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Politique

Présidentielle de 2012 : Les contours d’une candidature de transition se pécisent

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Présidentielle de 2012 : Les contours d’une candidature de transition se pécisent
L’idée fait son petit bonhomme de chemin. Théorisée par la société civile, la candidature unique de l’opposition bute sur certaines considérations subjectives qui risquent d’en faire un projet mort né.

Depuis quelques jours, l’idée d’une candidature de transition est agitée par des partis de l’opposition ainsi que des responsables de la société civile. Le projet, qui, selon certaines sources, a déjà reçu l’agrément de certaines personnalités du pays et la bénédiction d’autres chefs religieux, propose de présenter un seul candidat à la prochaine élection présidentielle. Ses initiateurs veulent ainsi trouver un compromis au terme duquel les partis politiques renoncent à se présenter et se rassemblent autour d’un candidat de la société civile pour débarquer les actuels tenants du pouvoir et engager les réformes institutionnelles nécessaires pour le pays avant d’organiser de nouvelles élections présidentielles. Lesquelles réformes devraient, selon nos sources, doter le Sénégal d’une Constitution incluant le régime parlementaire. Donc, l’homme qui devrait bénéficier de ce soutien aura la charge de mettre en œuvre la charte de la bonne gouvernance qui est l’épine dorsale des Assises nationale que l’opposition regroupée au sein de la coalition Benno Siggil Seenegaal et la société civile viennent de tenir. Cependant, nos sources confient que dans la formule dessinée par les instigateurs de ce projet, le candidat, une fois les réformes achevées, doit rendre sa démission et ne sera pas candidat à l’élection présidentielle qui va suivre.

Dans cette optique, une liste de hautes personnalités susceptibles de porter cette candidature dite de ‘transition’ est déjà dressée pour y choisir l’homme providentiel. En effet, les noms du président des assises nationales, Amadou Makhtar Mbow, du président de la fédération internationale de l’athlétisme, Lamine Diack, du directeur général du Fonds des nations unies pour l’alimentation, Jacques Diouf, de l’ancien Premier ministre socialiste, Mamadou Lamine Loum et du fonctionnaire international et ancien ministre des Affaires étrangères, Ibrahima Fall sont cités pour être porteurs de ce projet.

Selon nos sources, les tractations sont en train d’être menées et les initiateurs de ce projet commencent à réfléchir sur le meilleur profil. En effet, selon nos sources, l’homme qui doit être choisi devra remplir un certain nombre de critères. Parmi lesquels figure en bonne place celui de l’âge. Les initiateurs de ce projet estiment que ce ‘président de transition’ ne doit pas être un jeune. Qui risque, une fois élu, de prendre goût au pouvoir et se mettre à ériger son propre système pour s’accrocher au pouvoir. C’est pourquoi, les théoriciens de cette candidature de transition pencheraient plûtot pour un retraité qui n’a plus rien à attendre de la vie. Sinon la gloire d’avoir permis la reconstruction et le redressement du pays. Et dans cette catégorie de ‘vieux’, deux personnalités sortent du lot des initiateurs de ce projet. Il s’agit notamment d’Amadou Makhtar Mbow et de Lamine Diack. Mais, du point de vue de certains observateurs, Diack semblerait l’emporter sur le président des Assises nationales. Qui trainerait à leurs yeux un handicap d’âge assez avancé au moment du scrutin. En effet, présenter Mbow, qui a à peu près le même âge que Wade et qui aura presque 90 ans en 2012, serait une validation de la candidature de Wade dont ils dénoncent l’âge avancé. En outre, le principal concerné a toujours déclaré qu’il n’était pas intéressé par ce dernier challenge.

Quant à Mamadou Lamine Loum, dernier Premier ministre de Diouf, certains membres de ce front qui se dessine petit à petit estiment qu’il est handicapé par le passé récent des socialistes. En effet, selon leur argumentaire, le peuple pourrait y voir une sorte de ‘restauration du régime socialiste de 2000’.

Jacques Diouf, pour sa part, est catalogué très occidentalisé et loin de connaître les réalités du pays. Et pour l’ancien ministre des Affaires étrangères sous le régime socialiste, Ibrahima Fall, d’aucuns disent qu’il ne serait pas un bon candidat puisque depuis qu’il a été quitté ses fonctions, il n’a jamais été préoccupé par le Sénégal. Car, on ne l’entend jamais se prononcer sur une question qui préoccupe le pays. Donc, à leurs yeux, le présenter, c’est offrir l’occasion au pouvoir de caricaturer un homme qui depuis 20 ans qu’il est dans le système des Nations-Unies ne s’intéresse que peu aux affaires qui concernent son pays. Une kyrielle d’arguments qui limitent le choix des initiateurs de ce projet de candidature de transition. Et pire, même si le projet est ambitieux, force est de constater qu’il ne reçoit pas encore l’agrément de tous les partis politiques. Dont on dit que certains ont déjà opposé un niet catégorique avant même d’en être saisis. Tandis que pour d’autres, c’est leur situation qui ne leur laisse pas trop de choix. C’est le cas du président de l’Alliance des forces du progrès (Afp), Moustapha Niasse. Déjà âgé, il refuserait de s’écarter pour une transition qui risque de le précipiter définitivement à la retraite politique. Car, il est clair que si le projet aboutit, une nouvelle configuration politique pourrait survenir dans la classe politique sénégalaise et écarterait définitivement des ailes du pouvoir tous les politiques de sa génération.

LA TRANSITION AU SENEGAL : Une idée vieille de 2006

Même si l’idée est présentée aujourd’hui comme l’alternative pour abréger le règne du régime, force est de reconnaître qu’elle ne date pas d’aujourd’hui. En effet, le Forum civil, qui continue d’approcher les leaders politiques en ce sens, a commencé à l’agiter depuis l’année 2006 bien avant l’élection présidentielle de 2007. Et selon Mamadou Mbodj, le coordonnateur de ce mouvement de la société civile, deux crises identifiées par le Forum civil dans une approche scientifique l’avaient amené à prôner une ‘transition’ au Sénégal et non ‘une candidature de transition’. Pour ce dernier, l’analyse de la crise de l’Etat et la crise du système de leadership politique a poussé le Forum civil à inviter les leaders politiques, y compris Wade, à s’asseoir sur leurs ambitions le temps de cette transition pour mettre le pays sur de nouveaux rails. Car, à son avis, ‘il faut une période de transition. Tous les pays qui ont changé aujourd’hui ont connu des conférences nationales’, soutient Mamadou Mbodj. Qui estime, après s’en être ouvert à de nombreux acteurs, que ‘les politiques comprennent difficilement ce projet’. Avouant ainsi les difficultés de convaincre les principaux leaders du pays à s’abstenir de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce qui n’augure rien de bon pour ce projet que nombre de Sénégalais jugent convaincant et susceptible de faire converger toutes les sensibilités.

 



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