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Politique

RAPPORT 2005-2006 DU CONSEIL DE LA REPUBLIQUE - L’Emigration clandestine au cœur des préoccupations

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RAPPORT 2005-2006 DU CONSEIL DE LA REPUBLIQUE - L’Emigration clandestine au cœur des préoccupations

Ce sont au total 111 recommandations, 50 avis et 43 suggestions que le Conseil de la République a faits dans son rapport annuel 2005-2006 et qui touchent tous les secteurs de la vie nationale. Allant de l’agriculture à l’industrie, en passant par l’éducation, la santé, la médiation, l’administration etc, les conseillers de la République se sont employés à diagnostiquer la situation économique, financière, sociale, culturelle et administrative du pays, avant de faire des recommandations. On retiendra, parmi celles-ci, la tenue d’une concertation élargie au sujet de l’émigration clandestine pour trouver les solutions idoines permettant un réarmement moral de notre jeunesse. Le rapport a été présenté hier, mardi 3 octobre, aux journalistes, lors d’un point de presse.

Dans le rapport 2005-2006 du Conseil de la République figure en bonne place la question de l’emploi, surtout celui des jeunes.
La jeunesse de la population et l’état de développement du Sénégal posent avec acuité les questions d’emploi, notamment d’emploi des jeunes. C’est le constat fait par le Conseil de la République. Cette jeunesse « pose aussi le problème de la déperdition scolaire et du travail des enfants comme apprentis dans les différents ateliers et garages ».
Le Conseil de la République estime que la gestion de l’emploi passe, entre autres, par une re dynamisation du service de la main d’œuvre, la gestion plus efficace du fond d’action pour l’emploi, du Fond National Pour la Jeunesse, la mobilisation de ressources pour le financement de projets et la mise en œuvre de la convention nationale Etat / Employeurs. Il parle de la nécessité de de supporter le projet arabisant, le système d’information sur le marché de l’emploi, la finalisation du Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois (ROME) et la consolidation du projet SIME.

Emigration clandestine

Parlant de la situation spécifique des jeunes, le Conseil de la République n’a pas occulté la question de l’émigration clandestine telle que vécue actuellement au Sénégal et qui rappelle, selon lui, dans un passé récent des expériences malheureuses (train d’atterrissage d’avion, conteneurs dans les bateaux…) dans des proportions jamais égalées. Face à ce phénomène, le Conseil de la République constate que le problème est complexe et transversale, il interpelle toutes les composantes de la nation : famille, leaders d’opinions, médias.
Pour faire face à ce défi, le Conseil de la République invite le Gouvernement à l’organisation d’une concertation élargie pour trouver les solutions idoines permettant un réarmement moral de notre jeunesse.

Situation économique du pays

En outre, le Conseil de la République s’est « félicité des performances macroéconomiques encourageantes enregistrées durant l’année 2005 ». Ces performances macro-économiques sont déclinées en termes de « demande intérieure qui a augmenté de 5% en 2005, notamment en raison de la croissance de l’investissement total (5,3%) dont les composantes publique et privée suivent une tendance haussière. Par conséquent le taux d’investissement s’est établi à 21,8% en 2005 contre 21,1% en 2004 ». A cela s’ajoute la hausse du produit intérieur brut (Pib) de 6,1% en 2005 contre 5,6% en 2004. « Cette performance est d’autant plus remarquable qu’elle a été enregistrée dans un contexte international marqué par la forte hausse des cours du pétrole et l’appréciation du dollar par rapport à l’euro auquel le franc CFA est arrimé », souligne le rapport-avis qui n’a pas manqué de préciser que l’augmentation du prix du pétrole n’a pas engendré une forte accélération de l’inflation. Même si « le taux d’inflation mesuré par l’Indice Harmonisé des Prix a augmenté de moins de 2% (1,7%) en 2005. Cette maîtrise de l’inflation a permis de sauvegarder la compétitivité – prix de l’économie sénégalaise », note la même source. Et d’indiquer que les échanges avec l’extérieur, qu’il considère comme le talon d’Achille de l’économie sénégalaise, sont marqués par une accentuation du déficit du compte courant de la balance des paiements qui est passé de 6,5% en 2004 à 6,8% en 2005.

