Le conseiller Sana Dabo qui doit comparaître ce matin devant la Cour de Cassation suite à une plainte de son collègue Cheikh Lèye, tient à préciser qu'il n'a jamais levé la main sur ce dernier. Il considère que ce sont les autorités de la Cour des Comptes qui poussent son adversaire pour lui créer des ennuis. En fait, Sana Dabo affirme que son langage de vérité sur certains travers de la Cour des Comptes dérange les chefs de la juridiction. Cheikh Lèye interrogé, nous répond par l'insolence.
L'affaire inédite qui sera examinée ce matin par la Première Chambre pénale de la Cour de Cassation, relative à des coups et blessures volontaires et injures publiques opposant les magistrats Sana Dabo et Cheikh Lèye, conseillers à la Cour des Comptes, est partie pour faire des vagues. Suite à notre édition d'hier qui révélait cette affaire, Sana Dabo a estimé devoir réagir pour apporter des précisions en pourfendant l'attitude des plus hautes autorités de la Cour des Comptes face à cette affaire. Le conseiller Dabo accuse le président de la Cour des Comptes Abdou Bame Guèye et le président de la Première Chambre chargée de juger les comptes des comptables de l'Etat, Aba Goudiaby. . En effet, notre interlocuteur considère que ce sont les chefs de la juridiction qui se sont montrés complaisants vis-à-vis de Cheikh Lèye. «Tenez-vous bien que personne ne m'a demandé ma version des faits, alors que mon protagoniste a été entendu par le président de la Chambre. Mieux, nous avions déposé des plaintes croisées, mais le procureur général Abdoulaye Gaye a estimé devoir rejeté ma plainte», fulmine-t-il. Il reste que Sana Dabo voudrait minimiser l'incident quand il déclare : «Il n'y a pas eu des échanges de coups, de contacts physiques. Il y a eu simplement échanges de propos injurieux et des collègues se sont interposés.»
A en croire Sana Dabo, l'altercation avait eu lieu le 22 décembre dernier. Quelques jours auparavant, plus précisément le vendredi 19 décembre, au cours d'une réunion de la Première Chambre, en présence de Abdou Bame Guèye et Aba Goudiaby, Cheikh Lèye s'en serait, de façon violente, pris à lui sans pour autant que les autorités de la juridiction n'aient bronché. «Devant eux, il m'a traité de tous les noms d'oiseau et leur attitude de silence montre une certaine complaisance.» D'ailleurs, poursuit Sana Dabo, Cheikh Lèye est coutumier des faits d'autant qu'il avait déjà eu à se bagarrer avec un autre collègue. Il faut dire que cette autre bagarre est confirmée par des sources au niveau de la Cour des Comptes qui précisent que le pugilat avait opposé le même Cheikh Lèye à un autre conseiller de la Première Chambre, Mamadou Thiaw.
Sana Dabo est d'avis que la plainte, dirigée contre lui par son collègue et pour laquelle il doit comparaître ce mardi devant la Cour de Cassation, procède d'une «guerre par procuration». Il insiste : «C'est parce que je dérange les autorités de la Cour des Comptes. Je suis connu pour mon franc-parler et il y a des pratiques à la Cour que je dénonce. Je le fais en tant que président du Comité de juridiction de la Cour des Comptes. Ce langage de vérité ne plait pas toujours aux autorités surtout qu'il y a, dans la Justice, une pratique de coteries, des supérieurs qui parrainent certains jeunes collègues», déplore-t-il.
Par ailleurs, nous avons cherché à faire réagir le conseiller Cheikh Lèye Seulement, au bout du fil, notre interlocuteur a opposé de l'insolence à nos interrogations.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion