamance est sénégalaise et le restera. Mais elle n’est pas une région comme toutes les autres. Chaque patriote sénégalais comprendrait qu’elle puisse bénéficier d’un traitement spécial et différencié pour accélérer son développement économique et social. Toute la Nation y gagnerait. Telle est notre intime conviction.
La Verite
En Avril, 2019 (14:16 PM)Amsis
En Avril, 2019 (07:48 AM)Aliou Bou Kanne
En Décembre, 2019 (16:58 PM)Participer à la Discussion