Officiellement, la campagne électorale pour les législatives a démarré. Plus dans la capitale que dans les chaumières de Podor où le Sénégalais de campagne qui a, théoriquement, les mêmes droits électoraux que les autres, ignore jusqu'à l'existence d'un scrutin pour pourvoir la Chambre de 150 députés, chargés, en retour, de légiférer à sa place.
De Saldé à Cas-Cas, de Wassétaké à Kara Woyndou, rien, absolument rien ne signifie à l'étranger de passage que le Sénégal va, dans quelques heures, boucler une semaine de campagne électorale. La faute à qui ? D'abord aux politiciens (de tous bords : pouvoir, opposition partisane du boycott et opposition participationniste) qui ont délaissé cette zone où le mercure tutoie les 45 degrés à l'ombre pour palabrer dans les salons frais de la capitale des stratégies de conquête de cet électorat bon marché. La faute, en second lieu, aux médias, inscrits aux abonnés absents, privant ainsi des milliers de leurs concitoyens d'un droit constitutionnel : le droit à l'information qui, plus qu'un droit, est une liberté publique consacrée et garantie par la Charte fondamentale. La faute, enfin, à la société civile qui a laissé cette frange importante de la population à la merci des intermittents et à leur coupable inertie.
Ainsi donc, vue de Podor, la campagne pour les Législatives de 2007 est tout sauf leur campagne. Qui s'amuse à le vérifier aura la surprise de sa vie. On annonce que Macky Sall, le secrétaire général adjoint du Pds et locomotive de la Coalition Sopi devrait, dans les heures qui viennent, y faire un tour. Si cela doit servir à faire prendre conscience aux populations l'enjeu du scrutin législatif, c'est tant mieux. Mais, si cette randonnée doit se muer en politique-spectacle vide de programme, l'on pourrait, volontiers, s'en passer. Et tout annonce que la seconde formule est la plus à portée de main en ce qu'en dehors des rassemblements publics à Podor, Richard-Toll et Dagana avec, évidemment des transports de troupes, c'est une 'marche bleue' qui va sillonner les trois quarts du département. On va y rouler carosse, distribuer des drapelets et tee-shirs à l'effigie du Maître. Et puis, quoi ? Et puis, donner l'impression d'avoir de la sympathie pour les centaines de miséreux qui inhalent la poussière de leurs 4x4. Tant pis pour ceux que cela dérange !
0 Commentaires
Participer à la Discussion