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Politique

Référendum: 15 innovations de Macky expliquées par le Pr. Ismaila Madior Fall

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Ismaila Madior Fall - Professeur agrégé de droit public et de science politique

Le projet de loi portant révision de la Constitution, soumis au peuple sénégalais lors du référendum du 20 mars 2016, contient des innovations qui apportent une valeur ajoutée certaine à la démocratie sénégalaise.

Les innovations audacieuses contenues dans ce projet de révision en font, après celles de 1976 qui a fait passer le pays du parti unique au pluralisme, la plus grande révision constitutionnelle consolidante de l’histoire du Sénégal. Elle fait des options audacieuses et ferme, par la consécration de l’intangibilité des dispositions vulnérables, la porte aux possibilités de révisions dé-consolidantes connues par le passé.

Ce postulat de la supériorité qualitative du projet de révision par rapport aux précédents n’est ni une pétition de principe ni une affirmation gratuite ni une proclamation démagogique: c’est une vérité qu’il faut illustrer avec la présentation du contenu, de la portée et de la valeur ajoutée démocratique de chaque innovation proposée.

Nous évoquons aujourd’hui les trois premières innovations.

1. La modernisation du rôle des partis politiques dans le système démocratique

Réponse à l’impératif de rationalisation du système de partis politiques

Tout le monde s’accorde sur la pathologie révélée par le diagnostic du système de partis politiques du Sénégal : la fragmentation de celui-ci qui nuit à l’efficacité et à la légitimité de l’action politique. Cependant, personne n’a osé jusque-là envisager la mise en œuvre de solutions pour la traiter. Le projet de révision envisage cette perspective salutaire pour la démocratie sénégalaise.

Une vraie démocratie suppose le bon fonctionnement de ses partis politiques, c'est-à-dire des forces politiques organisées et durables groupant des citoyens de même tendance politique, disposant d’une assise à la fois nationale et locale, dont le but est de conquérir et d’exercer le pouvoir politique en recherchant le soutien populaire.

Les partis politiques constituent des organisations qui donnent vie à la démocratie. Aussi, même critiqués, demeurent-ils des outils indispensables et irremplaçables d’animation de la vie politique. On attend d’eux qu’ils jouent, outre la fonction de concourir à l’expression du suffrage, d’autres plus essentielles à savoir : les fonctions d’animation de la vie politique, de socialisation, de programmation, de réalisation de politiques publiques etc.

Au Sénégal, les partis politiques sont confrontés à des problèmes qui, sans remettre en cause fondamentalement leur légitimité à être les principaux acteurs du jeu politique et institutionnel, sont, si on ne leur trouve pas des solutions adaptées, susceptibles de mettre en péril l’expérience démocratique. On peut citer parmi ces problèmes : la fragmentation du système de partis politique nuisible à la qualité du jeu démocratique et qui les oblige à se regrouper dans des coalitions afin d’acquérir la masse critique nécessaire d’une force politique, la faiblesse de leurs capacités institutionnelles liée notamment à l’absence d’un système de financement public et privé organisé, la difficulté à assumer les fonctions incombant à un parti politique moderne, notamment la fonction de programmation et l’application problématique des principes de démocratie interne génératrice de la plupart des crises que connaissent les partis.

Le projet de révision formule les bases de traitement des pathologies du système partisan à travers l’article 4 qui dispose : « « Les partis politiques et coalitions de partis politiques concourent à l’expression du suffrage dans les conditions fixées par la Constitution et par la loi. Ils œuvrent à la formation des citoyens, à la promotion de leur participation à la vie nationale et à la gestion des affaires publiques.

La Constitution garantit aux candidats indépendants la participation à tous les types d’élection dans les conditions définies par la loi.

Les partis politiques et coalitions de partis politiques, de même que les candidats indépendants, sont tenus de respecter la Constitution ainsi que les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. Il leur est interdit de s’identifier à une race, à une ethnie, à un sexe, à une religion, à une secte, à une langue ou à une partie du territoire.