Recommandations

Le Conseil de la République recommande au Gouvernement de consolider les résultats obtenus à travers « une plus grande diversification de l’offre de production et d’exportation ; un effort accru d’investissement public pour résorber le déficit d’infrastructures sur l’ensemble du territoire national ; une amélioration du climat des affaires pour encourager l’investissement privé national et étranger ; une politique de compétitivité permettant de limiter le taux de pénétration des produits étrangers (agricoles et manufacturiers) sur le marché intérieur et d’augmenter nos parts de marché tant au niveau de la sous – région que dans le reste du monde ». De même que par une « amélioration des retombées sur l’emploi de la croissance (promotion d’activités créatrices d’emplois « décents ») pour mieux répondre à la forte demande sociale exprimée en particulier par les jeunes ».

Agriculture

Ainsi, passant en revue les différents secteurs d’activités, le Conseil de la République s’est intéressé à l’agriculture qui a « enregistré un taux de croissance de 18,3% en 2005 contre 4,0% en 2004. Il a ainsi tiré la croissance du secteur primaire qui s’est établie à 12,2% en 2005 ». Cependant, cette performance remarquable de l’agriculture cache, cependant, des difficultés d’ordre structurel qui se « manifestent par une évolution erratique de la production, la faiblesse des revenus ruraux et la persistance d’un taux de pauvreté relativement élevé en milieu rural. ». Ainsi, au-delà des félicitations adressées au gouvernement à travers son plan Reva (Retour volontaire vers l’Agriculture) et son programme Bawnan (pluies provoquées), le Conseil de la République n’a pas manqué d’inviter les pouvoirs publics « à consolider le dispositif mis en place avec la mise en œuvre de mesures hardies susceptibles de lever les contraintes qui entravent la modernisation de l’agriculture et l’amélioration significative et durable de ses performances ».
Le Conseil de la République invite le Gouvernement à reconsidérer la situation de la filière tomate pour qu’une solution plus heureuse soit trouvée.
Pour ce qui est du Plan Reva, la quatrième institution estime que les contraintes d’ordre foncier qui inhibent l’investissement privé devraient être levées dans les meilleurs délais ;

Pêche

Pour ce qui est de la pêche, elle « contribue pour 12 % au PIB du secteur primaire, 2,5 % du PIB total, génère un chiffre d’affaires de près de 300 Milliards par an, assure en moyenne 30 % des recettes d’exportation du Sénégal et emploie directement ou indirectement environ 600 000 personnes »
Le Conseil de la République note que « la rareté de la ressource qui s’est traduite par la disparition progressive de la ressource démersale côtière, principale ressource ciblée par la pêche artisanale et la pêche industrielle du fait de sa grande rentabilité financière, cause de sa surexploitation. »
Au-delà des efforts fournis par le gouvernement, pour le Conseil de la République « il s’agira de veiller à ce que l’avenir de la pêche au Sénégal ne passe plus par des politiques « expansionnistes » mais par des politiques réfléchies et aménagées qui indexent l’exercice de l’activité à la ressource disponible ».

L’industrie

Le Conseil de la République « constate que le secteur industriel lourd traverse une crise profonde avec les difficultés des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) qui représentaient naguère un des fleurons de l’industrie sénégalaise et pesaient fortement sur l’économie nationale à travers les effectifs employés, la contribution aux exportations et aux recettes des collectivités locales ».
En outre, « le gap entre l’offre d’électricité de la SENELEC et la demande exprimée par les entreprises et les ménages, qui est lié à un retard d’investissement de plusieurs années, s’est accentué récemment en raison du renchérissement du prix du pétrole et des difficultés de la société nationale avec ses fournisseurs traditionnels en combustible, qui l’ont conduite, d’ailleurs, à modifier sa politique d’approvisionnement ».
Des menaces sérieuses de désindustrialisation et de déstructuration de l’appareil productif industriel, selon le Conseil de la République, pèsent aujourd’hui sur l’économie sénégalaise.
Pour y remédier, le Conseil de la République invite le Gouvernement à mettre en œuvre, avec les partenaires, une stratégie de sortie de crise des ICS qui sauvegarde les intérêts nationaux ; d’accroître l’effort d’investissement dans le secteur énergétique pour résorber le gap de production de la SENELEC et accélérer le programme d’électrification rurale qui est indispensable à la modernisation de l’agriculture et à l’amélioration des conditions de vie en milieu rural ; de définir une politique énergétique permettant de réduire la dépendance de notre pays vis-à-vis de l’ énergie thermique et accordant une plus grande place aux énergies renouvelables (énergie solaire, énergie éolienne) etc.

