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RENCONTRE AVEC WADE, FRASQUES, VIE PRIVEE, INTRIGUES DE PALAIS…. : CE QUE VOUS NE SAVIEZ PAS SUR PAPE SAMBA MBOUP

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RENCONTRE AVEC WADE, FRASQUES, VIE PRIVEE, INTRIGUES DE PALAIS…. : CE QUE VOUS NE SAVIEZ PAS SUR PAPE SAMBA MBOUP

Présenté à Me Abdoulaye Wade, au mois d’avril 1988, au Point E, par Adja Thioumbé Thiam, la mère de Abdoulaye Faye, Pape Samba Mboup est un compagnon de route du prophète du Sopi. Décrit comme «le seul qui ne ment pas au chef de l’Etat», il entretient, paradoxalement, des relations pas toujours courtoises avec Karim Wade. Pour percer l’énigme sur son passé, son tempérament et ses frasques, qui font souvent les choux gras de la presse, le Rédacteur en chef de L’Observateur, notre confrère Serigne Saliou Samb, a travaillé sur ce «sujet très intéressant». De ses investigations, il a tiré un ouvrage – «Pape Samba Mboup, Chef de Cabinet du Président Abdoulaye Wade (Ange ou Démon ?), Confidences, Récits et Témoignages», Les Editions Maguilène - qui est un condensé de détails croustillants et inédits sur la trajectoire en dents-de-scie du ministre chef de Cabinet du président de la République.

Celui qu’il est convenu de surnommer Alfred - en référence au réalisateur, scénariste, producteur et acteur de cinéma anglais, naturalisé Américain, Sir Alfred Hitchcock (né 13 août 1899 à Leystone, au Royaume-Uni, et décédé le 29 avril 1980 à Los Angeles, aux Etats-Unis) - aimait le suspense, durant ses jeux, pendant son adolescence. Génie malfaisant du «wadisme» pour ceux qui l’assimilent à un démon, valet loyal et fidèle à son maître, selon ceux qui voient en lui un ange, Pape Samba Mboup ne laisse personne indifférent. Solidement établi au cœur du dispositif présidentiel et de l’appareil d’Etat depuis une décennie, il reste un témoin privilégié de tous les soubresauts ayant jalonné le parcours de Me Abdoulaye Wade depuis 1988. Les multiples frasques de l’homme, les controverses sur sa vie privée, l’assassinat de Me Babacar Sèye, le combat à mort qu’il a mené contre Idrissa Seck et les intrigues de Palais, depuis l’avènement de l’alternance, ont fini par propulser ce natif de Ziguinchor, un 1er avril 1943, de Abdou Salam Mboup et Sarata Braoune, sous les feux de la rampe. Son père, qui avait quatre épouses, l’avait baptisé du nom de son grand-père paternel, Pape Samba Ndao Mboup. Originaire de Mbour, son père était secrétaire des greffes et parquet. Une profession qui l’exposait à de fréquents mouvements et déplacements. Entre 1957 et 1958, il fréquente le lycée Faidherbe de Saint-Louis. En 1962, le Bepc en poche, Rex, un autre surnom qui lui est collé par Moussa Tine dans les péripéties de l’agression de Talla Sylla, entre au mythique lycée Van Vollenhoven de Dakar. Mais, dès la classe de seconde, il passe avec succès le concours d’entrée à l’école des officiers mariniers de Maistrance de Brest en France. Mais, son rêve devient un cauchemar lorsque, asthmatique, il est déclaré inapte à subir cette formation destinée aux futurs éléments de la marine de guerre. Son orgueil en prend un sacré coup. Mais, il fait le dos rond, rentre au pays et intègre l’enseignement qu’il définit comme un «métier noble et passionnant qu’il a embrassé pour venir en aide à sa mère un peu laissée en rade par son père qui lui avait préféré ses trois autres épouses». Un réalisme volontariste que le jeune instituteur affirme avoir très vite transformé en une noble vocation. Toutefois, il sera contraint à quitter l’enseignement, pour aller se débattre dans des difficultés colossales. Une traversée du désert qui obligera ce monogame invétéré, père de sept bouts de bois de Dieu, à travailler dans l’industrie hôtelière.