Les partis politiques sont également tenus de respecter strictement les règles de bonne gouvernance associative sous peine de sanctions susceptibles de conduire à la suspension et à la dissolution.

La Constitution garantit des droits égaux aux partis politiques, y compris ceux qui s'opposent à la politique du Gouvernement en place.

Les règles de constitution, de suspension et de dissolution des partis politiques, les conditions dans lesquelles ceux-ci exercent leurs activités et bénéficient d’un financement public sont déterminées par la loi ».

La réforme vise ainsi à moderniser la législation relative aux partis par le remplacement ou l’amendement de la loi du 6 mai 1981 actuellement dépassé et ne saisissant pas toutes les dimensions de la réalité des partis politiques qu’il faut systématiser et intégrer dans la future législation sur les partis.

2. La participation des candidats indépendants à tous les types d’élection 

La satisfaction d’une vieille revendication de la société civile.

Depuis très longtemps, de nombreuses organisations de la société civile ont revendiqué la libre participation à tous les types d’élections (présidentielle, législatives et locales) des indépendants. Sont visés ici les candidats qui, au moment de la présentation des candidatures, ne sont pas investis par un parti politique ou par une coalition de partis, mais se présentent à titre individuel à l’élection.

Suite à l’adoption du code électoral consensuel de 1992, la présidentielle et les législatives furent ouvertes aux candidats indépendants. En reprenant sur ce point ce qui était déjà prévu par la Constitution précédente, celle du 22 janvier 2001 prévoit en son article 29 que toute candidature, pour être recevable, doit être présentée par un parti politique ou une coalition de partis politiques légalement constitué ou être accompagnée de la signature d'électeurs représentant au moins dix mille inscrits domiciliés dans six régions à raison de cinq cents au moins par région. Les articles L143 et L167 posent les mêmes conditions de participation des indépendants aux législatives.

Pour les locales, le code électoral reste muet sur les candidatures indépendantes. Même s’il ne les interdit pas expressément, il ne les aménage pas. Ce silence, qui s’assimile de facto à une interdiction de la participation des indépendants aux élections locales, était d’autant plus critiquable qu’il s’agit d’élections qui appellent un choix de proximité devant privilégier le talent, l’intégrité et l’engagement communautaire du candidat sur son affiliation partisane pour la gestion des affaires locales. La conséquence du silence du législateur est que les candidats individuels, désireux de s’investir au profit de leur collectivité locale, ne sont pas autorisés à participer aux joutes électorales. Ainsi, les listes citoyennes sont, toutes, obligées d’emprunter des récépissés de parti pour se présenter.

On peut donc globalement considérer que la législation électorale est, dans une large mesure, discriminatoire à l’égard des candidatures indépendantes. Elle demande à celles-ci de remplir des conditions plus difficiles que celles opposables aux candidatures présentées par les partis ou coalitions de partis politiques.

Ces dernières années, nombreuses ont été les organisations de la société civile qui se sont élevées contre cette discrimination et ont revendiqué la libre participation des candidats indépendants aux élections, notamment les locales.

C’est à cette vieille revendication que répond la réforme envisagée par le Président Macky Sall en proposant à l’article 4 nouveau du projet de révision que la Constitution garantit aux candidats indépendants la participation à tous les types d’élection dans les conditions définies par la loi.

Cette innovation procède de l’approfondissement de la démocratie et marque le renouveau de la citoyenneté par la possibilité désormais offerte aux citoyens de prendre part indépendamment de l’appartenance à un parti politique au développement de leur collectivité locale ou de leur pays. Elle aura sa traduction dans le code électoral aux fins de mettre fin à la discrimination à l’encontre des candidatures indépendantes par l’uniformisation des conditions d’éligibilité à chaque type d’élection ; lesquelles seront applicables de manière identique à toutes les candidatures. En effet, il s’agira désormais d’astreindre tous les candidats (partisans comme indépendants) au principe du parrainage populaire. Ainsi, tous les candidats seront obligés d’administrer la preuve de leur représentativité en rassemblant sous leur nom, avant de pouvoir faire acte de candidature, un nombre de signatures d’électeurs qui sera déterminé par la loi. Cette réforme pourrait aboutir à la réduction du montant du cautionnement. On privilégierait ainsi la représentativité des candidats sur leur richesse, leur qualité sur leur quantité.

