Il est d'une époque que les moins de 20 ans ne connaissent pas. Mamadou Diop, le légendaire maire de Dakar entre 1984 et 2002, est décédé lundi à Dakar à l'âge de 82 ans.
"Allô, allô, comment ça va ?" À ce refrain de la chanson qu'Ismaël Lô lui avait dédiée dans son album Afrique Sunu, pour vanter ses réalisations à la tête de la mairie de Dakar, ses proches, amis et parents répondraient en chœur "pas très bien". Mamadou Diop est décédé lundi 26 mars. À l'âge de 82 ans dont 17 (1982-2002) comme édile de la capitale.
Diop-le-maire a marqué la vie politique sénégalaise. Il fut magistrat, avocat général à la Cour suprême, secrétaire général de la Présidence, ministre et maire. Plus d'un demi-siècle d'action au cœur de l'appareil d'Etat et de ses institutions.
Mamadou Diop, c'est aussi une personnalité forte. Un engagement sans faille pour les collectivités locales et les figures qui l'incarnent. À preuve, il n'a pas hésité à sortir de sa retraite pour venir témoigner, à décharge, au procès de Khalifa Sall, qui est son ancien jeune camarade socialiste, un de ses successeurs à la mairie et ex-beau-fils.
Le colonel Mamadou Diop fait partie de la génération silencieuse. Né entre la grande dépression de 1930 et la seconde guerre mondiale. Le 9 mai 1936. Officier supérieur, il obtint son brevet à l'Ecole nationale des sous-officiers d'active à Saint-Maixent dans la région Poitou-Charentes en France. En 1964, il décroche le diplôme d'état-major. Et passe en même temps son doctorat en droit et en philosophie.
Son arrivée dans les services date de 1956. Il incorpore l'Armée française, détaché au Niger avant de rejoindre l'Algérie. En 1960, il est promu lieutenant. Au mois de novembre de la même année, il rentre au Sénégal, intègre la gendarmerie et est bombardé à la tête de la compagnie du Sine-Saloum. Très vite, il gravit les échelons. Commandant, ensuite colonel. Il abandonne, malgré tout, la tenue.
En 1971, il accède aux fonctions de magistrat et occupe le poste d'avocat général à la Cour suprême. Un peu plus tard, les portes du Palais s'ouvrent à lui. En reconnaissance à l'appui de son père, Ousmane Diop Coumba Pathé, farouche lieutenant et homme d'appui de Senghor, il est nommé secrétaire général de la Présidence. Diop sera ensuite tour à tour, ministre aux départements des Travaux publics, du Transport et de l'Urbanisme.
En 1981, au départ de Senghor de la présidence de la République, il intègre le gouvernement de Habib Thiam. Janvier 1984, il est nommé ministre de la Santé publique.
En 1984. Un tournant. Mamadou Diop se lance dans la course aux locales et devient maire de Dakar. Ses amis se souviendront de lui pour son intelligence, sa rigueur et surtout son sens de la dévotion.
"Mamadou Diop était une forte personnalité qui savait être redoutable pour ses adversaires. Il a donné à Dakar un rayonnement international. Il a donné aux fonctions municipales ses lettres de noblesses", témoigne son ancien camarade au Ps Souty Touré, ancien ministre et leader du Parti socialiste authentique.
Pendant 17 ans (1984-2002), Mamadou Diop a fait de la ville de Dakar sa forteresse. Il forme des hommes, et finance des projets. Dans une ville de très grande ampleur où les problèmes sont bien particuliers, il réussit à asseoir une popularité, à nul autre pareil. Ses réalisations, font les gros titres et, même des tubes ("Diop le maire", Afrique Sunu, d'Ismaël Lô).
Il fut pour Dakar ce que Haussmann fut pour Paris. "Ministre des Transports et de l'Équipement, il mène des chantiers à travers le pays. A titre d'exemple, la route Mbacké-Touba, le marché Ocas", se souvient Abdoulaye Wilane. La capitale lui doit aussi l'hôpital Gaspard Camara, les centres de santé Abdoul Aziz Sy des Parcelles Assainies, de Ouakam, de Yoff, des Hlm, de Grand Dakar, l'aménagement des allées Cheikh Sidati Aïdara et Seydou Nourou Tall. Mais aussi, les Parcelles Assainies de Dakar.
2002, une page se tourne. Mamadou Diop est remplacé par Pape Diop à la Ville de Dakar. Sa dernière mission publique, il la mènera au Conseil économique social et environnement (Cese).
13 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2018 (15:45 PM)Folamour
En Mars, 2018 (16:13 PM)Anonyme
En Mars, 2018 (16:35 PM)Anifane
En Mars, 2018 (16:44 PM)Anonyme
En Mars, 2018 (17:36 PM)Repose en paix Colonel
Anonyme
En Mars, 2018 (17:37 PM)Anonyme
En Mars, 2018 (18:06 PM)Aircars Agence De Location De
En Mars, 2018 (06:19 AM)QUELLE QUE SOIT LA DESTINATION ET LA DURÉE VOUS TROUVEREZ TOUJOURS LA SOLUTION QUI VOUS CONVIENT LE MIEUX
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Sofia Arame
En Mars, 2018 (08:41 AM)War nagno kholat sunu bop, nous les jeunes Sunu xam xam doyoul ba paré et l'Etat n'arrive pas à trouver de consensus entre lui et ceux qui sont censés nous former, nous aider à acquerir des connaissances.
J'ai mal au coeur.
Repose en paix Colonel!
Dior Oye London
En Mars, 2018 (10:18 AM)Sincères condoléances à sa famille...Il à été' ce qu'une ville attend de son Maire...Chaque ville doit avoir un Maire qui connaît son devoir,Mais par nos temps,les senegalais ne parlent que d'un Président de la République,comme si une seule personne pouvait diriger un pays...Que les Maires se ressaisissent,prennent leurs responsabilités de Maire ,s'acquittent de leurs devoirs...La ceinture doit leur rappeler les devoirs..Bon Repos aux hommes de valeur
Dior Oye London
En Mars, 2018 (10:18 AM)Sincères condoléances à sa famille...Il à été' ce qu'une ville attend de son Maire...Chaque ville doit avoir un Maire qui connaît son devoir,Mais par nos temps,les senegalais ne parlent que d'un Président de la République,comme si une seule personne pouvait diriger un pays...Que les Maires se ressaisissent,prennent leurs responsabilités de Maire ,s'acquittent de leurs devoirs...La ceinture doit leur rappeler les devoirs..Bon Repos aux hommes de valeur
Adja
En Mars, 2018 (10:23 AM)Les hôpitaux la piscine ollintic au point E etc
Repose en paix tu as représenté dignement ton pays
Braise
En Mars, 2018 (11:41 AM)Participer à la Discussion