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Politique

Pape Amar MBODJI : « Quelle que soit notre position politique, le Président reste une institution à protéger et sauvegarder

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Pape Amar MBODJI : « Quelle que soit notre position politique, le Président reste une institution à protéger et sauvegarder

Diplômé en management du Sport et en leadership politique, Pape Amar Mbodji, membre du mouvement des jeunesses socialistes déclare, dans cet entretien, que la promesse tenue par le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, aux jeunes de la banlieue dakaroise n’est qu’«une tromperie» et constitue «des  promesses électorales». Le jeune responsable politique mbourois a, également, soutenu  que la tentative d’agression dont a été victime Me Wade récemment n’est rien d’autre que le reflet de la situation délétère qui prévaut dans notre pays.

Lors du Forum de l’emploi des jeunes organisé récemment à Pikine, le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, a promis des milliers d’emplois aux jeunes de cette contrée. Que vous inspirent ces promesses ?
C’est juste le énième plan que Abdoulaye Wade et son régime servent au peuple sénégalais depuis maintenant huit ans. Depuis 1974, il (Wade) disait avoir un programme pour sortir le Sénégal de l’ornière, pour développer ce pays. Il s’est battu pendant 26 ans plus huit ans en tant que président de la République. S’il arrive maintenant à encore formuler des projets, je reste convaincu qu’un projet reste une intention et que le pays a besoin de programmes avec des coûts précis, des moyens humains à quantifier et un chronogramme qui permettront aux uns et aux autres de faire une évaluation d’étape et une évaluation finale. Ce qui est clair, c’est qu’on prépare les élections locales et il faudrait mettre en relief le fait qu’il soit en train de mettre d’user de toute sorte de subterfuges pour essayer d’imposer son fils à la tête de notre pays. Mais aussi bien les générations de Cheikh Hamidou Kane, Lamine Diack que notre génération, il n’est pas acceptable qu’au Sénégal au Président puisse se faire remplacer par son fils et par des voies autres que les formes de dévolution démocratiques du pouvoir. Nous ne l’accepterons pas et nous ferons face. Nos amis du «Jalgati Xibaar» (une émission de la Rfm : Ndlr) l’ont assez bien résumé en disant que Tgp veut tout simplement dire «Toraxal Guney Pikine ak Guédiawaye». Ce n’est pas très loin de la réalité. C’est une énième tromperie du régime de l’alternance. 

Pourquoi dites-vous qu’il s’agit de tromperie et de promesses électorales ?
Mais c’est tout à fait ça ! Quelqu’un qui est incapable de résorber la dette intérieure qui se chiffre à 400 milliards de francs Cfa dans un pays où les salaires tombent entre le 10 et le 15 du mois, en violation des règles de l’administration et du Code du travail, se permet de promettre 12 milliards pour la banlieue, c’est une tromperie. Certains jeunes de la banlieue se sont déjà prononcés sur la question en disant qu’ils étaient vraiment déçus. Les attentes par rapport aux promesses encore renouvelées du chef de l’Etat ne tiendront pas. Ensuite, c’est peut-être trois millions de personnes qui vivent dans la région de Dakar, mais les neuf autres millions qui sont dans les régions vivent dans un marasme économique, social et culturel sans précédent. La crise financière est encore venue compliquer la situation du Sénégal. Il est peut-être bien de critiquer, mais il serait aussi beaucoup plus intéressant encore de proposer des solutions pouvant permettre de sortir le Sénégal de l’ornière… Les Assises nationales offrent déjà un cadre qui permettra aux uns et aux autres de s’y retrouver. Le président de la République devrait s’approprier les conclusions de ces Assises pour essayer de dégager des perspectives, parce qu’il ne s’agit pas de développer la jeunesse tout simplement. Il s’agit aussi d’améliorer les conditions de vie des Sénégalais. Ce sont des programmes d’ensemble qu’il faut. Il faut que toutes les compétences et toutes les ressources humaines dont dispose le Sénégal s’asseyent autour d’une table, pour réfléchir et discuter pour essayer d’apporter des solutions globales aux problèmes.


