La naissance de la Génération du concret, selon des partisans de Assane Diagne à Bambey, n’est pas à dissocier avec la restructuration du Pds. Mieux, pour eux, Karim est le seul à même de reprendre les rênes du parti. La Génération du concret est aujourd’hui très active à Bambey. Des membres du Parti démocratique sénégalais (Pds) résidant dans la région de Diourbel se sont rendu compte que c’est avec Karim Wade seulement que le Pds pourrait encore reprendre le chemin que lui avait tracé son père. Ils viennent ainsi de mettre sur pied un mouvement dénommé «Mouvement d’appui à l’action de Karim ».
Ces libéraux, pour la plupart des compagnons de l’ex-ministre de l’urbanisme Assane Diagne, ont tenu ce week-end leur réunion de coordination dans le domicile du directeur de la décentralisation, Pape Mor Ndiaye, lui-même secrétaire exécutif national dudit mouvement. Ils ont rallié le camp du fils du président, pas parce que celui-ci est fils de Wade, mais parce que tout simplement Karim est pour eux le symbole du travail bien fait, mais aussi de la transparence.
Mais vite ont-ils fait de préciser que la Génération du concret n’est point un parti politique et Pape Mor Ndiaye, Directeur de la décentralisation et Secrétaire exécutif du mouvement d'appui à l'action de Karim de dire : « Il est vrai que la ligne de démarcation pose problème, parce qu’il y a beaucoup de membres du Parti démocratique sénégalais qui sont membres de la Génération du concret, à l’image de Baldé et de Karim. Je suis le secrétaire général adjoint de la section communale du parti à Bambey, ce qui veut donc dire que la Génération du concret a des membres qui sont du Pds ». Aussi ajoute-t-il : « La Génération du concret peut avoir des militants de parti en son sein.
Ce qui est mauvais et ce qu’on interdit, c’est que ce mouvement apolitique soit un parti politique ou qu’il fonctionne comme un parti politique, mais pas que les gens qui le composent soient des politiciens». La Génération du concret s’organise pour occuper les plus hautes responsabilités dans le parti de Me Wade. C’est à cette conclusion que mènent les propos de M. Ndiaye pour qui le parti au pouvoir n’est plus celui dont le président Wade rêvait lorsqu’il le créait en 1974. C’est pourquoi dira-t-il: «Ce mouvement s’organise parce que les hommes qui y sont doivent utiliser leur cadre de solidarité, de participation, de connaissance, de convergence de vue pour essayer d’en faire une force de conquête du pouvoir politique ». C’est donc clair, les partisans du fils du président de la République veulent porter celui-ci à la tête du pays, mais ils comptent s’appuyer sur le parti de Me Wade.
Et ce sera bien entendu « un parti rénové, débarrassé de toute sa pourriture ». Toute chose qui fait croire que la bataille sera très rude entre partisans de Macky Sall et ceux de la Génération du concret. Elle l’a déjà été puisque, durant les législatives passées, ils ont été nombreux à se tirer dessus, rien que pour mériter la confiance du président Wade.
« On nous a dérivé dans une position où nous avons fait l’essentiel, nous avons en face de nous des adversaires qui ont érigé la délation en système d’accaparement des postes de responsabilité, le mensonge et la contre-vérité comme stratégie de positionnement dans le parti dans l’appareil d’État. Nous, nous disons que cela n’est ni notre rôle, ni notre stratégie qui est de travailler dans la transparence, dans l’amitié, dans la concorde comme des membres d’un même parti ». Pour le Directeur de la décentralisation, c’est parce qu’il y a énormément de problèmes dans le parti que le chef de l'État lui-même a décidé de le reprendre en main. « S’il n’y avait pas tous ces problèmes de frustration, de délation, de camp, de dérivation, mais pourquoi le président, qui est un fin stratège politique, aurait repris son parti ? », s'interroge Ndiaye.
Ces problèmes que ne cesse de connaître le Pds sont inhérents à la fonction sinon au poste de numéro deux du parti, dira Pape Mor Ndiaye : « A chaque fois qu’il y a un numéro deux dans le parti, nous avons eu des problèmes, nous remarquons que le comité directeur était élastique, que le bureau politique ne se réunissait même plus. Nous sommes dans un parti où les responsables, dans l’essentiel, sont nommés ». Aujourd’hui, c’est fini le président Wade renvoie tout le monde à la base pour la réorganisation du parti. Ce mouvement d’appui à l’action de Karim est perçu dans la région comme une oeuvre du ministre Assane Diagne. L’essentiel des personnes qui ont pris part à cette rencontre de Bambey a accompagné le ministre Assane Diagne dans la campagne pour les législatives.
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