 

3. La promotion de la gouvernance locale et du développement territorial par la création du Haut Conseil des collectivités territoriales 

Une instance de dialogue nationale sur la gouvernance locale et la territorialisation des politiques publiques

La réforme de l’Acte III de la décentralisation a défini un nouveau système de gouvernance des territoires. Il a, ainsi, été procédé à la suppression des régions en tant que collectivité locale, à la communalisation intégrale qui fait de toutes les collectivités territoriales de proximité des communes et à l’érection des départements en collectivités territoriales.

Pour couronner ce dispositif au niveau national, il est créé le Haut Conseil des territoriales qui est l’instance de dialogue pour accompagner le Gouvernement dans la mise en œuvre de la politique de décentralisation.

L’article 4 du projet de révision dispose dans ce sens : Il est ajouté, après l’article 66 de la Constitution, un titre VI bis « Du Haut Conseil des collectivités territoriales » et comportant un article 66-1 ainsi libellé :

« Article 66-1. – Le Haut Conseil des collectivités territoriales est une Assemblée consultative. Il donne un avis motivé sur les politiques de décentralisation et d’aménagement du territoire.

Une loi organique détermine le mode de désignation des conseillers territoriaux ainsi que les conditions d’organisation et de fonctionnement de l’institution ».

L’instauration du Haut Conseil des collectivités territoriales s’inscrit dans le cadre de la mise en place d’un dispositif institutionnel optimal de promotion de la gouvernance locale et de la territorialisation des politiques publiques. La création de cette institution a été préconisée par la CNRI et les conclusions du Comité national de pilotage de l’Acte III de la décentralisation.

Assemblée consultative composée de membres élus au suffrage indirect et de membres bien au fait des réalités des territoires choisis par le Président de la République, le Haut Conseil des Collectivités territoriales, qui est une institution de la République, a pour mission d'étudier et de donner un avis motivé sur les politiques de promotion de la gouvernance locale, de développement et d’aménagement du territoire.

Il peut, de sa propre initiative, faire des propositions au Gouvernement pour toute question concernant la promotion de la gouvernance locale et la mise en œuvre des politiques de développement du territoire.

Le Gouvernement est tenu de le saisir pour avis sur les questions relatives aux domaines indiqués.

En créant le Haut Conseil des collectivités territoriales, la révision constitutionnelle complète, dans l’attente de l’instauration des futurs pôles de développement, le nouveau schéma institutionnel de la décentralisation du pays. Ce Haut conseil va statuer sur les questions majeures de cette politique notamment la territorialisation des politiques publiques, l’animation des pôles territoire et le financement du développement territorial.


Pr. Ismaila Madior Fall



12 Commentaires

  1. Auteur

    Excellente Analyse

    En Mars, 2016 (08:17 AM)
    ---------------------Excellente analyse, A MEDITER --------------------

    CERTES, LA REFERENCE A L’INTANGIBILITÉ DE LA LAÏCITÉ A ETE SUPPRIMEE (avec regret et sous la pression) , MAIS LE MAL DEMEURE.

