Le président Bassirou Diomaye Faye, dans son message à la Nation du 3 avril 2025, a annoncé l’achèvement de plusieurs projets de lois et de décrets, dont un projet de révision de la Constitution. Si l’engagement pour une justice plus efficace et des institutions plus fortes est à saluer, la nature et les motivations profondes de ces réformes soulèvent de légitimes interrogations, au sein des Forces Vives.
La révision constitutionnelle, surtout dans un pays marqué par des luttes démocratiques majeures, ne saurait être un acte anodin. Elle ne peut servir à renforcer un pouvoir présidentiel déjà dominant, ni à satisfaire des ambitions institutionnelles personnelles, comme l’a montré l’histoire avec l’article 35 de la Constitution de 1976.
Le Sénégal n’a pas besoin de super-ministres ou de directeurs généraux tout-puissants, mais d’institutions fortes, équilibrées, et redevables devant les citoyens. Réformer, oui — pour garantir la transparence dans les nominations, instaurer une vraie responsabilité présidentielle, ou encore introduire des sanctions citoyennes utiles.
Mais non à une révision dictée par des logiques de pouvoir ou de revanche. Le dialogue politique promis ne doit pas être un simple habillage démocratique : il doit permettre un véritable débat national, impliquant toutes les forces vives du pays.
La gouvernance moderne exige une conception du pouvoir fondée sur la raison, l’expérience et la reconnaissance de l’autre. C’est à cette condition que le Sénégal préservera ses acquis démocratiques et consolidera son avenir.
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