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Politique

PORTRAIT-TALLA SYLLA : Talla Sylla, un parcours politique mouvementé

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PORTRAIT-TALLA SYLLA : Talla Sylla, un parcours politique mouvementé

Dakar, 4 fév (APS) - A 41 ans, le président de l'Alliance Jëf-Jël, Talla Sylla, présent sur la scène politique sénégalaise depuis plus de 20 ans, se lance à la conquête de la magistrature suprême pour la première fois sous la bannière de sa propre formation.

Lors de l'élection présidentielle de mars 2000, Talla Sylla avait décidé de se présenter contre Abdou Diouf. Mais, âgé de moins de 35 ans, il ne pouvait franchir l'écueil que constituait la limite d'âge des candidats, définie par le code électoral.

Ce faisant, à l'issue d'un vote au sein de son parti, les militants portent leur choix sur Moustapha Niasse, secrétaire de l'Alliance des forces de progrès (AFP), qui arrive en troisième position derrière Diouf et Abdoulaye Wade.

Nommé Premier ministre au lendemain de la victoire de Wade, Niasse ne le prend pas dans son cabinet.

En seulement quinze ans de présence sur la scène politique sénégalaise --il a créé le mouvement Jeunesse pour l'alternance (JPA, proche du PDs) en 1992 --, Talla Sylla a réussi à focaliser l'attention de nombre de ses compatriotes sur son parcours politique mouvementé.

''Député de la rue'', comme il aime à se définir, il est devenu, lors des élections législatives d'avril 2001, '' député du peuple'', puis la seule personnalité de l'opposition à occuper la fonction de vice-président de l'Assemblée nationale.

Personnage imprévisible, au langage souvent châtié, Talla Sylla s'est très tôt engagé dans le combat politique. A l'âge de 14 ans, il militait déjà au sein du Parti africain de l'indépendance (PAI de Mahjmouth Diop, décédé le 27 janvier dernier).

Le PAI est le creuset de toutes les formations politiques communistes du Sénégal tels que la Ligue démocratique / Mouvement pour le parti du travail (LD/ MPT, d'Abdoulaye Bathily) et le Parti pour l'indépendance du travail (PIT, d'Amath Dansokho).

Né à Pikine, dans la banlieue dakaroise, Talla Sylla orphelin de père à l'âge de cinq ans, a été élevé par sa grand-mère paternelle, une marchande de poisson à Thiès, ce qui a, en partie, perturbé sa scolarité.

Après des études primaires effectuées à Pikine et à Thiès, il est admis dans un premier temps au lycée château d'eau de Thiès.

Il entre ensuite au lycée Malick Sy de Thiès, puis aux lycées Seydou Nourrou Tall de Dakar et Seydina Limamoulaye de Pikine, avant de revenir au lycée Malick Sy où il finit par passer, en 1987, son baccalauréat série D. Alors que tout le monde le voyait s'inscrire dans une filière scientifique à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, Talla choisit de faire des études de sociologie.

Dès la rentré universitaire, en octobre 1987, il est élu par ses collègues président de la Coordination des étudiants de Dakar (CED). En février 1988, c'est lui qui dirige le mouvement de grève à l'université contre ‘'les fraudes électorales opérées lors de la présidentielle par le président Diouf''.

Une grève qui va faire vaciller le régime et aboutir à l'arrestation d'Abdoulaye Wade, alors candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS). Talla Sylla est accusé par le pouvoir socialiste d'être manipulé par le leader du PDS. Pour montrer son indépendance vis-à-vis des politiques, il se signale, toujours à la tête du CED, par un soutien à la grève lancée en 1989 par le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES).

En 1990, après une nouvelle grève à l'université, Talla Sylla est exclu de l'UCAD, et une bourse d'étude en France lui est accordée par le gouvernement suite à l'intervention du président de l'Assemblée nationale d'alors, Abdou Aziz Ndaw, originaire comme lui de la région de Thiès. Le gouvernement utilisera cette '' faveur'' pour le dénigrer et le faire passer auprès de ses camarades comme un ''traître''.

Inscrit en 1991 à l'Université de Grenoble, il crée à la veille de la présidentielle et des législatives de 1993, un mouvement, Jeunesse pour l'alternance (JPA), dont l'objectif est la fin du régime du président Diouf et le soutien à Abdoulaye Wade, défini comme '' le principal pôle de l'alternance''.

Ayant délaissé ses études en raison de ses multiples activités politiques, Talla Sylla voit sa bourse d'études suspendue. Fin 1995, il rentre au pays, et transforme la JPA en un parti politique, dénommé Alliance pour le progrès et la justice (APJ/ Jëf-Jël), qui deviendra, quelques années plus tard, Alliance Jëf-Jël. Après les élections municipales de 1996, il rompt avec le leader du PDS, suite à des divergences politiques avec l'ancien numéro deux d'alors de ce parti, Idrissa Seck.

Aux élections législatives de mai 1998, l'Alliance Jëf-Jël fait partie de la liste nationale conduite par Djibo Leyti Kâ, leader du mouvement Renouveau, après sa démission du Parti socialiste. En juillet 1998, nouvelle rupture : Talla Sylla dénonce la stratégie de Djibo Leyti Kâ qui a décidé de transformer le Renouveau en parti politique, l'Union pour le renouveau démocratique (URD).

Le Renouveau, pour Talla Sylla, ne devait être qu'un fédérateur de toutes les forces démocratiques en lutte contre le PS. Quelques mois après, il est arrêté et mis en prison, les Sénégalais découvrent un homme fortement marqué par la foi religieuse. Adepte du mouridisme, il déclaré que sa ''source d'inspiration ce sont les khassaides (poèmes) de Cheikh Ahmadou Bamba''.

Aux législatives d'avril 2001, Sylla se présente, sur la liste nationale, sous la bannière de Jëf-Jël. Unique député de son parti, il rejoint toutefois le groupe parlementaire ‘'Espoir'', présidé par Madieyna Diouf, coordonnateur national de l'AFP, deuxième parti au parlement derrière le PDS avec onze députés.

Talla Sylla va démissionner de l'Assemblé nationale remplacé par son adjoint Moussa Tine.

Il consacre plus de temps à son parti et devient l'un des plus farouches opposants au régime d'Abdoulaye Wade. En même temps, il se lance dans la musique et sort, en 2003, un album intitulé ''Ablaye abal gnou'' (Wade va-t-en !). Par la suite, il a été victime d'une agression physique.

Marié et père de deux enfants (un garçon et une fille), Talla Sylla adore le ‘'tiacry'' (plat à base de couscous coupé de lait caillé) et les œufs de poisson. Il ne consomme ni alcool, ni cigarettes. Son seul excitant, dit-il, c'est la politique. Il aime, durant ses loisirs, lire la poésie et jouer au football.

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