«L’homme du Président»
 Ne s’intéressant guère à la politique sous le régime Senghor, il n’en sera piqué par le virus que sous le magistère de Diouf. Et, comme la plupart des jeunes de la «Génération 80», il aspire profondément au changement. Hasard ou signe de la providence, c’est à ce moment qu’il fait la rencontre d’un certain Abdoulaye Wade. Messie ou prophète pour les uns, vulgaire démagogue et despote en puissance pour les autres, l’avocat à la tête chauve, doublé d’un tribun hors-pair, parvient à enrôler celui qui sera un de ses plus fidèles lieutenants. Tenace et coriace devant l’adversité, Alfred est aussi un grand manipulateur doublé d’un redoutable joueur de poker. Ce qui a fini par faire de lui «l’homme du Président». Aujourd’hui assagi par l’âge et devenu grand-père, le vieux guerrier qui, par la force des choses, avait conquis le titre du plus célèbre des faucons du Palais, affiche l’attitude d’une colombe, parlant et discutant en bonne intelligence avec ses ennemis d’hier. Normal, quand on sait que l’inamovible chef de Cabinet du président de la République aura marqué de son empreinte une bonne partie du parcours de Abdoulaye Wade depuis son accession à la magistrature suprême. Mais le compagnonnage entre les deux hommes ne date pas de l’avènement de l’alternance. Il remonte aux années de braise dans l’opposition, lorsque l’actuel chef de l’Etat menait un combat acharné contre le Président Abdou Diouf. Pourtant, Alfred, qui avoue prier rarement, mais soutient croire à Dieu qui, pense-t-il, pardonnera, évolue dans un univers impitoyable : le Palais présidentiel. Un endroit que d’aucuns définissent en des termes pour le moins évocateurs : «Niche de tous les comploteurs de la République, refuge des menteurs professionnels et des ouvriers de l’imposture sous l’alternance, lieu des trahisons les plus ignominieuses et des luttes de clans les plus féroces.» Désavantagé par son Cv peu consistant et combattu par des proches de Wade qui le décrivent sous les traits d’un monstre, Rex est pourtant toujours debout. Suffisant pour que ses adversaires lui fassent jouer des rôles de premier plan dans les actes les plus ignobles commis durant les années de braises de l’opposition : assassinat de Me Sèye, agressions contre des journalistes (Nicolas Balick de Rfi), saccage de bus de la Sotrac et de cabines téléphoniques de la Sonatel, attaques contre des essenceries, années blanche de 1988 et invalide de 1993, etc.

Alfred a failli devenir … Premier ministre
A la veille de la Présidentielle de 2000, Me Wade est à bout de souffle. Depuis près d’un an, il s’est retiré à Paris. En octobre 1998, dans la capitale française, en compagnie d’autres leaders de l’opposition sénégalaise, il mènera la célèbre bataille du Palais Bourbon qui consistait à vouloir ternir l’image du Président Abdou Diouf, qui devait répondre à une invitation de Laurent Fabius, alors président de l’Assemblée nationale française. Partout, c’est l’agitation. Me Wade, qui ne digère pas toujours le départ de Ousmane Ngom, reprend de l’espoir. Dans certains milieux politiques, on est persuadé qu’il est le seul en mesure de faire partir Abdou Diouf. Des leaders de l’opposition comme Amath Dansokho, Landing Savané et Abdoulaye Bathily réussiront à le convaincre de la nécessité de se représenter une nouvelle fois face à son vieil adversaire socialiste. Le 27 octobre 1999, après un an d’absence, Me Wade rentre au Sénégal. Il est accueilli triomphalement par des centaines de milliers de citoyens. Ses partisans diront un million de Sénégalais. Parallèlement à la CA2000 qui soutient sa candidature, Me Wade met sur pied une Task-force libérale. Idrissa Seck y joue - aux côtés de Aminata Tall, Abdoulaye Faye, Pape Diop, Ousmane Masseck Ndiaye, Souleymane Ndéné Ndiaye … - les premiers rôles. Pape Samba Mboup s’occupe, quant à lui, de la logistique du parti et fait office de chef de protocole de Me Wade. Le 19 mars 2000, les Sénégalais optent pour le changement. Me Wade, un vieil homme de 74 ans, est élu président de la République. Par la suite, l’on a beaucoup spéculé sur une stratégie que le Ps aurait murie, pour tenter un coup de force. Mais, l’attitude du Président Diouf, qui a appelé au téléphone son challenger Wade pour le féliciter, a beaucoup contribué à apaiser les esprits. La passation de service entre les deux hommes, en présence de leurs épouses, continue de faire la fierté du Sénégal et des Sénégalais. Le fameux coup de fil de Diouf à Wade est passé par Pape Samba Mboup qui fait toujours office de chef de protocole du successeur de Diouf, avant de voir l’incontournable Bruno Diatta confirmé à ce poste qu’il occupait depuis le magistère du Président Senghor. Outre l’expérience, l’impressionnant carnet d’adresses de ce «géant» et sa solide formation ont fait la différence devant le «nain» Alfred. Des proches du président de la République affirment aussi qu’il a voulu nommer Pape Samba Mboup au poste de Premier ministre, après le limogeage de Idrissa Seck. Mais face à l’«indigence du Cv» de son homme  de confiance, Me Wade s’est ravisé. 

