De l’avis de Moustapha Niasse, leader de l’Alliance des forces de progrès (Afp), la décision du gouvernement de reporter les législatives de février 2007 “ n’a aucun fondement juridique ”. C’est l’Assemblée nationale qui doit être saisie, selon lui.
Quel commentaire faites-vous de la décision du gouvernement de reporter les élections législatives ?
L’annonce faite par Ousmane Ngom n’a aucune valeur juridique. Si un acte illégal a été posé et a été annulé par le Conseil d’État, son auteur ne peut pas en tirer la conclusion en déclarant le report des élections législatives, sans en avoir, ni le droit, ni le titre. C’est l’Assemblée nationale qui doit être saisie. Dans tous les cas, nous refusons, jusque dans son principe, le report des législatives prévues le 25 février 2007. Le président de la République n’en a pas le droit, encore moins le ministre de l’Intérieur.
Est-ce que la nouvelle donne ne va pas perturber l’audit du fichier électoral ?
L’audit continue. C’est une opération de contrôle et de passage en revue des bases même de ce qu’on appelle le fichier électoral où il y a certainement des erreurs volontaires et involontaires et des actes de manipulations. L’audit sénégalais sous le régime de Wade se caractérise par la combine et par la manipulation des chiffres. Nous voulons voir tout cela de la manière la plus claire et l’audit se poursuit quelles que soient les initiatives prises par le pouvoir pour empêcher qu’il y ait au Sénégal, à date fixe, à échéance due, des élections transparentes.
Certains disent que les conditions ne sont pas remplies pour que les élections se tiennent à date échue …
Certains le disent, mais le président de la République avait sept ans pour que ces conditions existent au moins un an avant les échéances. Si, à quarante jours et quelque des élections, on dit que les conditions ne sont pas réunies, on connaît qui en est l’auteur de cette situation. Lorsqu’on a sept ans pour préparer les élections, on ne peut pas se dire surpris par le temps. Là, aussi, c’est une conséquence et une manifestation de la volonté manifeste du régime de faire en sorte qu’il n’y ait pas d’élections. Ou s’il y en avait, qu’elles soient truquées. C’est clair et net. Et les Sénégalais savent ce que je vous dis.
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