En effet, depuis quelques jours, il se passe dans notre pays, à un haut niveau, quelque chose de suffisamment grave qui devrait amener nos psychologues à s’y pencher en vue d’y déceler quelque pathologie pour proposer la thérapie appropriée.
Ce qui se passe sous nos yeux, et dont le Palais de la République est le théâtre, est simplement décapant ! Osons le dire, notre République n’a rien à envier, aujourd’hui, à celles bananières. Autrement, comment comprendre qu’un remaniement dure presque une semaine avec, chaque jour, son lot de surprise. En effet, depuis le week-end dernier qu’un nouveau gouvernement a été mis en place, l’on continue d’assister à des changements au gré des humeurs du prince. Le dernier en date est la nomination, hier même, d’un nouveau ministre-conseiller (après avoir, pourtant, comprimé la longue liste des ministres conseillers payés à ne rien faire) du président de la République pour récompenser une personne ayant mordu à l’hameçon. Mais, comparé aux cas précédents, l’on pourrait dire que celui-ci n’est guère alarmant.
Nommer un ministre et le démettre moins de soixante-douze heures après pour faire revenir celui qui occupait le poste, voilà qui est synonyme de grand amateurisme d’Etat. Et à peine se remet-on de cette surprise qui frise une farce de mauvais goût, l’on nous sert d’autres toutes aussi amères. Sous la pression de Touba, Wade s’est vu obliger de recaser un ministre qu’il avait remercié en lui promettant la présidence du futur Conseil économique et social. C’est comme ça qu’on sanctionne quelqu’un qui a perdu les élections chez lui ? Il y a là de quoi rendre optimistes tous les tocards qui se sont tristement illustrés un certain 22 mars … Il suffit seulement de demander à deux tondus et trois pelés d’occuper les médias pour se faire rappeler.
Les ‘déflatés’ l’ont si bien compris qu’il n’y en a dans les radios et télés privées que pour eux, à travers des récriminations de leurs partisans. Cependant, le cas le plus cas le plus ridicule est celui relatif à la nomination d’un ministre d’Etat chargé de l’Organisation du Fesman. En termes clairs, ce dernier n’a été coopté que pour la durée d’un événement. Passé celui-là, il devra, en principe, vaquer à d’autres occupations à moins qu’un nouveau décret vienne lui assigner une autre mission.
Et comble de malheur pour le peuple Sénégalais, il va devoir accepter, dans les prochains jours, une reconfiguration de l’architecture institutionnelle de son pays qu’il n’a, pourtant, pas appelé de ses vœux. Un poste de Vice-Président de la République créé pour des mobiles bassement politiques, voilà l’amère pilule qu’impose le président de la République à ses mandants. Il ne reste, aujourd’hui, à ces derniers qu’à croiser les doigts pour que le pire ne leur arrive pas. Car, au rythme où les décrets tombent, il y a fort à craindre pour l’avenir.
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