La réduction de la taille du gouvernement n’interviendra pas avant la fin de la présente session budgétaire. Le chef de l’Etat a apporté cette précision, hier, à Paris, lors d’une conférence publique à l’université Panthéon-Assas Paris II. En passant, il avouera que c’est sous la pression des syndicats qu’il s’est résolu à revoir à la baisse le nombre des membres de son gouvernement.
(Correspondant en France)- Le président de la République avait annoncé dans une adresse à la nation qu’il allait réduire la taille de son gouvernement. Sans donner de date. Hier, à Paris, il s’est fait plus précis. C’était lors de la conférence qu’il a animée à Paris sur le thème ‘l’Alliance Europe Afrique, des Accords de partenariat économique (Ape) aux Accords de partenariat pour le développement (Apd) à l’université Panthéon-Assas Paris II. En effet, le chef de l’Etat a déclaré qu’il va changer son gouvernement tout juste après la session budgétaire actuellement en cours. Pas avant, parce que, a-t-il argumenté, les ministres sont appelés devant l’Assemblée nationale pour défendre les budgets de leurs ministères. ‘Si on les change en ce moment, cela peut créer des perturbations’, explique Me Wade.
Mais, s’il a pris la décision de réduire son gouvernement, ce n’est pas de son gré. Le chef de l’Etat a avoué, hier, que c’est du fait de la pression des syndicats après la hausse vertigineuse des prix des denrées de consommation courante qu’il s’est résolu à revoir à la baisse le nombre des ministres de son gouvernement. Pour autant, le président Wade reste persuadé que son équipe gouvernementale n’est pas pléthorique. ‘Il n’y a pas trop de monde dans mon gouvernement’, affirme-t-il. Et puis, ajoute-t-il, ‘cela permet une division du travail’. Ce que d’aucuns qualifient d’instabilité du gouvernement avec les nombreux remaniements, le professeur Wade y voit une vertu pédagogique. ‘Mon gouvernement est une école de formation. Si quelqu’un est nommé ministre même s’il ne dure au poste, il aura au moins acquis des connaissances de gestion de l’Etat’. Par ailleurs, l’argument brandi par l’opposition et les syndicats - et qui était articulé autour du train de vie de l’Etat du Sénégal jugé trop élevé - ne semble pas convaincre le président Wade qui l’a balayé d’un revers de main. ‘Le train de vie de l’Etat ne dépasse pas la capacité du Sénégal’.
En fait, c’est que les causes de la crise que traverse le Sénégal sont, selon le chef de l’Etat, exogènes. Elles sont relatives à l’augmentation vertigineuse du cours du pétrole. Pour montrer la bonne disposition de l’Etat à prendre en charge les préoccupations des Sénégalais malgré tout, le président a rappelé à souhait les augmentations des salaires dans la fonction publique. Aux orties, l’idée de la ponction des salaires des fonctionnaires. Le Premier ministre a révélé, avant-hier que le gouvernement a procédé à l’augmentation des salaires depuis quelques temps. La ponction des salaires ne s’appliquera finalement qu’au chef de l’Etat, au Premier ministre, aux membres du gouvernement, aux députés et aux sénateurs.
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