Ah, le Sénégal ! Un pays où le soleil brille de mille feux, mais où, ces derniers temps, le climat politique semble encore plus orageux que jamais. Voilà qu’après une longue série d’événements rocambolesques, on se retrouve à l’heure des grandes dissolutions. On pourrait croire que le gouvernement a décidé de faire un grand ménage de printemps, un peu en avance, depuis que les premières gouttes de pluie de l’hivernage ont commencé à tomber.
Bassirou, le maître du jeu, semble avoir un bouton magique sur lequel il appuie dès qu’il sent que quelque chose cloche. On pourrait presque l’imaginer, tranquillement installé dans un fauteuil en cuir, un petit sourire en coin, avec un panneau lumineux derrière lui qui clignote « Dissolution en cours ».
En tout cas, si les murs de l’honorable Assemblée nationale pouvaient parler, ils crieraient sûrement « Ouf » de soulagement. Car après tant de débats enflammés, de querelles de couloir, et de discours brûlants, voilà qu’on parle de dissolution. Les députés, qui avaient à peine pris leurs marques, pourraient être priés de plier bagages. Les sages du Conseil constitutionnel ont livré le quitus. Certains auraient déjà commencé à trouver des listes, ou à chercher des emplois sur des plateformes en ligne ; on dit que le marché de la livraison à domicile est en pleine expansion.
Ensuite, on parle de la dissolution du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct). Ce conseil, dont l’existence échappe à plus d’un Sénégalais moyen, est désormais renvoyé dans les limbes de l’histoire. On se demande bien ce que les membres de cette institution feront de leurs week-ends désormais. Peut-être envisagent-ils de former un groupe de soutien pour les « ex-conseillers territoriaux désorientés » ? Ça pourrait marcher.
Quant au Conseil économique, social et environnemental (Cese), il ne fait pas exception à cette vague de dissolutions programmées. Le président, Abdoulaye Daouda Diallo, qui avait à peine eu le temps de réorganiser son bureau, se retrouve à devoir faire ses cartons. Mais bon, il pourra toujours se consoler en se disant que le Cese n’était peut-être qu’un grand club de réflexion – et que penser, ça se fait aussi à la maison.
Chez nous, on dissout tout, on recompose, et on espère que la mayonnaise politique prendra mieux la prochaine fois. Parfois, pour avancer, il faut savoir faire table rase. Une philosophie minimaliste, en quelque sorte. Pourquoi s’encombrer de vieilles institutions quand on peut les dissoudre et repartir de zéro ? C’est un peu comme cette tendance à la mode, le « decluttering », mais version politique. Marie Kondo en serait fière.
Mais attention, à force de dissoudre, ne risque-t-on pas de se retrouver avec un pays aussi transparent qu’un verre d’eau ? Le président Faye semble bien sûr de lui, prêt à tout liquéfier, mais on espère qu’il a aussi un plan pour la reconstruction. Parce qu’à ce rythme, le Sénégal pourrait bien finir par disparaître dans une grande flaque de bonne volonté dissolue.
Alors, on attend avec impatience la prochaine manœuvre de notre maître de la dissolution. Un conseil, si vous voyez Diomaye s’approcher de votre quartier avec un sourire en coin, méfiez-vous. La dissolution pourrait bien être au coin de la rue !
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