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Politique

Sénégal | Farba et la République

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Sénégal | Farba et la République

« Les fous, les visionnaires, les hallucinés, les névrosés et les aliénés ont, de tout temps, joué de grands rôles dans l’histoire de l’humanité » Sigmund Freud. Farba Senghor fait feu de tout bois. Marabouts, intellectuels, journalistes, politiciens… chacun en prend pour son grade. Ses inepties sont souvent des indicateurs de la position officielle. La République risque de payer cher l’addition de son incurie érigée en modèle de loyauté.

Jadis anonyme et inconnu, Farba Senghor est devenu par la force de ses sorties fracassantes l’élément le plus en vue du Parti démocratique sénégalais. « Elément hors du commun, Farba Senghor se soucie peu des normes de civilité que lui imposent ses charges ministérielles. Dans toute l’histoire du Sénégal, Farba est le premier ministre à courir derrière le cortège du Chef de l’Etat pour haranguer la foule. Il insulte, menace et agresse sans autre forme de procès. Farba n’est pas du genre à faire dans la langue de bois ou dans la demi- mesure, il fonce tête baissée pour affronter l’ennemi. Convaincu de ses vérités absolues, il ne souffre pas la contradiction. Dans l’affaire de l’Asecna, Farba est allé jusqu’à refuser le droit de grève aux syndicalistes de l’Agence. Pire, il débite des inepties à l’endroit du Directeur général qu’il traite de « niak ». La même attitude désobligeante est observée chez le chargé de la propagande du Pds, après la « journée sans presse » décrétée par le comité de la défense des journalistes dans l’affaire de l’agression de Boubacar Kambel Dieng. Il a demandé à toutes les sociétés d’Etat de sevrer de publicité les organes « grévistes ». En outre, en proposant de mettre le fisc aux trousses de ces organes, Farba donne un sérieux coup d’estocade à la liberté d’expression et d’opinion.

Son excès de zèle lui sert de tremplin pour une ascension fulgurante dans la hiérarchie étatique. L’engagement inconditionnel de Farba à l’endroit du chef de l’Etat lui a valu toutes les promotions. Depuis la brouille entre le Président Abdoulaye Wade et son Premier Ministre d’alors, Idrissa Seck, il s’est investi en pourfendeur de la presse et de ceux qu’il qualifie d’ « ennemis » de son Maître à penser. Au plus fort de la crise au sommet de l’Etat, Farba était presque l’unique responsable libéral à oser braver en permanence Idrissa Seck qui tenait les manettes du pouvoir et du parti. Une témérité inouïe sanctionnée positivement par Me Wade qui voit en cet homme un rempart prêt à tout pour le salut du chef.

Il est le seul à défendre le Président de la République en toutes circonstances. Dans les situations les plus difficiles, il est toujours prêt à aller au front. Face à la crise scolaire qui commençait à s’éterniser, l’infatigable Ministre des Transports aériens (qu’il semble oublier) et de l’Artisanat est parvenu à trouver un compromis in extremis avec les étudiants de l’Ucad, de l’école Polytechnique et les syndicalistes. Le Zorro du gouvernement a « sauvé » l’année, quitte à empiéter sur les plates-bandes du ministre de tutelle. Fidèle à sa logique du résultat, Farba Senghor ne croit guère à la solidarité gouvernementale et « dénonce au Pprésident les Ministres qui ne travaillent pas ». En dépit de son comportement anti-conformiste, il jouit d’une grande confiance du Président. Après avoir été Président du conseil d’administration de Dakar Dem Dikk puis conseiller technique du président de la République, il va occuper successivement les ministères de la Solidarité nationale, de l’Agriculture et des Transports aériens. « Il est la voix de son Maître », confie Meïssa Sall. Dans tous les dossiers, les propos de Farba constituent des indicateurs sur la position de Me Wade. Sur l’affaire Idrissa Seck, alors que le Président soutenait qu’il n’y avait aucune brouille entre lui et son chef de Gouvernement, Farba continuait de pilonner le Premier ministre, par ailleurs numéro deux du parti. Les mises en garde de Farba ne sont pas à prendre à la légère, Macky Sall l’aura appris à ses dépens. Après la convocation de Karim Wade à l’Assemblée nationale, les attaques ciblées de Farba ont très vite été suivies par la réaction du Président allant dans le même sens. L’intrusion dans le dossier de l’école était aussi le premier signe de la disgrâce de Moustapha Sourang. De même on peut relever ses menaces contre les participants aux assises nationales et les organes de presse ayant participé à la journée sans presse. Dans les deux cas, ses propos ont reçu l’aval du président. Cet ensemble de faits démontre que Farba Senghor agit sur commande. Il ne connaît pas l’intérêt général, seul compte à ses yeux la volonté de Wade père ou fils dont il reste un inconditionnel.



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