    >> Le terme laïcité figure tjr dans la constitution. Ils affirment que la laïcité respecte toutes les croyances ,oui, mais malheureusement elle est loin de s'en inspirer ; pourquoi? parce que la vision et la volonté de la france et des intello sénégalais sont au dessus de celles du Créateur pourtant 1er chef suprême des sénégalais et même des français.. Ce principe exclut clairement Dieu dans le mode de gestion des pays non-musulmans; mais pire encore dans nos sociétés où les convictions religieuses sont partagées par l’immense majorité de la population (plus de 95%) ; c’est juste insensés et antidémocratique. Cette laïcité héritée de la période coloniale tient tjr tête malgré l'intervention de plusieurs voix dont celle de serigne salihou mbacké(rahimahullaah)

    >> Quant à l’interdiction de la formation de partis politiques d’inspiration religieuse (article 4), c’est une stigmatisation de plus des religions en particulier de l'islam. Cet article viole la liberté d’opinion et de culte défendue par la charte des droits de l’homme que nous avons ratifiée (et avons explicitement mentionné dans notre Constitution). Allah dit: "Ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a descendu ceux-là font parti des injustes" (des pervers dans un 2e verset , des 'keefeer' dans un 3 e verset). En vérité nous sommes des Musulmans et honte de l'être pendant que des chrétiens européens non-pratiquants sont fier de l'être en france , allemagne , suisse,...et ont des partis politiques à connotation chrétienne comme le CDU en allemagne , le PCD de l'ancienne ministre christine boutin EN FRANCE ou encore le PDC en suisse...Sans compter les multitudes revendications des hommes politiques comme sarkozy, lepen, et valls récemment de leur fierté des origines chrétiennes de la france et de l'Europe au mépris de l'Islam...

    >>Aussi La banalisation programmée de la dépravation , le musellement des opinions , l'interdiction des manifestations publiques pdt que nos autorités se réjouissent de notre bon rang (4e) en matière de démocratie...

    >> Pour toutes ses raison je voterai non au moins dans mon esprit car Macky (que je déteste pas) par cet acte de non-soumission devant le peuple de son (semblant) engagement de réduction du mandat , donnera le courage à d'autre de faire pareil....Malheureusement pour les politiques je suis pas parmi les sénégalais naïfs et mondaine qui dès qu'on s'occupe bien de leur matière sont rapidement satisfait et pour qui le roûh (l'âme spirituelle) est secondaire et importe peu...
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  2. Auteur

    Mansawali Walimansa Mansa 2016

    En Mars, 2016 (08:22 AM)
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    15 bonnes raisons pour voter « OUI » pour les 15 bons points de la révision constitutionnelle



    Votons en Paix-Jamma-Salam

    Votons tous en toute liberté

    Votons en toute démocratie

    Amul xulo wala «xulowaat»

    Amul xeex fi wala xeexaat fale

    Amul wax wala «waxwaxaat»

    Amul wax wala «waxwaxeet»

    Wotelen Waw ! Wax ji jeex tak



    Au total la révision constitutionnelle proposée à la sanction du suffrage universel de notre peuple sénégalais de ce 20 mars 2016 se fixe pour objectif de faire apporter ces 15 innovations que voilà



    Premièrement : « la modernisation du rôle des partis politiques dans le système démocratique »



    Deuxièmement : « la participation des candidats indépendants à tous les types d’élection » à venir



    Troisièmement : « la promotion de la gouvernance locale et du développement territorial par la création du haut conseil des collectivités territoriales » dans la cadre général de la décentralisation

    Quatrièmement : « la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens : droits à un environnement sain, sur leurs ressources naturelles et leur patrimoine foncier » au regard de nos valeurs d’ensemble



    Cinquièmement : « le renforcement de la citoyenneté par la consécration de devoirs du citoyen »



    Sixièmement : «la restauration du quinquennat pour le mandat présidentiel» face à l’enjeu du futur



    Septièmement: « le renforcement des droits de l’opposition et de son chef » avec droits et devoirs



    Huitièmement : « la représentation des sénégalais de l’extérieur par des députés à eux dédiés »…..



