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Politique

POSITION - Proposition de grève générale du Président Mamadou Dia : Une frange de l’opposition parlementaire partante

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POSITION - Proposition de grève générale du Président Mamadou Dia : Une frange de l’opposition parlementaire partante

Lorsque Mamadou Dia, ancien président du Conseil des ministres lançait l’idée d’une pétition nationale avec la possibilité qu’elle débouche sur une grève illimitée, c’était certainement pour s’aligner à la logique de combat du Front Siggil Sénégal (Fss), et de radicaliser cette lutte. Mais, les alliés de Amath Dansokho sont plutôt dans une logique de poursuivre l’œuvre entamée avec la campagne de sensibilisation. Là où une partie de l’opposition parlementaire fait retentir un écho favorable à la proposition du Grand Maodo.

L’appel lancé par l’ancien président du Conseil des ministres Mamadou Dia, en vue d’une pétition nationale, doublée d’une grève illimitée, reçoit divers échos provenant du landerneau politique. Surtout de la part des différents blocs de l’opposition nationale. Mais, c’est surtout celle parlementaire favorable à l’idée du patriarche émise en appoint à la stratégie de lutte du Front Siggil Sénégal (Fss), qui émet un écho favorable.

Le député non inscrit Imam Mbaye Niang, un des acteurs de cette opposition non alignée à la cause du Fss, se veut clair quant à sa position : «Le Président n’est pas ouvert au dialogue, et c’est ce qui le caractérise d’ailleurs. Si cet appel de Mamadou Dia va dans le sens d’accentuer la pression sur lui, moi je suis d’accord. Parce que Wade ne connaît que le langage de la violence.» Ainsi, il demeure convaincu que si la situation de crise actuelle persiste, cette idée de pétition et de grève illimitée pourrait se matérialise de façon spontanée par un peuple sénégalais abusé par le pouvoir. Car, M. Niang se veut formel sur les limites du Fss qui, selon lui, brille par son incapacité à regrouper les Sénégalais autour des questions de ce genre. «Il faut que les gens fassent de la même manière dont il s’est opposé au régime socialiste quand il était dans l’opposition. Mais, l’opposition boycotteuse n’est pas capable de s’opposer de cette manière là. Ils ont montré leurs limites et ne peuvent pas obliger les Sénégalais à les suivre dans leurs plans. C’est une opposition de discours», défend-il. L’engagement du député non inscrit, pour le mot d’ordre du Président Mamadou Dia, fait tâche d’huile au sein de l’opposition parlementaire, puisque sa collègue Me Ndèye Fatou Touré du Mouvement Tekki s’aligne au principe. En attendant la position officielle de sa formation d’origine.

Elle ne met nullement de gants pour marquer tout d’abord son adhésion à l’idée de la tenue d’assises nationales, défendue par le cadre majoritaire de l’opposition. Ensuite quand il s’agit de passer par une voie plus énergique afin de contraindre le gouvernement à se pencher sur les problèmes brûlants de l’heure, son adhésion ne fait l’ombre d’aucun doute. «Il faut que je dise d’abord que par principe, nous sommes d’accord sur les Assises nationales, car nous les avons même préconisées. Mais, je pense qu’il faut que les acteurs du monde politique autre que la coalition gouvernante, agissent quand même pour emmener le gouvernement à s’occuper des problèmes des Sénégalais. Il faut qu’ils agissent de manière énergique pour pousser le gouvernement à se pencher sur les véritables problèmes des Sénégalais.» Des positions qui ne semblent pas recouper d’avec celle du Fss, cible directe du message de l’ancien n°2 du Président Léopold Sédar Senghor.

L’heure est à la poursuite d’un plan d’action tels que lancé et poursuivi jusque-là, chez les alliés du Premier secrétaire du Parti socialiste Ousmane Tanor Dieng (Ps) au sein du cadre majoritaire de l’opposition. Le Professeur Momar Samb dit éviter de mettre la charrue avant les bœufs, au sein d’une opposition non encore au meilleur de ses ambitions de mobilisation populaire : «Une grève générale ou une pétition sont une forme de lutte. La question qu’on doit se poser est : Est-ce qu’on en est à ce niveau ? Est-ce qu’il y a aujourd’hui une mobilisation, une conscience, un niveau d’engagement qui permette, pas seulement aux hommes politique que nous sommes, mais de l’opinion et des travailleurs, des syndicats et centrales des travailleurs, de lancer un tel mot d’ordre. Je ne le pense pas. Je pense que ce qu’il faut faire aujourd’hui, c’est continuer le travail de conscientisation, le travail d’explication et de mobilisation entamée par le Fss. Il faut continuer dans ce processus, mais pas mettre la charrue avant les bœufs. Il faut continuer le travail de mobilisation, car le niveau est encore à un degré moindre.» Position adoptée certainement, pour éviter un faux pas qui avantagerait le pouvoir dans son bras de fer avec une opposition radicalisée. Surtout que du côté de ce pouvoir justement, la voix du directeur de cabinet politique du président de la République se fait entendre pour avertir que «l’Etat restera égal à lui-même» face à une opposition prescripteur de moyens énergiques «pour contester le choix des Sénégalais». Babacar Gaye, puisque c’est de lui qu’il s’agit, se veut plus que formel : «Cette crise, elle est imaginaire et n’existe que dans la tête des leaders de l’opposition.»

LA SOCIETE CIVILE, ENTRE ENGAGEMENT ET RESERVE

A l’image des formations politiques, celles de la société civile présentent des positions assez mitigées sur les questions de pétition nationale et de grève illimitée préconisées par l’ancien Président du Conseil des ministres, en réponse à la situation de crise actuelle que traverse le pays. De Penda Mbow du Mouvement citoyen à Alioune Tine de la Rencontre africaine de défense des droits de l’homme (Raddho), l’initiative de Mamadou Dia sera accueillie diversement. La première nommée semble accorder son violon à celui de celui qui fut le dauphin du Président Senghor : «On ne devrait pas à mon point de vue arriver à cette situation. Mais, si le dialogue est bloqué, s’il n’y a aucune issue de secours, je pense qu’on ne pourra pas maîtriser les réactions des uns et des autres. Il y a toute sorte de pressions dont les gens peuvent utiliser : la pétition nationale, pourquoi pas ? La grève générale n’est pas encore souhaitable, mais si les gens sont bloqués, je pense qu’ils vont utiliser toute sorte de recours puisqu’il y a une régression. Mamadou Dia a toujours pris des positions très claires dans ce pays. Faire une grève générale n’a rien à voir avec une insurrection.» Une position qui ne trouve pas un répondant identique du côté de la Raddho qui oppose, par le biais de son responsable, un recul face à la question. Alioune Tine de la Raddho soutient : «Je préfère ne pas commenter dans le contexte actuel. Par rapport à notre position de société civile et du contexte actuel, je préfère ne pas commenter. Je respecte cependant l’avis de Mamadou Dia. Mais, pour le moment je me garde de le commenter.»



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