REVELATIONS - Le président de Rewmi s’ouvre à des confrères maliens : Idy rectifie l’âge et le lieu de naissance de Wade

Après avoir révélé, dans le journal malien L’Indépendant, un plan d’assassinat concocté contre sa personne, Idrissa Seck, a abordé ensuite la problématique de la prochaine campagne électorale et les principales forces qui s’y affronteront. Et qui plus est, l’ancien «fils d’emprunt» de Me Wade rectifie, à coups d’anecdotes décapantes et d’éclats de rire, l’âge du Président, son lieu de naissance, mais parle aussi de ses ennuis pour entrer en possession de son passeport sénégalais.

Officiellement, le Président Wade est âgé de 80 ans aujourd’hui, pour être né un 26 mai 1926, «mais… certains, ainsi que le rapporte Idrissa Seck, disent qu’il faut y ajouter 7 ans». Et sur des éclats de rire, l’ex-Premier ministre révèle à notre confrère malien de L’Indépendant, avoir établi lui-même, en 1988 et en 2000, «le dossier de candidature» de Me Wade. Et qui plus est, contrairement à ce que pensent les Sénégalais, l’actuel locataire du Palais Léopold Sédar Senghor, ne serait pas né à Kébémer. «J’ai été frappé par la mention «né à Saint-Louis». Et je lui ai posé la question puisque je croyais qu’il était né à Kébémer.» Comme explication, rapporte Idrissa Seck, Me Wade lui a répondu «qu’à l’époque, les parents faisaient naître leurs enfants à Saint-Louis pour leur faire bénéficier du statut de Français dans les quatre communes pour leur permettre d’avoir une meilleure éducation». Comme pour étayer l’argument que l’actuel Président sénégalais fait plus que son âge officiel, Idrissa Seck ajoute : «Et il semblerait que ce soit Wade lui-même qui serait allé retirer son bulletin.

Donc, il devait, sans doute, avoir cinq ou six ans.» Idrissa Seck ne s’est pas arrêté là. Le maire de Thiès déflorant une anecdote d’un écrivain. Et là, Me Wade «dit lui-même qu’il courait derrière le cheval de Serigne Touba (qu’Allah augmente sa lumière), quand celui-ci venait à Kébémer». Toutefois, fait remarquer Idrissa Seck, «Serigne Touba a quitté ce monde en 1927. En 1927, quand on est né en mai 1926, on ne peut courir derrière un cheval». Suite à cette séquence sur l’âge et le lieu de naissance du n°1 du Pds, Idrissa Seck a abordé avec notre confrère malien, la question relative à l’après-Wade pour signifier qu’il souhaitait à ce dernier un destin semblable à celui de l’après-Mandela, parce qu’ «il a dépensé plus de 30 ans au service de la démocratie, de la liberté, même si lui-même, arrivé au pouvoir, leur tord le cou par des mesures pas très intelligentes, qui contredisent tout son combat d’une vie».

LECTURE DU PAYSAGE POLITIQUE

Par ailleurs, sur la configuration actuelle du paysage politique, à quelque 90 jours de la présidentielle de février 2007, Idrissa Seck en fait «sa» lecture, en considérant qu’«il y a trois forces politiques principales qui sont au-dessus de la barre des 300 000 suffrages». Ces trois forces, selon lui, sont le Pds, le Parti socialiste et Rewmi avec sa coalition. S’il admet qu’il y a une quatrième force que constitue l’Afp de Moustapha Niasse, Idrissa Seck juge toutefois que cette formation «est en perte de vitesse». D’après sa lecture de «la carte politique du Sénégal», il existe «toute une série de forces politiques qui ont, soit subi l’épreuve des suffrages, mais qui n’en ont pas recueilli beaucoup, soit qui n’ont pas encore subi cette épreuve». L’ex-directeur de campagne de Me Wade pense que «parmi ces forces politiques, électoralement pas très importantes, il y en a qui ont une identité politique remarquable et forte». Idrissa Seck considère que Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily, Landing Savané, sont des «figures emblématiques de la vie politique sénégalaise qui, indépendamment du poids électoral, sont des identités remarquables dans le champ politique sénégalais». Il juge qu’«ils ont une très grande influence, parfois sur les syndicats, parfois sur les étudiants, parfois sur les jeunes». Se fondant sur les résultats d’un cabinet ayant fait un sondage sur un échantillon de 7 000 Sénégalais, Idrissa Seck pense que lui et les siens occupent la première place, avant de revenir sur les conditions d’enfantement de Rewmi et les raisons ayant présidé au choix de ce nom. Il a cependant refusé de dévoiler les axes de sa prochaine campagne.

L’ex-Pm est également revenu sur l’affaire de son passeport pour se désoler que la police ne lui délivre ce «sésame» en prétendant un manque de talons. Un prétexte qu’il juge «ridicule», car «il y a des gens qui ont obtenu le passeport bien après (sa) demande». <13>[email protected]