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Politique

Paris - Le président Wade sur les inondations à Dakar : « C’est la main de Dieu ; on n’y peut rien »

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Paris - Le président Wade sur les inondations à Dakar : « C’est la main de Dieu ; on n’y peut rien »

Pour Farba Senghor, le compte à rebours est vraiment lancé. Cité comme étant le commanditaire du saccage des journaux L’AS et 24 Heures Chrono, l’ancien ministre des Transports aériens sera traduit devant la Haute cour de justice «pour se défendre». C’est du perron de l’Elysée, que le Président Wade a donné cette assurance, quelques minutes après son entrevue avec Nicolas Sarkozy.

Sur le perron de l’Elysée, on se doutait bien que le Président Wade allait faire une déclaration fracassante. D’abord, parce qu’il a l’habitude de faire des sorties déroutantes dans la capitale française. Ensuite, parce qu’il pourrait être tenté de porter ombrage à Macky Sall, qui, presqu’au même moment, était reçu au Sénat français. Hier, à la fin de son entrevue avec Sarkozy, Me Wade est resté égal à lui-même. Mais, cette fois, c’est Farba Senghor qui a été l’objet des déclarations ravageuses du Président. En effet, comme pour couper court à toutes suspicions, il a tracé le destin judicaire de son ancien ministre, «mouillé» par les nervis qui ont saccagé les journaux L’AS et 24 Heures Chrono. En début de semaine, l’absence de l’«Elément hors du commun» au Tribunal des Flagrants délits de Dakar avait suscité interrogations et commentaires. L’on se demandait alors quelle suite judiciaire sera donnée à l’ancien ministre des Transports aériens, après son limogeage du gouvernement. Sur ce cas spécifique, le Président Wade y est allé de son éclairage en direction des Sénégalais, mais aussi de l’opinion internationale. «Je considère Farba Senghor comme mon fils. C’est le plus engagé à me défendre. Peut-être un peu trop pour me défendre. Mais, ce n’est pas pour cela que je vais paralyser la Justice», a d’abord lancé le chef de l’Etat aux journalistes africains et français qui l’attendaient sur le perron de l’Elysée. Avant de poursuivre sa «plaidoirie» : «Quand le ministre de la Justice m’a donné des éléments qui me paraissaient des présomptions très graves, je l’(Farba) ai appelé ; j’étais en Suisse. Je lui ai dit : «Je suis désolé de me séparer de toi. Tu vas te défendre pour ne pas qu’on dise que j’ai influencé la Justice.» Il m’a juré par tous les dieux qu’il est innocent. Je lui dis : «Justement, tu vas  te défendre. C’est pourquoi je t’ai sorti du gouvernement.» Et Me Wade de s’interroger avant de prononcer la sentence : «Maintenant qu’est-ce que la Justice va faire ? Ce n’est pas mon problème. Je vous signale simplement qu’étant ministre, il est passible de la Haute cour (de justice). Et il sera traduit devant la Haute cour.»
Toutefois, le Président Wade ne dira pas davantage sur le cas Farba. Ce qui est sûr, si tout se déroule comme prévu, Farba Senghor ne tardera pas à emboîter le pas à un certain Idrissa Seck, son ennemi juré. Qui l’eût cru ? 

TENSION ENTRE PRESSE ET POUVOIR
Le Président Wade a également été interpellé sur les rapports tendus entre la presse et le pouvoir. Une occasion pour lui de répéter une énième fois son traditionnel refrain. «Il y a un problème avec la presse sénégalaise. Malheureusement, il y a un problème. Je ne cesserais jamais de dire que si j’étais élu sans tricherie, c’est largement grâce à la presse, parce que c’est la presse même qui est entrée dans les bureaux de vote, le jour même, pour proclamer les résultats. Certains autour de Diouf voulaient changer les résultats en s’appuyant sur l’armée. Je dois cela à la presse. Je le lui dois. On avait bien collaboré et puis après, on ne s’entend plus. Je ne vais pas entrer dans les détails», a, dans un premier temps admis Wade. C’est pour ensuite jeté une pierre dans le jardin de la corporation : «Aujourd’hui, je crois que la presse a désavoué au moins deux journalistes, deux grands journalistes dans leur façon de faire, qui ont insulté le Président gratuitement. Le drame dans la presse sénégalaise, c’est que nous n’avons pas que de journalistes diplômés qui connaissent la déontologie. N’importe qui au Sénégal peut créer un journal- c’est cela mon erreur- même des gens qui n’ont pas de formation. Nous sommes dans cette situation. Nous sommes en train d’envisager ensemble les réformes qu’il faut faire en profondeur pour assainir la profession pour que ne restent que de vrai journalistes qui connaissent leur métier, leur déontologie.»

INONDATIONS
Sur les inondations de Dakar, Abdoulaye Wade annonce, fataliste : «Je serai demain (aujourd’hui, Ndlr) à Dakar ; je vais leur (aux victimes) dire : «C’est la main de Dieu ; on n’y peut rien.» Nous avions souhaité une bonne pluie et nous l’avons. Elle est abondante et même très abondante. Les pousses que nous avons semées ont poussé. Le Sénégal est devenu vert. Tout le monde est content. Malheureusement, il y a des inondations qui sont moins graves que l’autre fois. Vous savez que les premières inondations d’il y a trois ans, nous avons pu débloquer 50 milliards de francs Cfa pour construire des logements économiques et reloger tous ces gens qui étaient là. Après, il y a eu des gens qui sont retournés pour habiter dans les bas-fonds. Cela devient très grave. Malheureusement, nous ne pouvons rien faire de plus. Mais nous sommes en train de retirer l’eau. J’ai demandé quand même à M. Sarkozy qu’il nous aide, nous parraine ou nous prête de grosses pompes pour tirer l’eau qui stagne encore.»

COUP D’ETAT EN MAURITANIE
Interrogé sur le coup d’Etat intervenu en Mauritanie le mois dernier, le Président Wade a laissé entendre les raisons pour lesquelles il n’a pas condamné le débarquement du premier président démocratiquement élu chez le voisin du Nord. «Le Sénégal est dans une position particulière. J’ai des amitiés avec le Président Abdallahi, mais il a fait beaucoup d’erreurs pour avoir dégagé tous les chefs militaires, ceux de la police, la garde présidentielle, tous en même temps.» Et Wade de conclure : «J’ai demandé quand même sa libération. J’ai demandé à la junte miliaire d’organiser des élections ; elle est dans cette direction. C’est pourquoi, je suis optimiste quant à l’évolution de la Mauritanie. Je suis contre les coups d’Etat, bien entendu (...) Je ne crois pas aux sanctions. Je n’ai jamais cru aux sanctions. Je l’ai dit aussi pour le Zimbabwe. J’ai dit que les sanctions ne servent à rien. Cela ne suffit pas. Ça ne touche pas les gens qui sont au sommet. La position de l’Union africaine, c’est de savoir quand est-ce qu’on doit tenir les élections et veiller aux conditions de ces élections pour qu’elles soient transparentes et démocratiques, permettent de dégager un pouvoir soutenu par la majorité des mauritaniens.»
Correspondant permanent à Paris



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