PAPE SAMBA MBOUP : «On ne peut pas faire de développement sans la paix en Casamance»

Une vingtaine d’armes a été incinérée devant les populations venues de tous les coins du Balantacounda et de la Guinée-Bissau. Une forte délégation, dont l’ambassadeur du Royaume-Uni, des représentants des ambassades de la Suisse et de l’Autriche, mais aussi des organisations internationales, comme la Cedeao, a été conduite par Pape Samba Mboup, ministre conseiller et chef Cabinet du président de la République.

«Cette action est républicaine, je félicite le Malao et le Cpit d’avoir organisé cette manifestation de la paix en récupérant ces armes volontairement remises par les communautés. C’est pour dire que les populations ont adhéré à la lutte contre la circulation des armes légères dans le sud du pays. La preuve, elles ont marché plus d’un kilomètre pour accueillir la délégation avec des chansons et des danses traditionnelles. Si ces armes n’avaient pas été récupérées, des malfaiteurs pourraient continuer à tuer des civiles. La Casamance est le grenier du Sénégal, mais depuis plus de deux décennies, des individus armés supposés être des rebelles ont semé le désordre, la peur, la panique. Ils ont même tué des civiles. Ce programme d’incinération des armes permettra de redonner espoir aux populations.» C’est en ces mots que le ministre conseiller et chef de Cabinet de Wade a résumé la situation.

Il ajoute que la route du sud n’a pas été reconstruite à cause de l’insécurité. Selon Pape Samba Mboup : «L’Etat veut reconstruire la route Tamba-Ziguinchor, en passant par Kolda et Sédhiou. Mais comment, s’il y a des bandits qui organisent des braquages et tuent les travailleurs, qui vont d’ailleurs y abandonner leurs tracteurs et tout le matériel de travail. Pour rappel, une fois, des individus armés ont tué des ouvriers qui construisaient une route. Comme l’a dit le président, on ne peut pas parler de développement sans des infrastructures, surtout routières. Les Américains : le Millenium challenge account a déjà trouvé le financement, mais les Sénégalais pensent que c’est facile de démarrer les travaux  après avoir entendu parlé des financements. Je précise que c’est un long processus. D’ailleurs, je félicite le gouvernement du Sénégal pour avoir gagné ce projet avec la pertinence de ses dossiers de compétitions. Ce qui est urgent, c’est la paix, on ne peut pas faire de développement sans la paix. Je dirai au président de la République d’investir en Casamance s’il veut le développement du Sénégal : construire les routes, installer des unités de transformations, car beaucoup de produits pourrissent dans la localité, construire des barrages pour lutter contre la salinisation, car la production du riz baisse de jour en jour. Si le président règle ces problèmes, la Casamance va revivre, les rizières vont donner beaucoup de riz et les jeunes vont trouver de l’emploi dans les usines.»

Onoré Georges Diop, directeur exécutif du Malao, Yaya Diao, point focal du Malao dans la région de Sédhiou, président du Comité de pilotage des initiatives transfrontalières, ont promis, dans leurs discours, de multiplier ce genre d’initiatives afin d’éliminer la circulation des armes légères et de petits calibres dans la sous-région. L’ambassadeur du Royaume-Uni déclare que son pays s’est engagé à lutter contre le terrorisme, le banditisme, la circulation de la drogue et des armes légères, et aidera le Sénégal à combattre cette dernière. M. Mboup, après une sollicitation des enfants de Samine, a décidé de construire une Case des tout-petits pour les enfants et une clôture de l’école élémentaire : Ecole 1.