    Neuvièmement : « l’élargissement des pouvoirs de l’assemblée nationale en matière de contrôle de l’action gouvernementale et d’évaluation des politiques publiques» dans le cadre d’État de Droit



    Dixièmement : « la soumission au conseil constitutionnel des lois organiques pour contrôle de constitutionnalité avant leur promulgation » dans le cadre général de la mouvance d’État de droit



    Onzièmement : «l’augmentation du nombre des membres du conseil constitutionnel de 5 à 7 »….



    Douzièmement : « la proposition par le président de l’assemblée nationale de 2 des 7 membres du conseil constitutionnel » dans un cadre en tout général de la séparation démocratique des pouvoirs

    Treizièmement : « l’élargissement des compétences du conseil constitutionnel pour donner des avis et connaître des exceptions d’inconstitutionnalité soulevées devant la cour d’appel » en État de droit



    Quatorzièmement : « la constitutionnalisation des principes de la décentralisation et de la déconcentration » dans le cadre de la mouvance générale et nationale de notre etat de droit



    Quinzièmement : « l’intangibilité des dispositions relatives au mode d’élection, à la durée et au nombre de mandats consécutifs du président de la république»... aux élections présidentielles à venir



    oui, telle est l’Économie du projet de révision de la constitution du 22 janvier 2001 qui sera soumis a la sanction du suffrage universel du referendum du 20 mars 2016. Sénégalais Électeurs à nos cartes !





    oui nous votons oui latyr dior ngoné latyr !

    oui nous votons oui pour la patrie et macky





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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (09:19 AM)
    NOUS VOTONS NON INCHALAH
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    Auteur

    Republicain

    En Mars, 2016 (10:00 AM)
    Dans une démocratie, même si le vote est secret, chaque citoyen peut expliquer les raisons et les choix de son vote. Moi je vote Oui pour la Grande Ambition du Président Macky SALL : l’Emergence. L’émergence commence par le règne de la loi et le respect de l’Etat de Droit. Et la décision du Président de suivre l’avis du Conseil Constitutionnel confirme que le Sénégal est un Etat de Droit où nul n’est au-dessus de la loi.



    En respectant la décision du Conseil Constitutionnel, le Président prêche par l’exemple. Le Président de la République ne pouvait guère passer outre la décision du Conseil Constitutionnel, sous peine de créer un précédent dangereux dans notre démocratie. Or, le Président est allé au bout de sa logique en respectant la procédure. Il a réitéré à plusieurs reprises sa volonté de réduire son mandat, mais il s’est finalement heurté à la décision du conseil constitutionnel.



    Ma position et celle de notre organisation citoyenne, le Code Citoyen, est de voter OUI parce que nous sommes convaincus que nous sommes sur les rails de l’Emergence. Et de lancer un appel à tous les militants et sympathisants d’exprimer un OUI MASSIF. Mon OUI au référendum repose sur ma conviction qu’il prend en charge une bonne partie des conclusions des Assises Nationales et de la CNRI, qui posent un pari optimiste sur le renouveau démocratique de notre pays. Le projet de révision proposé est un jalon important dans la construction d’un avenir d’épanouissement et de progrès pour chaque citoyen.



    Cette réforme proposée est un levier de développement des libertés, surtout des libertés locales, de la citoyenneté et de la promotion économique et sociale. Le projet de révision favorise l’implication plus active de la société civile dans les élections générales. Or, l’implication plus active de la société civile permettra de réduire l’intensité du face à face permanent entre la majorité politique et l’opposition politique et ce sera aussi un rempart contre les politiciens professionnels et la professionnalisation de la politique. Les choix politiques ne devraient plus être laissés dans les mains des hommes politiques seulement. La citoyenneté ne doit pas être passive. Elle doit être une citoyenneté agissante. La gouvernance des collectivités locales a besoin de l’expertise de certaines personnalités de la société civile.



