Les députées sénégalaises ont du mal à peser dans la prise de décision à l’Assemblée nationale du Sénégal malgré leur niveau de représentativité dans cette institution, a déclaré mercredi Awa Gueye, responsable du Collectif des femmes parlementaires.
Au cours d’une cérémonie d’ouverture d’un atelier à l’initiative des femmes parlementaires, Mme Guèye a mis en relief le paradoxe que constitue une présence massive des femmes à l’hémicycle et la vie du parlement.
‘’Malgré leur niveau de représentativité à l’Assemblée nationale, les femmes peinent à s’affirmer comme elles l’auraient souhaité et à impulser la dynamique attendue dans la prise de décision de cette instance de haut niveau’’, a souligné Mme Guèye, première vice-présidente de l’Assemblée nationale.
Elle présidait cette rencontre qui a enregistré la participation de partenaires stratégiques comme ONU-Femmes, l’ONG OSIWA, l’Union européenne, la coopération espagnole et plusieurs autres acteurs.
Ce atelier de trois jours dont le thème central est ‘’Analyse, suivi et évaluation du budget dans une perspective genre’’, vise à familiariser les femmes parlementaires à l’élaboration et aux techniques de maîtrise et de contrôle budgétaires.
Devant plusieurs femmes députées, Mme Guèye a estimé que cette situation relevait d’un paradoxe. ‘’C’est une situation qui traduit le paradoxe entre la détermination du Sénégal à appliquer l’égalité de genre (…) et la réalité vécues par les femmes en politique, dans la vie économique et dans la société’’, a-t-elle souligné.
Le Collectif des femmes parlementaires dit prendre conscience du fait que beaucoup de femmes parmi les députés sont nouvellement élues et n’ont pas une bonne maîtrise de leur fonction ni une compréhension suffisante des rouages de la vie parlementaire.
‘’Nous avons décidé de prendre les devants, à travers l’élaboration et la mise en oeuvre d’un projet intitulé +Renforcement des capacités de femmes parlementaires pour une application affective des engagements du Sénégal sur l’égalité des sexes’’, a dit la vice-présidente à l’Assemblée nationale.
Selon la directrice de l’ONU-Femmes Sénégal, Marie Pierre Raky Chaupin, cette rencontre doit sonner comme le déclencheur d’un processus dynamique et participatif qui mobilisera les efforts de tous vers un développement durable.
L’économiste Socé Sène, en tant qu’expert consultant dirige les sessions de formations pour ces députées. Pour lui, le processus de budgétisation ne doit pas être perçu comme une revendication féminine, mais doit répondre à des stratégies de développement.
‘’La formation est axée sur le budget sensible au genre avec la mise en lien du budget dans son aspect technique et dans une approche genre. Nous allons dérouler une formation par l’exemple et par secteur (agriculture, élevage, énergie, santé, éducation…)’’, a-t-il expliqué.
M. Sène intervenait au cours d’une rencontre dont les interventions sont faites en français et en wolof pour mieux faire passer le message auprès des participants dont beaucoup ne maîtrisent pas la langue officielle de République du Sénégal
2 Commentaires
Ata Etame
En Mars, 2014 (16:58 PM)From Zion
En Mars, 2014 (17:00 PM)Participer à la Discussion