Pour lui, "Senghor est un accident historique pour plusieurs raisons liées à sa formation, à son rapport avec Lamine Guèye qui représentait les quatre communes, et à cette extraordinaire capacité qu’il a eu d’organiser le peuple qui était en dehors des quatre communes". Parmi les facteurs qui ont de son point de vue installé Senghor, Mamadou Diouf cite également "la manière qu’il s’est donné de travailler avec Mamadou Dia", mais aussi "les relations qu’il a su tisser avec les confréries religieuses au Sénégal". Tout cela a participé de son point de vue à l’arrivée de Senghor au pouvoir, "dans un espace islamo-wolof caractérisé par une économie de l’arachide". Le Professeur Mamadou Diouf parle ainsi de "contexte particulier". Il croit ainsi savoir que c’est l’économie du commerce qui dominent aujourd’hui les villes alors que le même modèle islamo-wolof domine.
Mamadou Diouf se prononce aussi sur l’état des démocraties africaines. Et c’est pour dire qu’"elles avancent. La démarche est lente mais elle s’effectue. Nous apprenons dans la douleur en tirant les leçons de l’expérience". Pour lui, cela a des hauts et des bas, mais "c’est mieux qu’une démocratie imposée du dehors". Il indexe dans le même temps, "l’extrême pauvreté", "le niveau d’analphabétisme élevé" qui rendent difficile, la marche des africains dans la voie de la démocratie. En même temps, il croit savoir que "les politiciens n’aident malheureusement à cette acquisition".
Chercheur et enseignant, Mamadou Diouf a été, au début du mois de décembre 2006, désigné pour diriger l’Institut d’études africaines, un département de l’Ecole des affaires internationales de l’Université de Columbia. Une nomination qui avait été annoncée par le président de l’Université de Columbia lui-même, Lee C. Bollinger. Mamadou Diouf fut professeur au département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et chef du Département de recherche et documentation du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales (Codesria), avant d’enseigner à l’université de Michigan L’Histoire comparée (Afrique-Etats-Unis). Il a publié Le Kajoor au XIXè siècle, Pouvoir Ceddo et conquête coloniale (Karthala, 1990) et Histoire du Sénégal (Maisonneuve & Larose).
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