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Politique

PORTRAIT - CHEIKH TIDIANE GADIO, MINISTRE D’ÉTAT, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES : Le négociateur

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PORTRAIT - CHEIKH TIDIANE GADIO, MINISTRE D’ÉTAT, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES : Le négociateur

Depuis qu’il est à la tête de la diplomatie sénégalaise, le ministre d’Etat, Cheikh Tidiane Gadio, a résolu, sous les ordres du président Wade, beaucoup de conflits en Afrique. Une grande réussite pour cet ancien journaliste qui a atterri chez les diplomates.

Quand il a débarqué chez Moustapha Niasse, en avril 2000, pour être consulté, les bookmakers des remaniements à la sénégalaise misaient, sans doute, sur un poste de ministre de la Communication. Tout militait pour son “affectation” à ce département. Son profil, son parcours et ses relations. Ancien enseignant à l’école de journalisme de Dakar et chroniqueur à Sud Quotidien, Cheikh Tidiane Gadio était l’homme qu’il fallait au 8ème étage de l’immeuble du ministère de la Communication. Contre toute attente, Cheikh Tidiane Gadio atterrit à la Place de l’Indépendance, à la tête de la diplomatie sénégalaise. Depuis 2000, il n’a pas quitté ce département et devient un inamovible ministre depuis l’accession de Me Wade au pouvoir. Le ministre des Affaires étrangères aura marqué la diplomatie sénégalaise. Ces derniers jours, l’Afrique avait les yeux braqués sur le Méridien-Président de Dakar où des négociations sont menées pour sortir la Mauritanie d’une crise politique. Le scepticisme est de rigueur dans les milieux diplomatiques et médiatiques. Les élections mauritaniennes ne sont pas loin. Beaucoup d’observateurs soutenaient qu’un des protagonistes de cette crise, le Général Abdel Aziz, considéré comme favori, ne va pas accepter un report des élections. Mais, une voix s’élève dans les radios internationales pour clamer haut et fort son optimisme. Sur Radio France internationale, Cheikh Tidiane Gadio souligne mordicus qu’un accord sera trouvé. « Pour des acteurs qui ne s’étaient pas parlé depuis longtemps, c’est normal qu’il soit difficile de trouver un accord immédiatement. Mais je suis sur qu’on est proche d’un compromis », annonce-t-il. Finalement, un accord sera trouvé et signé à Dakar. Une énième réussite pour la diplomatie sénégalaise incarnée par Cheikh Tidiane Gadio. On garde toujours en mémoire cette image de Gadio en pleine zone rebelle en Côte d’Ivoire, blue jeans et parapheur à la main, discutant avec les rebelles du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire. L’accord de Bouaké, qui sera signé, va faire éviter un bain de sang au pays d’Houphouët-Boigny. Gadio va continuer son chemin, sera visible sur les écrans des chaînes télé internationales, audibles sur les ondes des radios internationales. Le ministre sénégalais des Affaires étrangères est un client régulier des médias nationaux comme internationaux. Il s’y exprime bien et défend fermement les positions de Me Wade sur toutes les questions brûlantes. Normal pour cet ancien journaliste et professeur de télévision au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti).