Le secteur social

Il a aussi été question de la situation sociale caractérisée par l’accroissement de 2,7 % par an de la population .
La jeunesse de la population « rend complexe la résolution de la question de l’accès à l’éducation et à l’emploi. Le déséquilibre de la répartition géographique pose le problème de l’aménagement du territoire et la question de l’allocation des ressources pour le financement des équipements et des infrastructures physiques de base », note le rapport, avant de souligner que la « trop forte concentration urbaine à Dakar engendre celle des activités économiques et pose, de ce fait, la nécessité de rendre plus effectif le redéploiement des activités. Cette forte concentration entraîne également des problèmes d’habitat, d’assainissement, de santé, de loisirs, etc., autant de questions qui alimentent la demande sociale sénégalaise ».

Education et formation

Le Conseil de la République estime que la priorité accordée à l’éducation de base ne devrait pas occulter celle dévolue à l’enseignement technique et à la formation professionnelle, particulièrement dans cette seconde phase du PDEF. « Car c’est la formation professionnelle qui permet à la jeunesse sénégalaise de disposer de compétences pouvant lui permettre d’occuper un emploi décent et d’être productive. C’est la formation professionnelle et l’apprentissage qui permettent de constituer une réserve de main d’œuvre susceptible de contribuer à l’attraction d’investissements dans le pays », dit-il.

La santé et l’hygiène

Le Conseil de la République, devant l’importance du secteur et la progression des besoins en santé, souhaite la poursuite des programmes développés pour promouvoir la prévention et réaliser, enfin un meilleur taux d’accès. C’est pourquoi la quatrième institution de l’Etat approuve toute la stratégie mise en œuvre pour le renforcement de la prévention, le développement de la communication pour le changement de comportement, l’amélioration des capacités du secteur, la promotion d’un partenariat, le renforcement du suivi évaluation de la performance et, enfin, la mise à disposition de ressources humaines de qualité.

La politique culturelle

Dans le domaine culturel, le Conseil de la République recommande l’élaboration d’un répertoire des métiers et emplois de la culture ; la définition et l’application d’un statut de l’artiste, la création d’une mutuelle sociale des artistes, d’une brigade de lutte contre la piraterie ; l’adoption et la promulgation du projet de loi sur le droit d’auteur et droits voisins ; la reforme de l’environnement juridique pour lutter contre l’anachronisme des textes et encourager des mesures incitatives d’ordre économique et professionnel ; la mise en place de fonds nationaux de crédit et garantie accessibles aux projets à initiative culturelle, entre autres.
Sport
Le Conseil de la République est pour une définition d’une politique sportive pour le Sénégal qui appellerait l’intégration, entre autres, de certaines solutions inhérentes, comme l’articulation sports de masse / sports d’élite : loisirs et hautes compétitions, le déséquilibre sectoriel des interventions et de la répartition des ressources, etc.
Les conseillers de la République estiment que, pour disposer de bonnes conditions de la pratique du sport au Sénégal et d’une chaîne de valeurs fondée sur des programmes hardis et novateurs, il est nécessaire, aux plans infra structurel, du développement des ressources humaines et du dispositif institutionnel de partir du fait que la politique sportive intègre les sports de masse et le sport d’élite.

LA MEDIATION SOCIALE

Avec la fonction consultative, la mission de médiation sociale constitue l’un des principaux domaines de compétence du Conseil de la République.
Par exemple, sur l’âge de la retraite à la SONATEL, « les médiations entreprises ont contribué à façonner une meilleure perception de l’utilité de l’Institution »
Le Conseil de la République a conduit une médiation réussie ayant amené l’ Union des Magistrats Sénégalais (U.M.S.) à renoncer à son plan d’actions qui prévoyait le boycott de l’Audience Solennelle de Rentrée des Cours et Tribunaux.
A la suite d’un grave conflit collectif, le licenciement des délégués du personnel a été autorisé par l’Inspection du Travail puis confirmée par le Ministre de tutelle. Saisi aux fins de médiation, le Conseil de la République, avec l’implication personnelle de son Président, obtiendra des dirigeants de SOCOCIM des faveurs exceptionnelles, d’abord refusées avant d’être acceptées par les travailleurs quelques mois plus tard, après l’arrêt défavorable du Conseil d’Etat, etc.



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