Le «diable» et le «pédophile»
Les rumeurs sur le «pédophile de la République» circulaient déjà depuis plusieurs mois. Le professeur Penda Mbow avait d’ailleurs, en des termes presque sans équivoque, soulevé une affaire de pédophilie dans laquelle un enseignant était impliqué en 1969, dans une école de la Médina. Au lendemain de l’agression dont il a été victime en octobre 2003, Talla Sylla avait accusé Wade et ses proches, dont un «célèbre pédophile» qui a pignon sur rue au Palais, d’avoir voulu le supprimer. Huit mois après cette agression ignoble, «Taxi Le Journal» publie à sa une : «Le ministre pédophile, c’est Pape Samba Mboup.» L’information est relayée par les radios de la place. L’embarras gagne la Présidence de la République. C’est la panique et le désarroi. Dans l’entourage de Wade, l’on s’efforce de limiter les dégâts.  Plusieurs options sont à l’étude. Finalement, celle d’extirper Alfred est retenue. Le lendemain, le 1er juillet 2004, le mis en cause tient une conférence de presse et annonce sa démission. «Pour mettre le président de la République à l’aise.» Par la suite, le «guerrier» blessé, traîné dans la boue et humilié, restera muet comme une carpe. Dans ce contexte d’intrigues, de combines et de félonies au Palais, d’aucuns soupçonnent le «diable» Idrissa Seck d’être derrière les «accusations mensongères» qui accablent le chef de Cabinet du président de la République. Mais comme Alfred est un vieux routier du «Sopi» et compte tenu de ce qu’il a fait de bon comme de mauvais durant le quart de siècle d’odyssée du Pds dans les marécages de l’opposition, il n’était pas question de le lâcher. De fait, tous ceux qui connaissent Pape Samba Mboup savent qu’il peut être très dangereux en dehors de l’appareil d’Etat. Les informations publiées par notre confrère sont démenties à la suite de la conférence de presse tenue par l’avocat de la famille de la prétendue victime. Totalement réhabilité, Alfred  retrouve son poste à la Présidence de la République. Mais, piqué au vif, atteint dans son orgueil et vilipendé dans sa vie privée, il rumine sa vengeance contre Idrissa Seck et Pape Samba Kane. Des confrères qui travaillaient à l’époque à «Taxi Le Journal» ont affirmé qu’Alfred avait activé le fisc et les services de renseignements pour détruire leur Directeur de publication. Vrai ou faux ? En tout cas, cette confidence n’est pas dénuée de tout fondement. Car, quelques mois après cette affaire, le journal de PSK a disparu du paysage médiatique sénégalais. Mais les insinuations sur la vie privée de Pape Samba Mboup, elles, n’ont pas disparu. En août et septembre 2009, Sidy Lamine Niasse, engagé dans un bras de fer avec le Bureau sénégalais du droit d’auteur (Bsda), avait accusé, avant de subir des actes de vandalisme de fanatiques se réclamant de Serigne Modou Kara Mbacké, un «pédophile» qui a ses bureaux à la Présidence de la République de vouloir fermer sa télé. Le reste appartient à l’Histoire.



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