    Sur les droits et les libertés, le projet de révision constitutionnelle offre aux candidats indépendants, longtemps marginalisés dans les consultations électorales, la possibilité de se présenter à toutes les élections. Le Haut Conseil des Collectivités Locales sera une instance de débat et de concertation sur tout ce qui touche les collectivités locales. Donc un instrument de dialogue pour promouvoir les territoires, les pôles territoires, l’équité territoriale, le statut de l’élu, le renforcement des pouvoirs des collectivités locales à travers notamment l’augmentation de leurs ressources. Dire OUI le 20 mars revient à favoriser la mise en place de cette instance.



    Ensuite, le droit d’accès à la terre, aux ressources naturelles, à un environnement sain, qui occupent une place centrale dans le projet de révision constitutionnelle seront des leviers efficaces de promotion économique et sociale, surtout au profit des populations les plus exposées à la précarité, à la vulnérabilité. Il s’y ajoute que le OUI au soir du 20 Mars confortera le leadership du Président de la République et de sa politique économique exprimée dans le PSE dont les premiers résultats dans les domaines aussi importants que l’autosuffisance en riz, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, les infrastructures rurales, l’industrialisation et l’habitat social sont tangibles et devront donc être consolidés.



    Le Sénégal est entrain de reprendre possession de son destin économique à travers le PSE. Il faudrait donner au Président Macky SALL les moyens de rester dans cette épure et de tenir le cap et surtout le maintenir malgré les alternances. C’est la philosophie de cette réforme. Les régimes passent mais l’ambition d’émerger doit demeurer.



    D’autres arguments plaident aussi en faveur du OUI, car pas moins de 3 millions de Sénégalais résident à l’extérieur. On le sait, ils contribuent de toutes leurs forces au développement du pays. Le Gouvernement a certes mis en place de nombreuses entités qui prennent en charge leurs préoccupations mais qui autres que leurs représentants au sein du parlement pourra mieux exprimer leurs préoccupations à travers des propositions de lois. Le projet de révision interpelle les sénégalais de l’extérieur car un des 15 points porte sur l’élection de députés qui leur sont dédiés.



    L’élargissement des compétences du Conseil constitutionnel pour donner des avis et connaitre des exceptions d’inconstitutionnalités devant la Cour d’appel constitue une avancée non négligeable pour la consolidation des libertés et de notre démocratie. La restauration du quinquennat est une réclamation des Assises Nationales, le projet de révision outre qu’il permet la réduction du mandat de 7 à 5 ans du Président de la République, limite aussi le nombre de mandat à 2 seulement.



    Le Projet de Révision est un grand bond en avant pour notre démocratie



    En fait les grands problèmes constitutionnels auxquels les démocraties peuvent être confrontées, la nôtre y comprise c’est de régler d’une part les conflits de pouvoir entre l’Exécutif et le Parlement, et d’autre part, d’assurer le contrôle de l’Exécutif par le Parlement.



    A la première question qui reste cruciale, le projet de révision proposé apporte une réponse claire : les dispositions sur la motion de censure contre le Gouvernement par l’Assemblée Nationale et sur le pouvoir de dissolution de l’Assemblée Nationale par le Président de la République demeurent inchangés. Le projet de révision proposé règle aussi de manière précise la question du contrôle de l’Exécutif par l’Assemblée. Il y est bien inscrit que l’Assemblée Nationale vote les lois, contrôle le pouvoir exécutif et évalue les politiques publiques. Donc les questions essentielles de politiques économiques et sociales touchant la vie des citoyens n’échapperont plus à la vigilance des députes. Ainsi l’exécutif sera constamment mis en demeure d’être en phase avec les exigences de rigueur, de transparence et de justice sociale.



    Le député jouissant du pouvoir d’évaluation des politiques publiques, la fonction de député deviendra plus attractive pour des personnalités d’envergure intéressées par les questions vitales de la Nation.



    L’intangibilité de certaines dispositions comme le caractère Républicain de l’Etat



    Notre République est fondée sur la libre adhésion des Sénégalaises et des Sénégalais de tous bords à un idéal commun. Elle valorise ce qu’il y’a de meilleur chez nous et que nous devons à tout prix préserver : la liberté, la tolérance, le progrès et l’acceptation de l’autre. Parce que nous avons foi en cette République, en ses valeurs, en son message de paix et en sa force intégratrice, je crois que la disposition constitutionnelle la concernant comme proposé dans le projet de révision ne devra faire l’objet d’aucune révision.