Ancien enfant de troupe

Il a toujours une barde de trois jours qu’il rase peut-être entre deux avions. C’est connu, un ministre des Affaires étrangères voyage beaucoup. Cheikh Tidiane Gadio est né le 16 septembre 1956 à Gadiobé. Un village du Fouta, non loin de Podor. Il est le fils d’El hadji Ousmane Alioune Gadio. Décédé l’année dernière, son père était un grand notable toucouleur connu et respecté dans le Fouta. Ancien combattant de la 2ème Guerre mondiale, il était aussi ancien président de la communauté rurale de Pété. Après des études primaires, Gadio est admis au Prytanée militaire de Saint-Louis. Enfant de troupe, il passera toute sa scolarité secondaire dans cette prestigieuse école non loin de son terroir natal où on lui collera le sobriquet de « Pa Gadio ». Son bac en poche, il s’envole à Paris pour suivre des études de sociologie et de journalisme au Centre de perfectionnement de Paris où il partagera les salles de classe et autres studios avec Elimane Fall de Jeune Afrique. En terre hexagonale, sa fibre panafricaine se réveille. Ses anciens camarades à Paris se rappellent d’un barbu toujours passionné dans les débats sur les grandes questions africaines. Il ne sera pas seulement un étudiant engagé. Il revient de son “exil” parisien avec un Diplôme d’études approfondies en sociologie des moyens de communication obtenu à l’Université de Paris IV-Sorbonne (René Descartes) en 1984. A son retour au Sénégal, il est recruté comme enseignant au Cesti et fait des publications dans beaucoup de revues et autres journaux. De 1984 à 1988, il dispense au Cesti des cours dans les domaines des Technologies de la Communication et de production télévisuelle. Les étudiants du Cesti de l’époque gardent de Gadio l’image d’un « enseignant très proche des étudiants ». Jean Pires du Soleil en fait parti. Il a fréquenté l’école de journalisme entre 1983 et 1986, en compagnie de Racine Talla, ancien directeur du Service national de l’éducation pour la santé, et d’Issa Sall, actuel directeur de publication de Nouvel Horizon. « Gadio était tout le temps en tee-shirt et jeans. Il avait une grande proximité avec les étudiants. Son style très simple ne lui donnait pas les airs d’un universitaire », se rappelle Jean Pires. Son bail avec le Cesti va connaître un temps d’arrêt. Le temps d’aller chercher un doctorat aux Etats-Unis. Durant son séjour américain, sa fibre panafricaniste se réveille. Une fibre renforcée par la lecture des écrits de Cheikh Anta Diop. Gadio aime à rappeler que c’est quand il était assistant à l’Université de Dakar, au contact de Cheikh Anta Diop, que son engagement pour les Etats-Unis d’Afrique s’est renforcé. Au pays de l’oncle Sam, Gadio se trouve un boulot d’analyste et commentateur des questions politiques et économiques africaines pour le compte de l’émission radiophonique hebdomadaire « African Time », diffusée dans les Etats de New York et du New Jersey. Il va aussi collaborer avec d’autres médias africains basés au Etats-Unis. De retour au Sénégal après un doctorat en Communication de l’Université de l’Etat d’Ohio, en 1994, il réintègre le Cesti. Pas pour longtemps. Il quitte l’enseignement au bout de deux ans, en 1996.

Meilleur ministre des Affaires étrangères en Afrique selon Wade

KG. Ce n’est pas le sigle des services secrets russes, mais plutôt les dernières lettres du nom de deux personnes. El hadji Kassé, Cheikh Tidiane Gadio. L’un est connu dans le paysage médiatique pour être ancien Directeur général du Soleil. C’est aussi le nom d’un cabinet de consultance qui a pignon sur rue aux allées Centenaire de Dakar, avec ces deux personnes comme associés. Nous sommes en 1995. Après une carrière dans l’enseignement, Gadio veut se placer dans la consultance. Il est ainsi sollicité par plusieurs programmes ou projets des Nations Unies. Tantôt c’est à Abidjan, tantôt à Dakar ou aux Etats-Unis. Dr Gadio réussit à se faire un carnet d’adresses dans le milieu très résauté des organismes internationaux. Toujours friand de débats intellectuels, Dr Gadio anime des conférences au Sénégal et aux Etats-Unis sur des questions relatives à la crise actuelle en Afrique et à la quête d’une Renaissance africaine par le canal des réformes institutionnelles, l’utilisation des technologies de l’information et de la Communication, la démocratisation et les droits humains.

Les années 2000 approchent. Le besoin de changement se fait sentir au Sénégal. Dr Gadio, comme beaucoup d’intellectuels expatriés, milite pour une alternance politique à travers leurs conférences. Ce qui survient en mars 2000. Le président Wade accède au pouvoir. Dans l’euphorie, il fait appel à la diaspora sénégalaise pour venir travailler. Dr Gadio est du lot des appelés et aussi des élus. Il est nommé ministre des Affaires étrangères. Il survit, depuis, à plusieurs changements de gouvernement. En 2003, il étrenne le galon de ministre d’Etat. Pour expliquer sa longévité, « son patron », Me Abdoulaye Wade, a une fois soutenu dans un meeting politique à Thiès qu’il « est le meilleur ministre des Affaires étrangères de l’Afrique ». Des compliments, Gadio en reçoit beaucoup. Comme ce fut le cas avec l’ambassadeur de France, Jean Christophe Ruffin, lors de la signature de l’accord sur la Mauritanie. Comme ce fut le cas devant ses passages à l’Assemblée nationale. Un de ses amis ne s’étonne pas de sa réussite dans ses négociations. « C’est un homme chaleureux, brillant. C’est aussi un fin négociateur et pas dogmatique. Quand des amis étaient en conflit, il développe ce qu’il appelle la théorie des 50 %. C’est-à-dire si chacun faisait 50 % de ce qu’il doit faire vers l’autre, il y aura pas de problème ». Ce caractère de négociateur lui a ainsi permis de résoudre beaucoup de conflit en Afrique. Un continent auquel il est très attaché.



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