Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que la direction générale de la sûreté nationale sente la nécessité de convoquer, à son insu, la garde rapprochée du secrétaire général de la présidence de la République ? La question est sur toutes les lèvres, en particulier au niveau de l’Anoci où les gens s’interrogent encore sur les motivations d’une telle convocation. Constituée dans sa totalité d’éléments des forces de police, la protection rapprochée du Directeur exécutif de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci) s’est vue intimer l’ordre de déférer à la convocation de la Dgsn. Si, pour le moment, rien n’a filtré de la rencontre ni ne permet d’en connaître les motivations exactes, il reste qu’Abdoulaye Baldé qui séjourne actuellement à l’étranger, envisage de saisir, dès son retour, nous assure-t-on à l’Anoci, les services du ministre des Forces armées Bécaye Diop afin de voir son personnel de sécurité - constitué de policiers - remplacé par des éléments de la gendarmerie. Une suspicion lourde d’interrogations, tout de même.
En tous les cas, cette convocation et la volonté de récusation par Abdoulaye Baldé des éléments policiers qui étaient mis à sa disposition, interviennent dans un contexte marqué par une montée d’adrénaline au niveau du mouvement de la ‘Génération du concret’. En effet, c’est une lapalissade que de dire qu’une bataille à mort autour du leadership y a cours depuis peu. Et la première escarmouche est venue des partisans d’Abdoulaye Baldé qui accusent Hassan Bâ, assistant spécial du président de la République d’avoir, lors du meeting de Guédiawaye, voulu casser le duo Karim-Baldé pour se positionner comme le second. Les démentis de Hassan Bâ ainsi que son déplacement sur Ziguinchor lors du ‘spécial’ de la Rts sur la capitale du Sud n’ont pas calmé les ardeurs des affidés du secrétaire général de la présidence de la République qui soupçonnent Hassan Bâ de travailler à rompre le tandem Karim-Baldé. Même si, par la suite, le patron des libéraux de Ziguinchor s’est démarqué de la position affichée par ses partisans. D’ailleurs, interrogé à Ziguinchor sur la question de la hiérarchisation des postes au niveau de la ‘Génération du concret’, l’assistant spécial de Wade avait répondu qu’elle n’est pas à l’ordre du jour. Une réponse qui laisse penser, à en croire les partisans de Baldé, que Karim Wade n’a pas de second alors que, selon eux, cette question était déjà réglée.
Elles interviennent, par ailleurs, à un moment où l’idée d’une fusion de la ‘Génération du concret’ dans le Pds est, de plus en plus, agitée. Chambellan de Wade dont il est le ministre-chef de cabinet, Papa Samba Mboup avait déclaré que le mouvement dirigé par Karim avait toute sa place dans le Pds. Et, dans cette perspective, aucune arme ou manœuvre n’est de trop pour se défaire d’un concurrent qui pourrait être gênant. Elles interviennent, enfin, au lendemain de la publication par la Commission nationale de lutte contre la corruption d’un rapport qui passe Baldé à la blanchisserie dans l’affaire dite des ‘pots-de-vin de la Corniche’.
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