La probabilité du report des élections locales initialement fixées au 18 mai prochain, se précise de plus en plus. L’Assemblée nationale sera certainement saisie dans les prochains jours pour examiner une proposition de loi en ce sens. Et tout laisse croire que les assurances du porte-parole du président de la République, Me El Hadji Amadou Sall, qui a martelé, le vendredi 22 février dernier, face à la presse « qu’il n’y aura pas de report des élections locales, la date est maintenue », vont se liquéfier au contact de la « realpolitik ».
Si cela venait à se matérialiser – ce qui est de l’ordre du possible – ces élections locales feront l’objet de deux reports. Celles-ci devaient se tenir, si l’on se réfère au premier calendrier électoral, en mai 2007. Mais les autorités ont finalement décidé du report pour le 18 mai 2008, en avançant l’argument budgétaire. Car pour elles, notre pays qui fait partie des Ppte, ne pouvait se permettre de luxe d’organiser trois élections la même année. Aujourd’hui, c’est l’argument « massue » des libéraux, c’est la prise en charge des préoccupations du monde rural. Après la Perspective libérale et citoyenne (Plc), par la voix de Meïssa Touré, c’est autour de Aminata Tall, de se faire l’avocate du report en se rappelant, subitement, au bon souvenir d’un monde paysan qui a envoyé depuis toujours, pour ne pas dire, depuis plusieurs années, des signes de détresse.
Les Sénégalais commencent à s’y habituer. L’amendement « Moussa Sy » du nom du député libéral Moussa Sy rappelle un autre report. Ainsi, les premières locales de l’ère Wade devant se tenir en 2001, ont finalement été reportées en 2002. En effet, le 21 novembre, l’Assemblée nationale examinait le projet de loi prorogeant le mandat des élus locaux. Coup de théâtre, le député Moussa Sy court-circuite l’opposition parlementaire, en proposant un amendement du projet de loi. Conséquence, les conseillers locaux cèdent la place aux délégations spéciales suite à un arrêt du Conseil constitutionnel, en date du 11 novembre, qui a déclaré conforme à la constitution l’amendement Moussa Sy.
Les élections législatives prévues en 2006, connaîtront le même sort. L’on se souvient, comme si c’était hier, que le président de la République, Me Abdoulaye Wade, avait, le 28 août 2005, dans son allocution télévisée, pris la décision de saisir l’Assemblée nationale pour obtenir le couplage des législatives de 2006 avec la présidentielle de 2007. « Il n’est pas raisonnable, pour un pays pauvre, de consacrer en 2006 la somme de 7 milliards (de FCFA, plus de 10,67 millions d’euros) pour des élections, et la même somme en 2007 pour d’autres élections, alors que les deux sont séparées seulement de huit mois et peuvent être tenues en même temps, comme cela se fait dans toute l’Afrique. Cela nous fait une économie de 7 milliards, que nous affecterons à l’opération de relogement des sinistrés » des inondations », déclarait-il. C’est le fameux « Plan Jaxaay » pour secourir les victimes des inondations. Mais le président de la République reviendra sur ce couplage. C’est ainsi que les législatives seront découplées avec la présidentielle, pour se tenir finalement le 3 juin 2007.
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