Les responsables du Pds ne doivent pas avoir intérêt à ce que la liste des bénéficiaires des fonds politiques qu'Idrissa Seck dit détenir, soit rendue publique. Pis, ils doivent le craindre. Ce qui expliquerait, sans doute, que les cadres libéraux soient montés hier en première ligne pour mettre en garde l'ancien Premier ministre contre toute tentative de mettre la gestion des fonds politiques sur la place publique.
Dans les hautes sphères du pouvoir libéral, on ne doit guère se sentir tranquille depuis que l'ancien directeur de cabinet du président de la République et ancien Premier ministre a révélé détenir la liste des bénéficiaires des fonds politiques. Et comme Idrissa Seck semble menacer de faire un déballage sur la gestion de ces fonds politiques, il a provoqué un affolement tel que les cadres libéraux regroupés dans la Cellule initiatives et stratégie (Cis) ont été obligés de monter en première ligne. C'est ainsi qu'à la suite des propos de l'ancien Premier ministre qui révèle détenir une comptabilité personnelle sur la gestion des fonds politiques, le secrétaire exécutif de la Cis, Serigne Babacar Diop a martelé hier, au cours d'une conférence de presse, qu'une publication des bénéficiaires de ces fonds politiques ‘n'honore guère Idrissa Seck. Personne n'a le droit de lever le mystère qui a toujours entouré ces fonds politiques. Si Idrissa Seck le fait, il devra en assumer l'entière responsabilité, car personne n'a le droit d'exposer la gestion des affaires de l'Etat sur la place publique. Si ces fonds politiques sont aujourd'hui au centre des débats, c'est à cause d'Idrissa Seck, car on n'a jamais entendu le Pds se prononcer sur ces questions’.
Mais, pour minimiser cette menace de l'ancien Premier ministre, les cadres du Pds laissent entendre que ‘l'exposé de leur (les fonds politiques, Ndlr) gestion, ne saurait constituer une menace contre qui que ce soit, d'autant que la seule personne fondée à en demander des explications est Monsieur le président de la République qui en est l'ordonnateur légal et unique’. D'ailleurs, ajoute Serigne Babacar Diop, ‘toutes les personnes qui ont eu à bénéficier de ces fonds politiques, n'ont pas à se cacher ou à se gêner de quoi que ce soit, car celui à qui la loi a attribué ces fonds est le seul à même de juger de l'opportunité de leur usage’.
La Cis qui s'interroge toujours sur la ‘fortune immense’ de l'ancien Premier ministre, l'invite à éclairer la lanterne des Sénégalais. Idrissa Seck est, d'ailleurs, décrit par les cadres du Pds comme quelqu'un, ‘dont la démesure de l'ambition se mesure aux innombrables fautes et délits à lui imputés et dont l'élucidation définitive devant la Nation sénégalaise, qui est en droit d'en faire un préalable avant de recevoir sa candidature à l'élection présidentielle, est absolument indispensable’. Serigne Babacar Diop et ses frères libéraux de s'interroger : ‘Comment les fonds politiques peuvent-ils renforcer quelqu'un qui n'en est pas l'ordonnateur légal et légitime ?’ Mieux, ajoutent-ils, ‘il faut qu'Idrissa Seck nous dise où il a pris sa fortune. On se connaît tous. Avant l'alternance nous étions tous des xoslumen (débrouillards : Ndlr)’.
La Cis qui veut prendre Idrissa Seck au mot après sa déclaration sur sa richesse, ‘en appelle à l'intelligence et au sens éthique des Sénégalais qui sauront apprécier, avec justesse, la désinvolture et le manque de respect avec lesquels Idrissa Seck cherche à légitimer l'origine de sa fortune dite immense’.
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