Macky Sall commettrait une erreur politique grave en croyant que Me Wade a pardonné et tourné définitivement la page sur leur différend. Cette réconciliation intervenue ce vendredi n'est, en fait, que de la poudre aux yeux pour endormir le président de l'Assemblée nationale. Et selon une source proche des hauts responsables du Pds, le dossier Macky Sall est loin d'être clos. ‘En annonçant ce vendredi la décision de pardonner à Macky Sall, le président a expliqué à certains de ses proches qu'il ne s’agit là que d'une trêve et non de la fin du combat entre lui et le président de l'Assemblée nationale qui a osé le défier. Mais surtout le tenir en échec dans sa volonté de le destituer de la tête de l'Assemblée nationale’. Notre interlocuteur indique que la prochaine étape du combat sera de sanctionner Macky Sall en l'excluant du Pds. ‘Ainsi, il lui sera difficile, voire impossible de rester à la tête de l'Assemblée nationale, étant donné qu'il ne sera plus membre du parti’.
Et la dernière sortie de Farba Senghor, affirmant à qui veut l'entendre que le Pds va laver l'affront, ne fait que conforter cette thèse. Macky Sall sera bel et bien sanctionné par ses frères libéraux, surtout les va-t-en-guerre qui ruminent toujours leur colère. En effet, comme nous le disions dans notre dernière édition, Wade n'a fait que reculer pour mieux sauter. Et la prochaine attaque risque d'être la bonne. ‘Le président de l'Assemblée nationale qui connaît bien le secrétaire général du Pds sait mieux que quiconque que Me Wade n'est pas du genre à lâcher si facilement sa proie’, affirme un de nos interlocuteurs. Le cas de l'ancien Premier ministre Idrissa Seck est là pour donner à Macky Sall une idée de ce qui l'attend. En effet, au plus profond de leur crise, Me Wade n'avait pas hésité à convoquer Idrissa Seck, un peu avant l'élection présidentielle, pour appeler à un cessez-le-feu. Et comme avec l'affaire Macky Sall, cette réconciliation avait été obtenue grâce à l'intervention d'un chef religieux Serigne Abdou Aziz Sy Junior, en l’occurrence. Recevant Idrissa Seck, Me Wade avait déclaré au palais que les accusateurs de l'ancien Premier ministre sont ‘incapables de fournir la moindre preuve de leurs accusations’. Puis il annonce n’avoir sanctionné Idrissa Seck que sur la base des informations qu’il détenait:’J’ai expliqué que c’est sur la base d’informations que je détenais, que j’ai décidé de le sanctionner’. La suite, on la connaît. Cette réconciliation n'était qu'un moyen pour endormir Idrissa Seck qui avait déjà annoncé sa candidature à la présidentielle. Et une fois la victoire assurée, Me Wade, contre toute attente, est monté au créneau pour promettre l'enfer à son ex-fils. Il est revenu sur scène avec les mêmes accusations portant sur les milliards que son ancien Premier ministre aurait subtilisés et planqués dans des banques à l'étranger.
Un peu pour dire que Me Wade a pardonné, mais ne va pas oublier. Surtout que le directeur de cabinet politique du chef de l’Etat a affirmé ce dimanche sur les ondes que ‘Macky Sall a perdu la confiance du secrétaire général national du Pds, du parti et du group parlementaire libéral, il aurait dû en tirer toutes les conséquences’.
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