Les présidents sénégalais et mauritanien ont ouvert le Forum de Dakar sur la paix et la sécurité, ce lundi, en réclamant d’une même voix un mandat renforcé pour les forces combattant les jihadistes au Sahel, notamment celle de l'ONU déployée au Mali.
Entre les forces maliennes et étrangères, il y a aujourd’hui « pas moins de 30 000 hommes sur un terrain qui est pris en otage par une bande d’individus », a constaté Macky Sall. « Pourquoi nous ne sommes pas capables de régler ce problème ? » s’est-il interrogé, lors d’une intervention en ouverture du 6e Forum international pour la Paix et la sécurité à Diamniadio, près de Dakar.
Appel à Moscou et Pékin
Pour Macky Sall, l’une des réponses est que l’ONU « accepte de se réformer et de réformer ses procédures ». En particulier, « il faut un mandat robuste au Mali », a-t-il insisté devant le parterre de responsables étrangers et d’experts de la sécurité réunis pour l’occasion.
Le président sénégalais a par ailleurs appelé directement la Chine et la Russie, qui siègent au Conseil de sécurité de l’ONU, à permettre que soit décerné un mandat plus fort à la Minusma, au sein de laquelle sont notamment déployées des troupes sénégalaises.
Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, qui a ouvert l’événement aux côté de son homologue sénégalais, a tenu un discours identique. « L’ONU doit se réformer », a-t-il plaidé, estimant que la politique de maintien de la paix onusienne « n’est pas en adéquation avec les enjeux » sécuritaires au Sahel.
Plaidoyer pour la force conjointe
« Des forces régionales mobiles, plus légères, et connaissant mieux le terrain doivent être davantage privilégiées, plutôt qu’une force lourde et statique », a martelé le président de la Mauritanie, évoquant la force conjointe du G5 Sahel à laquelle participe son pays aux côté du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad.
« L’ONU doit ainsi donner un mandat plus robuste et un financement plus pérenne aux forces sous-régionales telles que la force conjointe du G5 Sahel », qui « n’a hélas pas reçu jusqu’ici l’appui logistique et financier promis », a-t-il déploré, faisant écho aux récriminations portées la semaine précédentes à Paris par ses homologues tchadien, malien et nigérien concernant les promesses de financements non tenues par les Occidentaux.
« La menace se développe »
« Une chose est sûre : les groupes jihadistes profiteront, dès qu’ils le pourront, de nos faiblesses, de nos manques de coordination ou de nos insuffisances en termes de moyens, d’engagements ou de formation », a insisté de son côté le Premier ministre français Édouard Philippe, présent à Dakar pour le Forum.
« Dans certains territoires, nous sommes parvenus sinon à éradiquer, du moins à contenir, voire à faire reculer la menace jihadiste », a-t-il affirmé, avant de reconnaître que « dans d’autres territoires en revanche, cette menace se développe », estimant qu’elle prospère « sur un terreau de tensions préexistantes » en tirant profit « de la corruption et des trafics ».
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