    Sur le statut de l’opposition



    Le bloc des partis politiques n’appartenant pas à la majorité parlementaire constitue un contre -pouvoir. L’opposition aujourd’hui est la majorité de demain et vice versa. C’est pourquoi la démocratie doit être une affaire de gentlemen. Notre opposition est composée de fortes personnalités politiques, d’anciens Premiers Ministres et de Ministres de l’Etat, et la disposition inscrite dans le projet de révision qui va conférer un statut à l’opposition et à son chef donnera à notre démocratie un visage plus éclatant.



    Mieux, l’opposition représente la possibilité d’une alternance politique. C’est un recours pour les citoyens qui permet de renouveler le personnel politique lorsque survient la perte du pouvoir par la majorité. Il faudrait donc lui aménager un véritable statut au travers de la loi fondamentale pour lui permettre de bénéficier de droits spécifiques.



    Voilà une autre raison de dire OUI le jour du référendum pour les citoyens soucieux de la consolidation de notre démocratie.



    Je vote oui car les faiblesses des partis politiques sont connues et touchent à leur nombre jugé excessif, à leurs objectifs, à leur fonctionnement et à leur mode de financement notamment. Il n’est plus possible de distinguer leur projet de société. Il n’est non plus pas exagéré de dire qu’ils accusent un déficit de démocratie interne. Leur modernisation devient donc une nécessité que le Président Macky SALL a bien comprise, et il l’a proposé dans le projet de révision.



    Enfin, la modernisation des partis politiques pour une meilleure clarification du jeu politique constitue une autre raison valable de voter le OUI au référendum du 20 Mars.



    Ma réplique aux partisans du NON



    Le NON est une vaine attitude de contestation et de protestation. Cette attitude renvoie au statu quo, elle exclut la société civile de ce que la souveraineté nationale qui appartient au peuple confère à chaque citoyen, le droit d’élire et d’être élu. Un NON mettrait un coup d’arrêt vigoureux à la marche en avant de notre démocratie, qui depuis le Président Abdou Diouf n’a jamais cessé de progresser. Le non constitue un frein au processus d’approfondissement des libertés locales, de la décentralisation, de l’acte3 de la décentralisation. Or, même si elle est encore imparfaite, l’acte 3 est un instrument important dont nous disposons pour développer le pays à partir des territoires, pour rendre ceux-ci plus compétitifs et viables, pour mobiliser les ressources humaines du pays profond.



    La société civile ne devrait guère s’associer à un NON d’une opposition qui ne découle que d’une évidente et compréhensible envie de dire NON au Président Macky SALL et à la majorité.



    Aujourd’hui une bonne partie du peuple des Assises, en l’occurrence les partis politiques qui les avaient initiées, vient de dire OUI. Celle qui hésite encore doit pouvoir se rendre aux arguments du OUI, car je crois que ce qui est proposé constitue un pas de géant dans la consolidation de notre démocratie et une étape importante dans la concrétisation de la plupart des propositions de la CNRI. Le Non est absurde. En droit on dit qu’on ne peut pas se prévaloir de ses propres turpitudes. C’est ce que l’opposition est en train de faire en s’opposant aux réformes qu’elle a toujours réclamées. Je crois que sur le rendez-vous du 20 mars, elle s’oppose non pas pour des raisons objectives mais pour des raisons crypto-personnelles. Dire Non le 20 mars 2016, c’est dire oui au maintien du septennat.
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (10:21 AM)
    Yaw Professeur Ismaela Madior Bo touboul yallah lakk la
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (10:26 AM)
    Il est écrit ceci: "Le projet de révision de la constitution est un grand bon pour notre démocratie": Et qu'en est-il de notre théocratie qu'il tente de réduire au néant? Est-il aussi bon pour notre religion?  :bip-bip:  :bip-bip:  :bip-bip: 
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    Auteur

    Xeme

    En Mars, 2016 (10:50 AM)
    Tout sera fait, par le pouvoir, pour que personne ne sache ce qu'il aura à voter jusqu'après le vote. La raison en est que deux raisons inavouables motivent ce référendum: masquer le parjure de Macky et faire passer les désirs des pourvoyeurs de légions en matière de modifications de nos sociétés.