Et quelle explication peut-on donner à la tentative d’agression dont a été victime le chef de l’Etat lors de son périple à la banlieue ?
C’est la situation délétère qui prévaut dans ce pays. Ce sont des situations de marasme, d’absence de repère, de dépravation des mœurs et des valeurs, un ensemble de facteurs qui ont conduit à ce climat. Ce n’est pas la première fois que des gens tentent de d’infiltrer le cortège présidentiel ou cherchent même à s’attaquer au président de la République. Ce sont des actes qu’il faut condamner d’abord. Je suis contre toutes formes de violence. Seulement, quand on nous dit qu’il s’agit d’un jeune qui a été à la Faculté de Droit de l’Ucad, peut-être que c’est la désillusion qui l’a mis dans cette situation. Il faudrait amener des experts pour voir si le mis en cause est responsable de ces actes, s’il a toutes ses facultés mentales. Et, ensuite, renforcer la sécurité auprès du chef de l’Etat. Quelle que soit notre position politique, le président de la République reste une institution que tout Sénégalais, mais aussi tout démocrate, se doit de protéger et de sauvegarder, car il y va de l’intérêt de notre pays.


Vous êtes vice-président de Mbour Basket Club et Pdt du Cqrp de l’Odcav de Mbour. Depuis plusieurs années, à l’instar de beaucoup d’autres localités du pays, les sportifs mbourois réclament des infrastructures sportives en vain…
Il faut un programme spécial pour doter Mbour d’infrastructures sportives dignes de ce nom. Les autorités doivent faire du sport et du football la locomotive qui permettra de créer de la richesse et de la valeur ajoutée. Le football est à la première place mondiale en termes de création d’emplois devant le pétrole et l’automobile et troisième place mondiale en termes de richesse derrière le pétrole et l’automobile. Aux Etats-Unis, le quart du Pib provient de l’industrie du sport et du spectacle. Il est temps que nos autorités puissent mettre en place un cadre juridique, créer un environnement favorable pour le développement du sport. En France, le marché du sport fait un chiffre d’affaires de 26 milliards d’euros par an. Vous allez dans Calcio italien, c’est 35 milliards de francs Cfa de chiffre d’affaires par semaine. Un club comme Manchester fait presque 500 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. En Afrique, des clubs comme Eyimba, les clubs tunisiens et sud-africains ont des budgets beaucoup plus importants que le budget du ministère sénégalais des sports et des Loisirs qui a été grevé et qui représentait un faible pourcentage dans le budget national. Mbour bénéficiera, peut-être, du programme chinois, mais il faut essayer de faire un maillage pour doter toutes les régions d’infrastructures sportives. J’ai même interpellé le directeur général de l’Agence de développement municipale (Adm) pour lui dire qu’il faut que sa structure réalise une étude de rentabilité d’une infrastructures sportive, en prenant l’exemple du football pour voir ce que cela peut créer comme emplois, comme richesses et, ensuite, comme impact sur l’économie des différentes collectivités locales du Sénégal. Il est temps que nos gouvernants aient cette vision-là pour que d’ici, au moins, quatre ans, on mette en place des Ligues professionnelles de football, de basket, de lutte, de natation, entre autres, pour que toutes les disciplines sportives pratiquées au Sénégal soient mises sur les rails du développement. Lors du dernier découpage territorial, les villages de Saly, Somone, Ngaparou et Popenguine, qui font partie du département de Mbour, ont été érigés en commune.


Pourtant le souhait des Mbourois de voir leur département être érigé en région tarde à être exhaussé par les pouvoirs publics. Quelle appréciation vous en faites ?
Je suis d’accord avec ceux qui pensent qu’il faut morceler le pays. Si le découpage obéit à des logiques économiques et géographiques, je suis tout à fait d’accord. Seulement, pour un pays qui ne fait que 12 millions d’habitants, vouloir continuer chaque jour à le morceler sans tenir compte des moyens adéquats qu’il faut mettre en place, j’ai du mal à comprendre. Prenons l’exemple de Kédougou, il a fallu réquisitionner des bâtiments appartenants à des projets pour abriter les services administratifs (…) Je ne suis pas d’accord avec ceux qui pensent qu’il faut faire de Mbour une région. Créer des régions et que les moyens ne suivent pas, ça risque de créer des problèmes. L’exemple des régions de Fatick et Kolda est patent. Voilà deux régions qui ont une vingtaine d’années d’existence et qui ont toujours des problèmes pour se développer. Il a fallu des programmes spéciaux pour tenter de les développer. Le département de Mbour mérite d’avoir un programme spécial dans la mesure où, il verse une vingtaine de milliards de francs Cfa, en termes de recettes fiscales, dans les caisses de l’Etat. Là où, par exemple, le département de Thiès ne verse que 11 à 12 milliards de francs Cfa. Il faudrait essayer de rétablir l’équilibre.



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