Dakar-Plateau a accueilli, hier, premier jour de la campagne électorale, Mame Adama Gueye, candidat indépendant à l'élection présidentielle. Face à ses militants, habillés en tee-shirt blancs à son effigie et sur lesquels on pouvait lire : ‘Mame Adama Guèye, un choix pour l'avenir’, le leader du mouvement Sellal est revenu sur le sens de sa candidature à la magistrature suprême. Politicien, Mame Adama Guèye dit ne l'avoir jamais été. C'est partant du constat que l'alternance qui avait suscité un grand espoir pour les Sénégalais à ‘lamentablement échoué’ qu'il s'est lancé dans la course à la présidentielle. Et cet échec ne se justifie pas seulement, selon le candidat du mouvement Sellal par des raisons ‘d'incompétence’. Mais, aussi, poursuit-il,’par des raisons d'incurie, de malversation, de corruption et de mal-gouvernance’.’Je me suis dit que je n'ai pas le droit en tant que personne publique qui s'est engagée pendant dix ans dans le domaine de la bonne gouvernance, de la consolidation de la démocratie de croiser les bras’. D'où le sens de sa candidature à la présidentielle. Des propos accueillis par un tonnerre d'applaudissements.
Toutefois, ‘Mag’ comme le surnomme ses militants a tenu à préciser à ces derniers que son engagement dans l'arène politique est aussi synonyme de rupture. Rupture d'avec la politique qui a été menée pendant plus de quarante ans au Sénégal et qui, au finish n'a donné aucun résultat ‘palpable’. Mame Adama Guèye compte pour sa part mener une politique fondée sur des principes ‘intangibles de vérité et d'intégrité’. Et c'est ce qui explique’notre nouvelle philosophie : Le Sellal, renseigne Me Guèye.
Selon lui, le Sellal est le culte de l'intérêt général. L'engagement en politique, souligne-t-il, doit se faire pour servir l'intérêt général et non pour s'enrichir. Mais, se désole le candidat du mouvement Sellal, ‘dans notre pays, la politique est le moyen de promotion sociale le plus rapide’. Et cela est intolérable de l'avis de Me Gueye car, estime-t-il, on ne peut pas s'accaparer des biens publics pour s'enrichir personnellement. Mame Adama Guèye constate que cet accaparement des biens de l'Etat est aujourd'hui l'option la plus prévalante. Pire, ajoute-t-il, ‘c'est arrivé à un point où cette situation n'indigne plus personne. C'est ce qui est scandaleux’, s'indigne le candidat du mouvement Sellal. Et Mame Adama Guèye, debout devant ses militants de citer des exemples pour étayer ses propos : ‘aujourd'hui on a vu des richesses s'accumuler en un temps record. Des gens qui n'avaient rien au moment de l'alternance sont devenus aujourd'hui milliardaires’.
La seconde dimension philosophique de la philosophie Sellal est, selon Mame Adama Guèye, fondée sur la vérité, la transparence et la bonne gouvernance. Concernant le premier point, le candidat du mouvement Sellal pense que la politique ne doit pas être assimilée à’mensonge, perfidie’. Il promet à ce propos, à ses militants de faire de la politique en vouant un culte à la vérité. ‘Jamais je ne changerai. Mais valeurs, je les porte en moi et j'entends faire avec la politique’, avoue Mame Adama Guèye. D'après qui, la transparence et la bonne gouvernance doivent être le moteur de toute démocratie. Ce qui n'est pas le cas au Sénégal, constate le candidat à la présidence de la République. Et d'indiquer la preuve par les scandales qui ont secoué le pays depuis l'avènement de l'alternance. ‘Les sept milliards que Taiwan aurait offerts au Sénégal, l'affaire des chantiers de Thiès...’ sont, entre autres, exemples cités par Mame Adama Guèye.
‘Tous ces facteurs combinés prouvent que le Sénégal n'a pas un problème de ressources ni de compétences, mais de valeurs’, lance Mame Adama Guèye à ses militants. Et le plus grave selon le candidat du mouvement Sellal est que la gouvernance au Sénégal n'est pas faite sur la base des valeurs dominantes. Mais, sur celle des’valeurs perverses. Donc, ‘un renversement de valeurs’, constate-t- il.
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