La Rencontre africaine de la défense des droits de l’homme (Raddho) a organisé, hier, la caravane de sensibilisation pour le retrait des cartes d’électeurs. C’est ce qu’elle voudrait porter à la connaissance de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Cependant, cette dernière n’a pas jugé nécessaire de recevoir la Raddho, sous prétexte d’une demande de rendez-vous au préalable.
La caravane de sensibilisation sur le retrait des cartes d’électeurs, organisée par la Raddho a connu une mauvaise chute, hier. Démarrée au siège de l’organisation des droits de l’homme, en passant par les marchés de Grand-Dakar, Castor, Sandaga, les avenues Cheikh Ahmadou Bamba, Lamine Guèye, Ponty, et le boulevard du Centenaire, la caravane s’est terminée devant la Cena. Pour les initiateurs de cette caravane, c’était une opportunité de rencontrer les autorités de la Cena afin de leur rendre compte du travail abattu. Mais, grande sera la surprise des hommes de Alioune Tine, secrétaire général de la Raddho. Il leur a tout simplement été signifié, au niveau de la porte d’entrée, qu’ils n’ont droit d’accès que sur rendez-vous. Et comme ce rendez-vous n’avait pas été pris au préalable, la caravane était obligée de faire un demi-tour pour regagner le siège de la Raddho. De quoi s’interroger sur l’intérêt que la Cena porte sur ce que fait la Raddho. Pour une initiative aussi intéressante, ce qui s’est passé devant la Cena est très proche du mépris, croient savoir quelques participants à la caravane.
Interpellé sur la question de savoir pourquoi les initiateurs de la caravane n’ont pas été reçus, Fédéric Philippe Diouf, coordonnateur de l’Observatoire de la Radhho, tente de minimiser en disant : «nous voudrions tout simplement leur rendre compte de ce que nous avons fait, mais on nous a dit qu’il fallait prendre un rendez-vous». En fait, cette caravane, selon le coordonnateur de l’Observatoire, «permet de rappeler aux populations l’importance du vote qui est fondateur de la légitimité». Ainsi, poursuit-il, «nous voulons arriver à un retrait massif des cartes, qui se fait présentement à compte-gouttes ; d’ailleurs, certaines personnes sont déçues par les politiciens et peuvent se décourager et alors, ne pas retirer leur carte», remarque-t-il. Cet objectif serait-il atteint ? En tout cas, des citoyens n’ont pas manqué de manifester leur lassitude d’aller chercher leurs cartes sans arriver à les retirer. D’ailleurs, une jeune femme lançait à l’endroit de la caravane : «Je suis allée mille fois retirer ma carte, mais rien». Et un jeune garçon de crier à tue-tête : «nous sommes fatigués !»
D’autres caravanes sont envisagées dans les banlieues et même dans les régions, si les moyens sont réunis, rassure Frédéric Philippe Diouf.
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