Annoncé et reporté à plusieurs reprises, le retour au Sénégal du président de la République aura lieu finalement aujourd’hui. Son «come-back» intervient dans un contexte particulier marqué par un embrasement du front social. Lequel est né des coupures d’électricité devenues invivables et des inondations ayant occasionné près de 250 mille sinistrés et un lot innombrable de malheurs. Pour contenir cette vague de contestation générale, le Président fera face à la presse pour une déclaration pour le moins historique. Le but ainsi recherché est de dégonfler la bulle de révolte qui enfle de jour en jour. Des sources annoncent même qu’il pourrait annoncer un plan Jaxaay d’envergure nationale, allant de la banlieue dakaroise à Saint-Louis, en passant par Mbour, Kaolack, Louga, Matam etc. Le Millénium Challenge Account (Mca) devrait en assurer le financement. Selon d’autres confidences faites par des proches du chef de l’Etat, un plan qui intègre nombre de décisions importantes lui est soumis dans ce sens. L’on souffle même l’idée de «la suppression du Sénat». Cette proposition faite à Me Wade n’est pas fortuite, car cette institution a toujours été décriée autant par les populations que par la classe politique qui l’assimilent à un parasite économique. Ces considérations, ajoutées au malaise qui caractérise les relations entre Me Wade et le Président, Pape Diop depuis les dernières élections locales du 22 mars dernier, semblent convaincre le chef de l’Etat de la nécessité de passer par cette voie pour calmer l’esprit des Sénégalais.
Le nouvel agenda politique de Me Wade
Autre mesure que le Président pourrait annoncer, aujourd’hui ou dans les prochains jours ou semaines, c’est «sa volonté de briguer un troisième mandat à la tête de l’Etat». Il est maintenant convaincu que la carte Karim est prématurée et qu’elle devrait attendre l’après 2012. Cette probable candidature à la prochaine présidentielle que d’aucuns trouvent improbable n’est, en fait, qu’un os que Me Wade veut donner à ronger à un Peuple tenaillé par une crise multiforme. Et pour encore mieux asseoir le plan de diversion préparé par ses plus proches collaborateurs, la nomination d’un Directeur de campagne n’est pas à exclure, même si l’échéance est à plus de deux ans devant nous. Les mêmes sources révèlent des réformes dans ce sens. Car, il est proposé au président de la République de nommer des directeurs de campagne dans chaque région du pays. Ce qui permettra de mieux porter le message à la base et de réussir l’occupation judicieuse du terrain, pour étouffer, du coup, les querelles intestines qui ont été fatales au Pds dans un passé récent.
NDIAGA NDIAYE & SERIGNE SALIOU SAMB
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