Retour de Idy au Pds : Msis et Fidel opposent un niet Seck

Le week-end passé, les Forces intégrées pour la démocratie et la liberté (Fidel) et le Mouvement de soutien à Idrissa Seck (Msis) étaient face à la presse pour aborder, entre autres questions, l’augmentation des cautions pour les élections, l’affaire Dias, les retrouvailles entre Idy et Wade et la crise énergétique. A cette occasion, les partisans de l’ex-Pm ont rejeté toute idée de retrouvailles entre leur mentor et Me Wade. Sur les problèmes énergétiques que vivent les Sénégalais, ils réclament la démission de Me Madické Niang, ministre de l’Energie et des Mines et celle de Samuel Sarr, Dg de Senelec, pour «incompétence notoire, manque de vision, préjudices causés à autrui, etc.»

Face aux journalistes, les souteneurs de Idrissa Seck n’ont pas mis de gants pour passer aux cribles «les dérives» du pouvoir. Ainsi, ils ont donné leur point de vue sur l’augmentation de la caution des candidats aux élections. D’après les camarades de Yankhoba Diattara, leader de Fidel, «la décision unilatérale du ministre de l’Intérieur d’augmenter de façon vertigineuse la caution procède d’un vil calcul électoraliste et n’honore aucunement la République». Les Fidel pensent que, derrière les «tentatives» de justification se cachent «une volonté mesquine et lâche de liquider les partis politiques moins costauds financièrement, alors qu’il devait fournir à tous les chances de concourir équitablement aux suffrages des Sénégalais.» Ainsi, ils invitent les partis politiques à boycotter, unanimement cette «résolution meurtrière» et à demander sa reconsidération.

NIET POUR LES RETROUVAILLES IDY-WADE

Depuis un certain temps, l’actualité politique nationale est dominée par une rumeur faisant état d’un possibilité de retour de Idrissa Seck auprès de la famille libérale. Cependant, les Fidel et le Msis de Mbour se disent contre les retrouvailles Wade-Idy. Pour eux, les détracteurs de Wade pourraient y percevoir un deal conçu depuis longtemps et qui est actuellement en phase terminale. En outre, «ces retrouvailles sont inopportunes, insensées et seraient, à la limite, insultantes pour la jeunesse qui s’est toujours donnée corps et âme pour Idy». C’est que soutiennent Aliou Ciss et ses camarades de la fédération départementale des Fidel de Mbour. Ces derniers réaffirment qu’un retour de Idrissa Seck auprès de Wade est dangereux pour lui et sa famille politique. «Le syndrome de Djibo Kâ est toujours présent dans nos mémoires. Aujourd’hui Wade est au crépuscule de sa carrière politique et a aussi trahi tout l’espoir placé en lui au lendemain du 19 mars 2000», signale-t-on du côté des Fidel. Pour eux, «Wade a déçu ; il doit être déchu ». Ils ajoutent que «le Pds est un mauvais produit sur le marché électoral qu’on pourrait même comparer à un porc de Tabaski.», Toujours est-il que les amis de Idrissa Seck tiennent à exprimer leur inquiétude et leur incompréhension par rapport «au mutisme qu’entretiennent ceux qui sont réputés être très proches de Idy, car ils se doivent, à chaque fois que le besoin se fait sentir, de rétablir la bonne information et soulager les militants».

AFFAIRE DES DIAS

L’affaire de la famille Dias a été évoquée également. Selon Aliou Ciss du Mouvement des élèves et étudiants des Fidel, «notre pays vit au rythme de séries de crises inquiétantes dont la plus manifeste et écœurante est la situation de la famille Dias dont le sinistre qu’elle vit se résume comme suit : une mère de famille violentée, un père de famille arrêté, un fils soumis à un régime carcéral insupportable et illégalement transféré à la prison de Tamba». Avec ses camarades de parti, ils pensent que «ce qui arrive à la famille Dias est loin d’une fatalité, mais une campagne d’acharnement organisée contre les leaders politiques, les plus prompts, à accompagner et à soutenir le candidat Idrissa Seck». Au «nom de la solidarité générationnelle», ils disent «non à une campagne de déstabilisation d’une famille respectée, respectable et entièrement sénégalaise, par le prétexte d’un absurde repli identitaire qui reste dangereux et préjudiciable à la nation». Les responsables du Msis demandent aux grandes puissances étrangères, aux institutions de Bretton Woods d’exiger de Wade qu’il fasse preuve de dépassement et d’élévation dans cette affaire, «afin que ce contentieux politique soit vidé de façon responsable, au lieu de le dénaturer par la manipulation de la justice», pensent les responsables du Msis. Les Fidel demandent aux députés de l’opposition de mettre sur pied une commission parlementaire pour répondre favorablement à la demande de Barthélemy Dias. «Nous sommes plus que jamais déterminés à dénoncer le climat délétère et tendu, dans lequel le régime de Wade a fini d’installer le pays, au lieu de se pencher sur des dossiers brûlants, comme le problème de l’éducation, la situation des Ics, l’émigration clandestine, les problèmes du monde rural, etc.», croient-ils.

CRISE DE L’ENERGIE

Pour ce qui est de la crise énergétique, les Fidel et le Msis constatent que le déficit de la distribution de l’électricité confirme que «nous faisons face à un gouvernement qui croule sous le poids des scandales. Aujourd’hui, la Senelec est incapable de fournir l’électricité à ses ayants droit. L’évolution de la situation n’augure pas des lendemains meilleurs, car ses dirigeants tardent à mettre en place une politique qui pourra freiner, de manière durable, les coupures intempestives. La mesure visant à réquisitionner le stock de gasoil disponible n’est qu’une solution qui engendrera des problèmes graves pour les populations», avertissent les amis de Idrissa Seck. Ceux-ci réclament la démission du ministre de l’Energie et des Mines et celle du Dg de la Senelec. «Me Madické Niang et Samuel Sarr doivent démissionner pour incompétence notoire, manque de vision, préjudice causé à autrui, entre autres», exigent les partisans de Yankhoba Diattara. Ils soutiennent que l’image de la Senelec n’est que la face visible de l’iceberg, «car tout le monde est dans le noir».

Dans la même foulée, les Fidel interpellent le ministre de l’Intérieur pour que, «au nom de la liberté d’association, de (leur) livrer, sans délai, notre récépissé, car toutes les procédures ont été respectées et, actuellement rien ne s’oppose à sa délivrance». Ils exigent également de la mairie de Mbour qu’elle revoie sa politique d’assainissement et qu’elle prenne des mesures d’urgence pour évacuer les eaux stagnantes qui se trouvent un peu partout dans les artères de la ville.

Invité à prendre part à ce face-à-face avec les journalistes, Serigne Mor Mbaye, le coordonnateur du Msis, dira que la seule contradiction, c’est comment faire partir Wade du pouvoir. Ce qui, selon lui, ne pose pas de problèmes, dans la mesure où, «depuis un an, au niveau des sondages, Wade ne franchit pas les 26% ; là où Idrissa est aux environs de 56% », précise le sociologue-politicien. Il affirme que Idrissa Seck n’a aucun avantage en retournant chez Wade. «Wade est grabataire et impopulaire et Idy le sait ; il n’a aucun avantage en s’alliant avec lui qui ne se rend pas compte que les Sénégalais ne sont pas dupes. Nous exigeons de lui (Wade) qu’il nous restitue notre pays en paix. Nous voulons qu’il parte en nous laissant un Sénégal qui soit dans la stabilité», réclame Serigne Mor Mbaye.