    Il y a une tromperie de la communication de Macky qui a réussi sur beaucoup. Ce qui est présenté sous le nom de "15 points", que la communication de Macky explique dans les médias, que le PM explique aux guides religieux, que Macky expliquera prochainement aux mêmes guides (s'il fait cette tournée), qu'IsmaIla Madior explique aux différents groupes, n’est pas ce que Macky propose aux sénégalais pour le voter. Ce qu'ils expliquent aux sénégalais n'est pas ce que les sénégalais voteront. Je m’explique.

    La meilleure preuve de cela est que les 15 points entraîneront 26 modifications dans la constitution (18 modifications; 2 nouvelles lois, 4 modifications de titres, 2 suppressions). Faut-il expliquer ce qui sera fait ou ce qu'on en attend ?

    Il y a les objectifs et il y a les lois. Les lois que Macky veut faire voter sont dites avoir pour objectifs d’obtenir ce résultat en "15 points". Dans la campagne de communication de Macky la liste qui est distribuée est la liste des résultats attendus des réformes, mais ce n’est pas la liste des réformes. La listes des réformes serait une listes de 26 points

    Ce qui est important c’est comment les lois qui sont sensées mener à ces "15 points" attendus sont formulées. Parce que je pense que personne ne sera assez malhonnête pour dire qu’il n’est pas possible de les formuler de sorte à obtenir l’exacte contraire de l’objectif chanté.

    Il est préférable de traduire aux sénégalais les lois qu’ils auront à voter (modifiées, nouvelles, supprimées, 26 au total), et non les slogans de la communication de Macky.

    J’aime souvent rappeler que Satan n’a pas sorti Adama du Paradis en lui disant qu’il veut son mal. Il lui a promis l’éternité. Et ce qu’il fallait faire pour, c’est de violer l’interdit divin en mangeant le fruit de l’arbre interdit.

    Imaginons s’il devait y avoir un référendum pour Adama, pour un choix de OUI pour manger ou NON pour ne pas le faire. Et Satan, lui expliquant le point du référendum,dit juste qu’il aura l’éternité s’il vote OUI. Vous admettrez que Satan aurait biaisé le jeu. Il n’a pas dit ce qu’il y a à faire, mais il a fait miroiter le résultat attendu.
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    Anonyme

    En Mars, 2016 (15:10 PM)
    Ismaila Madior Fall, mooy khalif-général-koulli-fadirine bép tailleur sur mesure...



    Mo aay ci massine bernina 217!  :bip-bip: 
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (20:36 PM)
    bulèn gnusonal.,c nnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn
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    Auteur

    Iz Malhonete

    En Mars, 2016 (20:37 PM)
    Ta malhonnêteté, M. Fall est sidérante. ii kène meussou ko guiss

    NON

    NON

    NON
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    Auteur

    Apr

    En Mars, 2016 (20:56 PM)
    mensonge rek, ce gars la ancien grand prof , est devenu grand profane politicien, thipiri, yama rouslo, alalou adouna mola diaral liiii yeuup
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    Auteur

    Faux Type

    En Mars, 2016 (23:36 PM)
    Mr FALL tait toi. tu n'est qu'un Faux type. SI le pays est ainsi c'est parce que des "....." comme qui tu dois dire la vérité au Prési mais tu est là pour ton propre compte cad tu est obnubilé par l'argent. Faux type va tant
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