Comme la presse de ce vendredi 19 mai le prévoyait, le procès d’Amath Dansokho est parti pour se dérouler dans un climat de tension. En effet, Me Khoureychi, un des 12 avocats du leader du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), a en effet eu un accrochage verbal avec le juge Malick Lamotte. Au point que ce dernier a été obligé de suspendre la séance aux environs de 16 heures 30 minutes pour n’autoriser une reprise du procès qu’à 17 heures. Les plaidoiries devraient se poursuivre jusqu’après 19 heures avant que le leader du Pit ne prenne la parole pour s’expliquer sur l’affaire dite des 440 milliards de francs Cfa, les fonds laissés par le Président Diouf au moment de quitter le pouvoir etc. Des déclarations qu’il a tenues et qui lui valent d’être attrait à la barre pour le délit de diffusion de fausses nouvelles.
Le procès d’Amath Dansokho a été ouvert ce vendredi matin, à 9 heures 30, est parti pour se prolonger jusque dans la soirée. C’est en effet à un rythme d’escargot que les plaidoiries des nombreux avocats d’Amath Dansokho se suivent, après que le Procureur a requis une peine de trois mois avec sursis contre le chef de file des communistes de Khar Yalla. Un procès qui a d’ailleurs été marqué par une interruption de séance décidée par le juge Malick Lamotte. Tout est parti de la plaidoirie de Me Khoureychi Bâ. Ce dernier a convoqué une jurisprudence pour une affaire dans laquelle il a eu à défendre Jean-Paul Dias, alors député à l’Assemblée nationale et 6ème Vice-président contre un groupe d’Organisations non gouvernementales (Ong). L’avocat explique à ce propos que le juge avait non seulement fait traîner les choses jusqu’au 7 mars 2001. Mais aussi que cette affaire s’est terminée une relaxe pure et simple. Encore que Jean-Paul Dias n’avait même pas estimé, explique Me Bâ, utile de faire le déplacement jusqu’au tribunal où il s’était fait représenter par Me Bâ. Ce qui a fait dire à ce dernier que compte tenu de cette jurisprudence, il y avait deux poids, deux mesures, relativememnt au cas Dansokho. Le juge Lamotte qui avait refusé toutes les nullités soulevées par les conseils de Dansokho, s’est alors énervé. Il a ensuite appelé les collègues de Me Bâ pour une mise en garde. Ce qui a plutôt eu le don d’énerver Me Bâ qui a lancé à l’endroit du juge : « si vous m’interrompez, je jette ma robe et je sors de la salle ». Le juge : « vous manquez d’élégance, Maître ». Il s’en est suivi un échange de politesses entre les deux hommes. Et au bout du compte, Me Khoureychi Bâ a ôté sa robe au motif : « je ne peux pas plaider devant vous ». Le juge interrompt alors la séance en avançant l’argument selon lequel, il ne peut « pas supporter que qu’on jette le discrédit sur le tribunal sans réagir ». Les autres avocats de Dansokho jouent les conciliabules pour ramener le calme. Et les conditions pour que le procès se poursuive dans de bonnes conditions, étaient alors réunies.
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