L’ancien Premier ministre et numéro deux du Parti démocratique sénégalais (Pds), Idrissa Seck, a promis de se ranger derrière le candidat de l’opposition le mieux placé au deuxième tour de la prochaine élection présidentielle. Dans une interview accordée à nos confrères de la Radio France internationale (Rfi), le maire de Thiès a révélé être en contact avec les principaux leaders de l’opposition sénégalaise. Il a, par ailleurs écarté toute possibilité de réconciliation avec son ex-père putatif et président de la République, Me Abdoulaye Wade.
L’ancien fils spirituel de Abdoulaye Wade semble prêt à tout faire pour débouter son ex-père putatif du pouvoir. Il n’écarte même pas le compromis avec ses anciens adversaires politiques. Interrogé hier, vendredi 6 octobre, sur les ondes de Rfi, l’ancien Premier ministre et maire de Thiès, Idrissa Seck, a clairement indiqué sa disposition à s’aligner « derrière celui que les suffrages auront désigné au premier tour comme étant le meilleur profil dans l’opposition ». Il a révélé être en discussion avec Ousmane Tanor Dieng, comme avec les autres leaders de l’opposition, Amath Dansokho, Moustapha Niasse, Landing Savané, Abdoulaye Bathily puisqu’il faut, selon lui un rassemblement pour se concentrer sur le pays. « C’est pour cela que j’ai choisi « Rewmi » (le pays en wolof) comme nom de parti et j’espère que cela sera le nom de la coalition », a-t-il déclaré.
« La réconciliation politique avec Wade est exclue… »
L’ancien numéro deux du Parti démocratique sénégalais (Pds) au pouvoir a exclu toute possibilité de « réconciliation politique » avec Me Abdoulaye Wade. Selon lui, « toute réconciliation politique est totalement impossible sauf si lui prend conscience comme l’a fait Mandela qu’il ne doit pas faire un mandat de trop ». Et d’enfoncer le clou : « la vieillesse fait baisser la forme et quand on a le souci d’éviter au père le naufrage, on lui demande de ne pas faire un mandat de trop ».
« Wade doit me demander pardon… »
En revanche, Idrissa Seck a souligné que « la réconciliation est absolument possible au plan individuel, puisque qu’il n’a pas de rancœur ». Cette réconciliation est toutefois assujettie à une condition : « c’est qu’il (Abdoulaye Wade, Ndlr) demande pardon ». Pour lui, « quand on fait ça à un fils d’emprunt, on doit avoir l’humilité de le regarder les yeux dans les yeux et de lui dire pardon. De ce point de vue, la réconciliation ne pose pas problème au plan de nos relations interpersonnelles », a-t-il ajouté. Mais au plan du pays, a martelé le maire de Thiès, « je pense que le moment est venu pour lui d’être conscient qu’il ne doit pas faire un mandat de trop ».
« J’ai pas honte de ma responsabilité dans le bilan »
L’ancien Premier ministre et ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République semble assumer sa part de responsabilité dans le bilan du régime issu de l’alternance politique du 19 mars 2000. « J’ai pas honte de ma responsabilité dans le bilan », a-t-il lancé. Avant d’argumenter : « je n’ai pas pu faire tout ce que je voulais, mais retenez que c’est sous mon gouvernement que le Sénégal a atteint le point d’achèvement et toutes les annulations de dettes sont consécutives à ces mesures ».
Par rapport à ceux qui remettent en cause sa fidélité et sa loyauté à son ancien père spirituel, il a rétorqué que « le président n’a pas compris que chez moi la fidélité n’est pas synonyme de génuflexion et le respect ne signifie pas que je m’abstienne de dire ce que je pense en toute circonstance ».
« Macky Sall ne peut pas m’interdire le choix….. »
Idrissa Seck a réagi par rapport à la sortie du Premier ministre, Macky Sall pour décréter qu’un parti qui s’appelle « Rewmi » n’aura pas de récépissé. « Si Macky Sall ou son ministre de l’Intérieur ont le pouvoir d’interdire aux gens le choix de leur nom alors là où va-t-on ? » s’est-il questionné. Selon lui, « Ils n’ont aucun pouvoir en cette matière ». Maintenant, a-t-il argué, « leurs déclarations verbales ne nous arrêteront pas ». L’ancien Premier ministre de faire savoir : « nous avons le choix de nous appeler comme nous voulons. S’ils m’interdisent de m’appeler « Rewmi », je m’appellerai Moussa ou Pathé, cela n’a aucune espèce d’importance parce que l’essentiel c’est que le pays sache et je crois que c’est fait, que mon souci c’est le pays ». Il dit qu’il ne fera pas de querelle sur ce nom et pense que tout le monde l’associe déjà à ce nom.
« Je ne veux plus d’un Sénégal…. »
Le maire de Thiès n’a pas manqué d’égratigner Abdoulaye Wade en revenant sur ses promesses électorales de 2000. « Je ne veux plus d’un Sénégal où l’électricité est coupée régulièrement et où le chef de l’Etat demande à la population de retourner à la bougie », a ironisé Idrissa Seck.
Il a, par ailleurs, donné les deux axes majeurs de son programme qui s’articule autour de : « la restauration de l’Etat de droit et le respect des droits de l’homme ».
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